tag:blogger.com,1999:blog-44324247136597206292024-03-16T02:12:44.355+01:00Lo blòg deu JoanLo plaser de perpensar e d'escríver en lenga gascona. Aquiu qu'avetz lo men caièr aubrit. Joan de Peirotonhttp://www.blogger.com/profile/17057669967498980392noreply@blogger.comBlogger1109125tag:blogger.com,1999:blog-4432424713659720629.post-6494583467198526292024-02-15T09:20:00.098+01:002024-03-07T07:32:28.532+01:00Des traces du gascon dans la formation de l'espagnol ?<p><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: arial;"> J'ai déjà exprimé mon étonnement devant l'idée que le gascon puisse avoir arrété sa progression de long de la côte cantabrique à Saint Sébastien. En effet, il n'y a pas de Garonne pour empêcher son expansion vers l'ouest le long de la côte nord espagnole. On a dit que le gascon avait été apporté à Saint Sébastien par une colonisation au 12eme siècle. Qu'il y ait eu apport d'immigrants, ça, on le sait. Mais rien ne dit qu'ils étaient gascons ni que cet apport ait été nécessaire pour y apporter le gascon. Et j'en doute. D'autant que les noms médiévaux repérés comme "gascons" par notre archiviste donostiarrak Serapio Múgica ne le sont pas vraiment. (de) Beurepaire, (de) Paeget, (de) Manx, sont des noms étrangers, certes, mais certainement pas gascons, contrairement à ce que pensait don Serapio qui n'était pas linguiste et ignorait tout du gascon. Beaurepaire, (Le) Mans, (Le) Péaget, ces toponymes sont bien français mais n'ont évidemment rien de gascon. Que ce soient les ancêtres de ces gents de Saint Sébastien qui y aient apportés le gascon est exclu. Dans tous les noms constituant l'onomastique de Saint Sébastien repérée comme gasconne par Múgica , un seul peut se prétendre candidat: de la Mayson. Ce n'est pas franchement très convaincant. On </span></span><span style="font-family: arial; font-size: medium;">peut alors supposer que le gascon y était indigène et je pense qu'il l'était bien, d'une certaine manière.</span><span style="font-family: arial; font-size: large;"> </span></p><p><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: arial;">Car on y lit des choses intéressantes dans le fascicule de Serapio Múgica intitulé Los Gascones en Guipúzcoa. Par exemple, cette anecdote: des Hendayais ont voulu se faire construire une tour-palais sur la rive de la Bidassoa</span></span><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: arial;">, on est en 1518. c'était la mode à l'époque, ce qui avait pour effet d'entrainer des rivalités voire des conflits meurtriers entre familles rivales, à savoir qui l'avait la plus monumentale ou la plus belle, on en connait des exemples très célèbres dans notre région, je pense en particulier aux Velasco et aux Salazar dans la vallée du Mena, à une petite cinquantaine de km de Bilbao dans le piémont cantabrique versant atlantique</span></span><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: arial;">. La tour-palais hendayaise n'était pas du du genre pour plaire à ceux de Fontarrabie qui ont voulu la détruire à coup de canons. Plaintes, jugement avec des représentants des deux pays. En quelle langue,ont-ils échangé, croyez-vous ? En basque? en espagnol? en français? Mais non. Les Hendayais qui peuvent se construire des Tours-Palais sur la rive de la Bidassoa sont de la noblesse et la langue de la noblesse basque, au nord, à toujours été le gascon autant qu'on puisse remonter le temps. Leurs noms de famille sont à cent pour cent basques car ils sont basques et non gascons et le lieu de leur "Ostau" (maison en gascon, casa solariega ou casa solar en espagnol) est un toponyme basque. Leur nom de famille est le nom de "l'Oustau" : Johan de Odornoz, Per(o) de Bessassari, Marticòt de Agorreta, ce sont eux, les "Gascons". Ils parlent gascon mais sont basques. Les représentants des deux Etats ont autorisés que le procès se fasse entièrement en gascon et que le compte-rendu s'y fasse dans cette langue, constatant qu'elle était commune et la seule correctement pratiquée par les deux parties. L'État français était représenté par le premier conseiller du parlement de Bordeaux, que le procès se fasse en gascon devait bien l'arranger. Pour le représentant de l'État espagnol, c'est moins sûr, il s'appelait d'Acosta (sic), un galicien sans doute. Le procès et les actes se sont faits entièrement en gascon. Hélas le document original a disparu dans un incendie à Fontarrabie. </span></span><span style="font-family: arial; font-size: medium;">Mais on en a tout de même une version conservée dans un autre fond, la traduction espagnole du jugement accompagnée des témoignages en gascon des deux parties, qui, elles, n'ont pas été traduites. Mais revenons à notre sujet. </span></p><p><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: arial;">On considère que le castillan s'est formé du côté méditerranéen de la cordillère cantabrique, en Cantabrie elle-même et dans la région castillane proche de cette dernière. On est à 150 km de </span><span style="font-family: arial;"><span style="background-color: white; caret-color: rgb(32, 33, 34); color: #202122;">Portus Victoriae Iuliobrigensium (aujourd'hui Santander) et surtout de l'autre côté de la cordillère </span>.</span><span style="font-family: arial;"> Et de surcroit, la formation de l'espagnol est relativement tardive. On ne voit pas bien alors ce qui aurait pu freiner le gascon (déjà formé en 600) dans sa progression vers le sud de l'Aquitaine puis vers l'ouest sur la côte cantabrique, jusqu'à la rencontre avec l'astur-léonais qui , lui, progressait vers l'est. Il ne s'agit pas là forcément d'une langue rurale au début, surtout au Pays Basque, bien sûr, mais au moins d'un roman parlé dans les ports, commme autrefois à Saint Sébastien, Ciboure et Saint Jean-de-Luz, car le roman est nécessaire pour le commerce. On ne commerce pas aisément avec les voisins Cantabres, Asturiens, Galiciens, Gascons, voire Saintonjeais, Poitevins et Bretons en ne parlant que basque. Le roman procure là un avantage économique et c'est un motif suffisant pour changer de langue après une phase de bilingüisme. Il suffit de quelques générations, très peu, en fait. Et que ce roman portuaire soit relativement unifié au Pays Basque espagnol par rapport à celui de France me semble normal, C'est le contraire qui eut été une anomalie: c'était les même gens et il n'y avait pas de frontière. Et je dirai même, pas seulement au Pays Basque, jusqu'en Cantabrie. Il ne m'a pas échappé qu'à Santander débouche le rio "Pas" (et non Paso) et que pour dire nous sommes, vous êtes, les parlers de Cantabrie (et ceux d'Extramadure qui en sont issus par la Reconquista) disent "semos, seis" quand l'asturien et le castillan disent "somos, sois". Se pourrait-il qu'on ait là une trace de cet occitano-roman que l'espagnol, pourtant très soucieux du "bien parler" et de correction, voire d'hyper-correction, n'a pas jugé bon d'effacer ? Ou il n'y est simplement pas arrivé.</span></span></p><p><span style="font-family: arial; font-size: medium;"> En Biscaye, le toponyme Balmaseda, dans les Encartaciones, à 30 km de Bilbao, ne s'explique pas vraiment par le castillan. Si le premier élément est roman (Bal), le deuxième doit l'être aussi, selon toute vraisemblance. Le gascon nous suggère maseda, tranquille (mase-t, -da <mansuetus-a) mais si ça va pour un animal ou une personne , pour une vallée, c'est plutôt étrange et finalement pas très crédible. Ah mais attention! En espagnol c'est Valmaceda avec une "ceta". Maceda: alors on peut y voir un cognat du portugais macedo: pommeraie. Maceda est aussi une ville en Galice, ce sont les cognat des toponymes catalans Maçanet, Maçaneda, ce dernier également occitan: Massanède en toponymie officielle. Manzaneda en castillan (très commun en Cantabrie). Le mot espagnol manzana pour pomme se disait autrefois maçana comme en oc. et en cat. (latin martiana). Il y aurait donc bien eu perte du n intervocalique dans le toponyme biscayen, on aboutit justement à la même solution que le galaïco-portugais, c'est logique . On rentre alors parfaitement dans la phonétique du gascon. On me dit que maceda pourrait être basque, mahatsieta, lieu de vignoble. Mais le mot, ici, fait bien partie d'un syntagme. Il se réfère à Bal/Val et là on est dans le roman, un syntagme romano-basque, c'est suspect. Je ne crois pas à cette solution pour cette raison. Remarquons qu'un ruisseau à Guétary s'appelle Baldareta. Ça m'a l'air d'être le même roman: Val d'Areta. C'est le même Bal. Mais là, il est suivi effectivement par un mot basque mais précédé de "de", exactement comme dans Val d'Aran. On n'est pas dans le même cas avec Valmaceda. Ce dernier toponyme doit résulter d'une perte d'un "n" intervocalique (Valmaçaneda > Valmaceda), ce qui révelerait une couche toponymique romane pré-castillane, du type gascon ou apparenté. Ce n'est pas du tout absurde et c'est ce qu'il faut chercher à éprouver. </span></p><p><span style="font-family: arial; font-size: medium;"> Une sorte de gascon ne peut-il pas aussi faire le lien entre le mot castillan becerra et le latin vitella? La première personne du verbe ser en espagnol: soy, ne pourrait-elle pas être aussi un héritage du gascon ? On ne voit pas bien la relation entre le latin sum et l'espagnol soy, sauf si sum >son > soy et cette mutation n final >y est bien caractéristique du gascon côtier. Comparons ben > bei (bey) en gascon côtier avec ben > bién en castillan. On aurait avec "soy" un gasconisme fondamental en espagnol et aussi en occitan occidental. L'occitan a siau et son, soi semble bien être un gasconisme en occitan . Le français disait sui, peut-être par analogie avec fui qui est est la forme du passé, mais dans le cas de sui, la prononciation n'est pas diphtonguée, notre "suis" en dérive. Le portugais dit sou, il aurait perdu le n, c'est assez normal, et ce "ou" est-ce une diphtongue? Ce n'est pas sûr cf. louco (<loco < loca < clocca). . A part le roussillonais qui a conservé som prononcé [sun] et aussi en baléare : som, le catalan standard a rajouté à so ce -c sans doute par analogie avec tinc ou tenc (tenir), vinc o venc (venir) (c'est la finale normale des verbes dans des parlers septentrionaux de transition du catalan du côté de Besalú cantoc = je chante). Le cantabre dit bien soy. L'asturien hésite entre so (la forme portugaise) et soy (la forme espagnole). L'asturien oriental, appelé aussi cantabre occidental, lui, ne semble pas vouloir prendre partie. Il dit... "ero" (je suis). La forme "soy" en espagnol est très étonnante à moins qu'il y ait du gascon dans l'air comme pour Valmaceda.. Et bien sûr, une trace importantissime du gascon en castillan serait le traitement du f latin qu'on retrouve en cantabre (qu'on admet généralement ne pas être de substrat basque, lui, mais indo-européen si non celtique) et seulement dans ces deux-là dans la péninisule. En première analyse, le traitement du "f" latin a l'air distinct en espagnol par rapport au gascon. Mais quand on fouille un peu, le constat change: le traitement était exactement le même en espagnol populaire qu'en gascon, c'est à cette conclusion qu'est arrivé Frank Jodl qui a étudié l'affaire de près : <span><i>Estigma y auge de prestigio: El cambio f > h en castellano </i><i>y gascón visto desde la sociolingüística histórica </i><i>y la lingüística variacional </i>Revista de Filología Románica (2015) 32-1 21-40. La possibilité d'une forme de gascon de la còte cantabrique qui aurait été un substrat du castillan avant le 8ème siecle pour être finalement remplacé par le castillan est une question qui mérite qu'on s'y intéresse, à mon avis, car elle est assez logique. L'aire f/h du gascon et du castillan sont en continuité par le versant atlantique de la cordillère cantabrique. Le gascon étant une langue pratiquée au Pays Basque nord, pourquoi ne l'aurait-elle pas été au Pays Basque sud? Pourquoi et par quoi aurait-elle été arrétée à part le castillan? Le basque n'est pas incompatible avec le roman, le gascon a cohabité avec le basque pendant au moins sept siècles au Guipuscoa et au Pays Basque du nord, en admettant que le gascon n'y soit pas dérivé du latin sur place comme ailleurs en Gascogne, ce qu'il est impossible de prouver ni dans un sens, ni dans l'autre. C'était les mêmes gens de chaque côté de la Bidassoa, on voit mal un roman distinct pour les uns et pour les autres, du moins avant la "descente" du castillan arrivé de l'autre côté de la cordillère et avant l'établissement des Etats médiévaux. Une analyse toponymique attentive devrait être effectuée en Cantabrie et au Pays Basque. Le castillan a l'habitude de corriger les toponymes de manière systématique, on le voit avec les toponymes basques d'origine latine, les versions espagnoles sont systématiquement corrigées par rapport aux versions basques. Mais il pourrait arriver qu'il y ait des oublis, par exemple le mot juen (font-) fait bien partie de la toponymie cantabre en composition (notez qu'on le trouve aussi dans la toponymie alto-aragonaise de Huesca alors que l'aragonais conserve le -f- en toute position, juen est donc bien là-bas un vieux gasconisme probable hont > juen, le castillan a fuen, pas juen) alors que le castillan dit fuente (mais fuen en composition toponymique, l'hypothèse d'un gasconisme n'a jamais été évoquée dans ce cas mais il faudrait le faire et l'éprouver), voilà ce genre d'indices qu'il faut recolter et assembler et analyser car "juen" est évidement compatible avec un plus ancien "hont". "Maceda" en est un autre exemple. La recherche de la perte du n est un bon indice. Il peut aussi arriver qu'il y ait des mauvaises corrections, c'est ce qu'il faut rechercher. La toponymie donnera des réponses. </span></span></p><p><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: arial;"><br /></span></span></p><p><span style="font-family: arial; font-size: medium;"><span><span> PS. </span></span><span><span>Notez les formes verbales en vieux castillan c</span></span><span>oñoçuda, </span><span>movudo, (aujourd'hui on dirait conocida, movido), ces terminaisons en -udo, -uda, celà ne vous rappelle rien? (manuscrit de Miranda del Ebro, 1268). Il est vrai que l'apport gascon n'est pas nécessairement ancien, ici. En effet, ils pouvaient faire partie des "francos" "recrutés" pour repeupler la zone, précisemment à cette époque. Il y avait aussi des Basques qui ont laissé d'importantes traces toponymiques près de Miranda, dont on a un exemple ici (Potançuri). On notera a<span>ussi que le dit</span> Lop Díaç a un prénom bien gascon. Et gascon, le scribe pouvait l'être aussi. On trouve aussi ces formes en -udo -uda dans des textes médiévaux (XIII) rédigés en asturien assez bancal, supposés traduits du latin ou rédigés par des francos d'origine gasconne ou occitane. Voici le texte de Miranda del Ebro:</span></span></p><p><span style="font-family: arial; font-size: medium;"><span>Coñoçuda cosa sea a todos los omnes que esta carta vieren cómo, sobre pleito que fue movudo entre Juan Sánchez, escudero de Lop Díaç, por sí e por sos ermanos de la una part, e el concejo de Miranda de la otra part, que demandava Juan Sánchez al concejo sobredicho casas e heredades en Morcuera, que es aldea de Miranda, e molinos e parrales e exidos </span><span>en </span><span>Potançuri</span><span>, e dizieron el concejo de Miranda que lo non avía aver</span><span>.</span><span> </span></span></p><p><span style="font-family: arial; font-size: medium;"><span><span>Source: </span></span><a href="https://cuadernos.cilengua.es/index.php/cilengua/article/view/24">https://cuadernos.cilengua.es/index.php/cilengua/article/view/24</a></span></p><p><span style="font-family: arial; font-size: medium;"><br /></span></p><p><br /></p>Joan de Peirotonhttp://www.blogger.com/profile/17057669967498980392noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-4432424713659720629.post-9765913211595097672023-12-24T14:27:00.085+01:002024-02-16T14:28:07.999+01:00L'afixe "-òt" despreciatiu e/o augmentatiu en gascon. E de quauques gasconismes comunament ignorats.<p><span style="background-color: white; caret-color: rgb(5, 5, 5); color: #050505; font-size: 15px; white-space: pre-wrap;">En occitan, l'afixe -òt qu'ei diminutiu, sovent dab ua nuança afectiva. En gascon aqueste afixe qu'ac pòt estar tanben, qu'ei lo cas mei generau: Joanòt, gojatòt, praubòt etc . Totun, n'ac ei pas tostemps, que pòt estar a còps augmentatiu e sovent despreciatiu, en seguir l'usatge espanhòu de -ot(e) qui s'arretròba en catalan tanben. </span></p><p><span style="background-color: white; caret-color: rgb(5, 5, 5); color: #050505; font-size: 15px; white-space: pre-wrap;">Per exemple: "que plau a chorròt" (fr. il pleut des cordes), "qu'ei un planhòt" ( que's planh hèra) (Coromines, El parlar de la Vall d'Aran p. 240 § 144d). Autanplan qu'avem lo mot "sarrot"qui significa" "ua gran quantitat". "Sarròt" qu'ei ua fòrma afixada de "sarro" (s.m.)( cf. sàrrou: petite gibecière de berger in Palay), etimon probable eusk zorro, <i>id.</i> </span><span style="background-color: white; caret-color: rgb(5, 5, 5); color: #050505; font-size: 15px; white-space: pre-wrap;">). En aqueste darrèr exemple, que cau mercar la nuança despreciativa aportada per l'afixe -òt qu'ei absenta en gascon , n'i ei pas sonque l'augmentativa.</span></p><p><span face="system-ui, -apple-system, BlinkMacSystemFont, ".SFNSText-Regular", sans-serif" style="background-color: white; caret-color: rgb(5, 5, 5); color: #050505; font-size: 15px; white-space: pre-wrap;">L'exemple de caishalòt (cachalot) qu'ei especiau. "Cacha<span>lut</span>" (en grafia alibertina: "caishalut", fòrma afixada de caishau, lit. provedit de caishaus, dentut), qu'èra lo mot tà designar lo "cauerat" ( fr. cachalot) en parlar de Sent Joan de Luz a la prumèra mieitat deu sègle 17, "caishalut" per "cauerat" que ns'i ei atestat en 1628 (cf.<a href="https://www.cnrtl.fr/etymologie/cachalot" target="_blank"> cachalot CNRTL</a>). Caishalut > caishalòt ( (lit. caishau petit) per confusion. </span><span style="background-color: white; caret-color: rgb(5, 5, 5); color: #050505; font-size: 15px; white-space: pre-wrap;">Caishalòt" per "cauerat" qu'ei atestat en parlar de Sent Joan de Luz dejà en 1694. Lo mot "caishalòt" qu'ei sovent, a gran tòrt, considerat com a gallicisme quan, en realitat, qu'ei un beròi gasconisme, generaument non sabut com a tau. Coromine, qui ignorava l'atestacion lusiana de 1628, que volè har derivar lo mot "cachalote" d'un mot ipotetic portugués *cacholote qui lo lingüista catalan e s'inventè entà l'ocasion, totun shens absoludament nat supòrt documentari. O mei exactamanet, lo mot cacholote qu'existeish plan mes n'a pas arren a véder dab l'étimon supausat cachola ni cachalot. Cacholote que vien de l'anglés chocolate e que designa espècias d'ausèths au Brasiu. En realitat, las duas atestacions mei ancianas deu mot que son plan de la còsta deu Bascoat Nòrd e que son d'idiòma gascon, cachalut ( = caishalut, 1628) e cachalot ( = caishalòt, 1694) . Los dus mots que hèn sens : de fèit, lo cauerat qu'a dents gròs mentre las balèias veritablas n'an pas sonque barbas. L'atestacion mei anciana deu mot "cachalote" en portugués qu'ei hòrt mei tardiva, ne remonta pas sonque tà la dusau mieitat deu sègle 19. N'ei pas "cachalut" ("caishalut") qui deriva de "cachalote", qu'ei "cachalote" qui deriva de "caishalòt" e aqueste de "caishalut".</span></p><p><span style="background-color: white; caret-color: rgb(5, 5, 5); color: #050505; font-size: 15px; white-space: pre-wrap;">De la medisha manèra, lo mot gascon "avalut" (fòrma masculinizada e sinonima d' "avaluda", "valuda", mot assimilat a ua fòrma verbau per confusion < lat. "voluta") qu'ei a l'origina d'"avalòt" (movements convergents de horrèras viengudas de direccions divèrsas de cap a un punt unic de trobada, segon la definicion de Palay). En catalan, aqueste mot "avalot" qu'a la medisha significacion d'agitacion populara, d'aplec tumultuós. En gascon montanhòu, lo mot "arbaròt" qu'a la significacion de susmauta. Aqueste mot "arbaròt" qu'ei especific deu gascon montanhòu segon Palay. Qu'ei possiblament ua fòrma deformada deu mot avalòt: avalòt> avaròt >avarota (iper-correcion < devarar ) >avarotar> arvarotar . O que deriva de l'espanhòu alborote (susmauta.) > arbaròt (avalòt x arborote). </span></p><p><span style="background-color: white; caret-color: rgb(5, 5, 5); color: #050505; font-size: 15px; white-space: pre-wrap;">Aquesta fòrma montanhòla gascona, qu'arretrobam adaptada en castelhan : gasc. avalòt > gasc. arbaròt > esp. alborote > esp. alboroto. Coromines que volè har derivar lo mot catalan "avalot" deu vèrbe "avalotar" e aqueste deu vèrbe latin "avolutare" variante de volutare. Totun, aquesta ipotèsi n'ei pas crededera. De fèit, l'ipotèsi de Coromines qu'implicaré la conservacion deu "t" intervocalic deu vèrbe latin "volutare" en "avolotar" quan, normaument, aqueste "t" latin auré de vàder "d". Per aquesta rason, lo vèrbe catalan "avalotar" non deu pas derivar deu vèrbe latin "volutare". D'aulhors, aqueste darrèr que s'arretròba en occitan e en catalan rosselhonés devath la fòrma absoludament canonica "voludar", dab lo "d" tau com esperat aquiu. En realitat, l'origina deu mot catalan "avalot" que deu estar lo quite mot gascon (avalòt) qui deriva d' avalut per un procèssus de cambiament d'afixe. Lo mot gascon avaluda qu'ei conservat en parlar catalan de L'Escala (Empurdan) dab la significacion de brut, de rumor, d'agitacion sonòra. La preséncia deu t hens lo mot gascon avalut ne resulta pas de la conservacion deu t latin deu vèrbe volutare, que provien de la masculinizacion artificiau d'avaluda, atau :</span></p><p><span style="background-color: white; caret-color: rgb(5, 5, 5); color: #050505; font-size: 15px; white-space: pre-wrap;">volutare > voludar > (la) valuda, (l') avaluda (s.f.) > avalut (s.m.) > avalòt) com dejà vist mei haut. </span></p><p><span style="background-color: white; caret-color: rgb(5, 5, 5); color: #050505; font-size: 15px; white-space: pre-wrap;">E la seguida que sec : </span></p><p><span style="background-color: white; caret-color: rgb(5, 5, 5); color: #050505; font-size: 15px; white-space: pre-wrap;">avalòt -> *avaròt (iper-correccion) > avarotar (v.) > arbarotar (atraccion de la protesi frequentativa gascona ar-)> arbaròt</span></p><p><span style="background-color: white; caret-color: rgb(5, 5, 5); color: #050505; font-size: 15px; white-space: pre-wrap;">avalòt, avalotar passats au catalan, </span></p><p><span style="background-color: white; caret-color: rgb(5, 5, 5); color: #050505; font-size: 15px; white-space: pre-wrap;">arbaròt passat au castelhan arbaròt > arborote > arboroto (id.), arborotar</span></p><p><span face="system-ui, -apple-system, BlinkMacSystemFont, ".SFNSText-Regular", sans-serif" style="background-color: white; caret-color: rgb(5, 5, 5); color: #050505; font-size: 15px; white-space: pre-wrap;">Un aute exemple d'aqueste emplec augmentatiu e despreciatiu deu nòste afixe qu'ei "barròt" (fr. gros bâton, gourdin), abarrotar : fr. frapper avec un gourdin ou à coups de bâton (significacion distinta de la deu v. "abarrotar" en castelhan e en catalan). En gascon, lo mot "baston" que pòt designar "la litière du bétail" (de "basta": friche, bruyère, herbe de friche; etimon: eusk baso = bòsc, terrenh non cultivat; basati = sauvatge, non cultivat, *basata > basta, barta) et bastoar que significa "adobar lo baston" (préparer, arranger la litière, cf. Palay) (e non pas "abarrotar", oc. "bastonar"). Entà evitar la confusion enter los dus mots "baston", lo gascon que s'estima mei emplegar "barròt" e "abarrotar" per "baston" e "bastonar" en occitan. </span></p><p><span face="system-ui, -apple-system, BlinkMacSystemFont, ".SFNSText-Regular", sans-serif" style="background-color: white; caret-color: rgb(5, 5, 5); color: #050505; font-size: 15px; white-space: pre-wrap;">Entà acabar, que podem mentàver lo mot "arlòt", d'etimologia generaument non compresa peus filològues per ignorància deu gascon, com a l'acostumat, "Arlòt" qu'ei la fòrma despreciativa e augmentativa d"'arla", l'insècte guastador deus teishuts (arla < *harlana : </span><span face="system-ui, -apple-system, BlinkMacSystemFont, ".SFNSText-Regular", sans-serif" style="background-color: white; caret-color: rgb(5, 5, 5); color: #050505; font-size: 15px; white-space: pre-wrap;"><i>eusk</i>. har = vèrmi, cuc; <i>lat.</i> lana). Deu vèrbe "arlar" (guastar lo teishut) que deriva lo substantiu "arlant" (pilhard, sacamand, arlòt) e lo vèrbe derivat "arlandejar" (sacamandejar). Deu substantiu "arla" que deriva per afixacion augmentativa e despreciativa "arlòt" (1-arlant, sacamand, pilhard, 2-òmi de mala vita, macarèu). Lo mot "arlòt" , dongas de formacion gascona, que s'arretròba en totas las lengas europèas occidentaus devath fòrmas mei o mensh adaptadas. La preséncia de la "h" a la debuta deu mot en quauques lengas com lo francés e l'anglés que deu miralhar la prononciacion anciana deu mot en gascon, qui ei de fèit l'etimologica. </span><span style="background-color: white; caret-color: rgb(5, 5, 5); color: #050505; font-size: 15px; white-space: pre-wrap;"> </span><span style="background-color: white; caret-color: rgb(5, 5, 5); color: #050505; font-size: 15px; white-space: pre-wrap;"> En catalan balear, lo mot que s'a perduda la significacion despreciativa e que significa simplament "gojat" (fr. garçon) (escriut e prononciat al.lot, (= allòt) qui ei la prononciacion deu mot en gascon landés tanben). </span><span style="background-color: white; caret-color: rgb(5, 5, 5); color: #050505; font-size: 15px; white-space: pre-wrap;">Arlòt que hè partida de la lista d'aqueths gasconismes generaument ignorats, com cachalot, tornada (tornade) e d'autes.</span></p>Joan de Peirotonhttp://www.blogger.com/profile/17057669967498980392noreply@blogger.com2tag:blogger.com,1999:blog-4432424713659720629.post-24321966768723200292023-10-02T13:15:00.004+02:002023-10-03T13:17:04.914+02:00Un punt de sintaxi: (au)tant com; tant qui/que )<p> <span style="font-family: arial; font-size: medium;"><span style="color: #3366ff; text-align: justify;">Un aute punt qui’s pòt senhalar (que n’i auré un sarròt!), qu’ei lo d’un torn com</span><span style="color: #3366ff; text-align: justify;"> </span><em style="color: #3366ff; text-align: justify;">tant qui volhas</em><span style="color: #3366ff; text-align: justify;">. Un dia, que credoi aver ua allucinacion quan constatèi qu’en un tèxte men, que l’avèn corregit en</span><span style="color: #3366ff; text-align: justify;"> </span><em style="color: #3366ff; text-align: justify;">tant com volhas</em><span style="color: #3366ff; text-align: justify;">! Lo corrector, praube coneishedor deu gascon e gran lingüista autoproclamat, n’èra pas capable de compréner qu’ací ne s’agiva pas de comparèr, mes d’intensitat. Aqueth cas (ua excepcion a la règla qui exigeish</span><span style="color: #3366ff; text-align: justify;"> </span><em style="color: #3366ff; text-align: justify;">com</em><span style="color: #3366ff; text-align: justify;"> </span><span style="color: #3366ff; text-align: justify;">après</span><span style="color: #3366ff; text-align: justify;"> </span><em style="color: #3366ff; text-align: justify;">tant</em><span style="color: #3366ff; text-align: justify;">) qu’ei totun senhalat per Boset dens la soa</span><span style="color: #3366ff; text-align: justify;"> </span><em style="color: #3366ff; text-align: justify;">Syntaxe</em><span style="color: #3366ff; text-align: justify;">:</span></span></p><span style="font-family: arial; font-size: medium;"><span style="color: #3366ff; text-align: justify;"><em>Pren-te’n (au)tant com volhas</em>.</span><br style="text-align: justify;" /><span style="color: #3366ff; text-align: justify;"><em>Que pòdes parlar tant qui</em> (<em>que</em>) <em>volhas, ne cambiarèi pas d’idea</em>.</span></span><div><div style="text-align: justify;"><span style="color: #3366ff; font-family: arial; font-size: medium;"><span style="caret-color: rgb(51, 102, 255);"><br /></span></span></div><div style="text-align: justify;"><span style="color: #3366ff; font-family: arial; font-size: medium;"><span style="caret-color: rgb(51, 102, 255);">(Eric Gonzalès, </span></span><a href="http://diaperdia.centerblog.net/rub-Linguistica-occitana-3.html" style="text-align: left;">http://diaperdia.centerblog.net/rub-Linguistica-occitana-3.html</a>)</div><div><div style="text-align: justify;"><span style="color: #3366ff; font-family: arial; font-size: medium;"><span style="caret-color: rgb(51, 102, 255);"><br /></span></span></div><div style="text-align: justify;"><br /></div><div><span style="color: #3366ff; font-family: verdana, geneva;"><span style="caret-color: rgb(51, 102, 255);"><br /></span></span></div><div><span style="color: #3366ff; font-family: verdana, geneva; font-size: medium;"><span style="caret-color: rgb(51, 102, 255);"><br /></span></span></div><div><span style="font-family: arial; font-size: medium;"><span style="caret-color: rgb(51, 102, 255);">Aquesta nuança d'usatge correcte o non enter "(au)tant com" e "tant qui/que" non m'a pas pareishut tan clara en aqueste textòt deu praube E. Gonzalès. Alavètz qu'èi volut consultar la "Syntaxe Béarnaise et Gasconne" de J. Boset (Jean Bouset) qui lo quite Gonzalès e cita, tà sajar de compréner quin s'</span><span style="caret-color: rgb(51, 102, 255);">explica l'ahar. </span></span></div><div><span style="font-family: arial; font-size: medium;"><span style="caret-color: rgb(51, 102, 255);"><br /></span></span></div><div><span style="font-family: arial; font-size: medium;"><span style="caret-color: rgb(51, 102, 255);">Aquiu qu'avetz çò qui i escriu J. Boset (p. 60, §113).</span></span></div><div><span style="font-family: arial; font-size: medium;"><span style="caret-color: rgb(51, 102, 255);"><br /></span></span></div><div><span style="font-family: arial; font-size: medium;"><span style="caret-color: rgb(51, 102, 255);"><i>§113 - Comparatives :</i></span></span></div><div><span style="font-family: arial; font-size: medium;"><span style="caret-color: rgb(51, 102, 255);">Nous avons déjà signalé (cf. § 60) que le complément d'un comparatif d'égalité se construisait avec la conjonction <i>coum </i>:</span></span></div><div><span style="font-family: arial; font-size: medium;"><span style="caret-color: rgb(51, 102, 255);"><br /></span></span></div><div><span style="font-family: arial; font-size: medium;"><span style="caret-color: rgb(51, 102, 255);"><i>N'ey pas ta bèth coum credí.</i> Il n'est pas si beau que je le croyais</span></span></div><div><span style="font-family: arial; font-size: medium;"><span style="caret-color: rgb(51, 102, 255);"><i>Autant mort coum s'ère au segrat </i>Aussi mort que s'il était au cimetière</span></span></div><div><span style="font-family: arial; font-size: medium;"><span style="caret-color: rgb(51, 102, 255);"><br /></span></span></div><div><span style="font-size: medium;"><span style="caret-color: rgb(51, 102, 255);"><span style="font-family: arial;"> (I. Salles, l'ours)</span><br /></span></span></div><div><span style="font-family: verdana, geneva; font-size: medium;"><span style="caret-color: rgb(51, 102, 255);"><span><span><span><span><span><br /></span></span></span></span></span></span></span></div><div><span style="font-family: arial; font-size: medium;"><span style="caret-color: rgb(51, 102, 255);">Néanmoins si le verbe du complément a un caractère hypothètique, on emploie <i>qui </i>de préférence a <i>coum. Ex. :</i></span></span></div><div><i style="caret-color: rgb(51, 102, 255);"><span style="font-family: arial; font-size: medium;"><br /></span></i></div><div><span style="caret-color: rgb(51, 102, 255);"><span style="font-family: arial; font-size: medium;"><i>Autà lèu qui sias tournat</i><span><i> </i><span><i> </i><span><i> </i> Aussitôt que tu seras revenu</span></span></span> </span></span></div><div><span style="font-family: arial; font-size: medium;"><i style="caret-color: rgb(51, 102, 255);">Que-u te harèy tan gran qui pousqui. </i><span style="caret-color: rgb(51, 102, 255);"> Je te le ferai aussi grand que je pourrai <span> <span> <span> </span></span></span><span> <span> <span> <span> <span> <span> <span> <span> </span></span></span></span></span></span></span></span></span></span></div><div><span style="font-family: arial; font-size: medium;"><span style="caret-color: rgb(51, 102, 255);"><i>...ta beroy qui boulhas</i><i> </i> <span> <span> <span> Aussi beau que tu voudras</span></span></span></span></span></div><div><span style="font-family: arial; font-size: medium;"><span style="caret-color: rgb(51, 102, 255);"><span><span><span><i>Per ta hort qui sia</i><span> <span> <span> <span> <span> <span> Si fort qu'il soit</span></span></span></span></span></span></span></span></span></span></span></div><div><span style="font-family: arial; font-size: medium;"><i><span style="caret-color: rgb(51, 102, 255);">.</span></i></span></div><div><span style="font-family: arial; font-size: medium;"><i><span style="caret-color: rgb(51, 102, 255);">..tant qui poud</span>í<span> </span></i></span></div><div><span style="font-family: arial; font-size: medium;"><i><span>tant com </span></i><i><span style="caret-color: rgb(51, 102, 255);">poud</span>í</i></span><span style="font-family: arial; font-size: medium;"><span><i> , etc </i><span><i> </i><span><i> </i><span><i> </i><span><i> </i><span><i> </i><span><i> </i><span> ...tant que je pouvais<i>, etc</i></span></span></span></span></span></span></span></span></span></div><div><span style="font-family: arial; font-size: medium;"><span style="caret-color: rgb(51, 102, 255);"><br /></span></span></div><div><span style="font-family: arial; font-size: medium;"><br /></span></div><div><span style="font-family: arial; font-size: medium;"><br style="text-align: justify;" /></span><div><br /></div></div></div></div>Joan de Peirotonhttp://www.blogger.com/profile/17057669967498980392noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-4432424713659720629.post-33771691010341909942023-09-11T21:36:00.015+02:002023-09-20T09:14:56.305+02:00L' òrre "quitament". <p style="text-align: left;"><span style="font-family: arial; font-size: medium;"><span style="text-align: justify;">" </span><span style="text-align: justify;">En la lenga escriuta deu microcòsme occitanista de Gasconha, e especiaument de Bearn, que i a mòdas mei o mens passadissas. Atau que n’ei de l’òrre </span><em style="text-align: justify;">quitament</em><span style="text-align: justify;">(qui Alibèrt ne cita pas, qu’ac cau mentàver), jamei emplegat abans la fin de las annadas 1990 e totun, estranhament e escandalosament consacrat peu diccionari de Per Noste, e de la locucion conjontiva </span><em style="text-align: justify;">quitament se</em><span style="text-align: justify; text-decoration: line-through;">.</span><span face="Arial, Helvetica, sans-serif" style="background-color: white; text-align: justify;"> </span><span style="text-align: justify;">Atau que n’ei de </span><em style="text-align: justify;">mantun(s)</em><span style="text-align: justify;">, -</span><em style="text-align: justify;">ua(s)</em><span style="text-align: justify;">, determinant indefinit qui existeish (ja que ne s’emplegue pas guaire mei en la lenga parlada deus locutors natius), mes dont l’emplec ei limitat. Au lòc de’s demandar : « Vam, quin disen, o quin disèn non i guaire, entà rénder la medisha idea que lo francés “plusieurs” ? Quin disen, o quin disèn, dab la medisha nuança semantica que lo francés “même” ? », e de har enquèstas sistematicas dens los tèxtes escriuts e oraus, tot l’occitanisme gascon, dab la manca d’ambicion qui’u caracteriza, e davantejat –çò qui ei enqüèra mei grèu– peus lexicografes, que causí la simplificacion abusiva (</span><em style="text-align: justify;">mantun</em><span style="text-align: justify;">), o la mèrra invencion lingüistica (</span><em style="text-align: justify;">quitament</em><span face="Arial, Helvetica, sans-serif" style="background-color: white; text-align: justify;"> </span><span style="text-align: justify;">ne’s deu pas emplegar hòra de las frasas negativas : </span><em style="text-align: justify;">Ne l’èi pas quitament espiat</em><span style="text-align: justify;"> ; en Bearn que disem meilèu :</span><em style="text-align: justify;">Ne l’èi pas solament espiat</em><span style="text-align: justify;">)." (Eric Gonzalès, blòg "dia per dia" <a href="http://diaperdia.centerblog.net/rub-Linguistica-occitana-3.html" target="_blank">messatge deu 25/05/2016 </a> ). </span></span></p><p style="text-align: left;"><span style="font-family: arial; font-size: medium;"><span style="text-align: justify;">Totun, Palay (1934) que nse'n balha la definicion qui segueish : "quitimén, quitomén (G.); adv. Pas même; comme si; également; même. </span><i style="text-align: justify;">N'a pas quitimén poudùt parlà</i><span style="text-align: justify;">, il n'a pas même pu dire une parole.</span><i style="text-align: justify;"> Y èro quitomén lou drònle, </i><span style="text-align: justify;">il y avait également l'enfant; il y avait même l'enfant. "</span></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: arial; font-size: medium;"><span>Qu'ac cau plan arreconéisher, se los catalans an "fins, fins i tot, i tot, àdhuc, incloent-hi ...", los gascons n'èm pas tant arrics de locucions entà arrevirar lo mot francés "même". Se abandonam l'emplec deu mot "quitament", qué'nse demora? Malaja, a la question qui eth medish e pausè: "</span><span>Quin disen, o quin disèn, dab la medisha nuança semantica que lo francés “même” ? »</span><span> lo praube mèste que'nse deishè shens responsa. La responsa, totun, que la sabem: que disèn meme o mema. Un francesisme, qué. </span></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: arial;"><span>EDIT: Ved. </span></span><span style="font-family: arial;"> lo comentari deu Halip, un aute mèste, qui testimònia de l'emplec de "quitament" en gascon de la còsta. N'avem pas nada rason entà espudir aqueste mot</span><span style="font-family: arial;">. Que supausi lo praube Eric Gonzalés ne s'èra pas avisat que i avè duas entradas au Palay: quitement E quitiment, quitoment, dab significacions distintas. </span></span></p>Joan de Peirotonhttp://www.blogger.com/profile/17057669967498980392noreply@blogger.com1tag:blogger.com,1999:blog-4432424713659720629.post-48315777559640648352023-08-30T06:20:00.026+02:002023-09-06T12:16:09.942+02:00Mandre, mandra, (renard) mandrin (l'utís) : ua ipotèsi etimologica celtista (etimon *màdara). <span style="font-family: arial; font-size: medium;">E sabetz lo mot "mandre, mandra" tà díser renard? Un mot enigmatic. D'après Wartburg que seré un derivat deu latin "marfur" qui designa ua pèça d'un torn; Totun que cau plan díser la relation de "marfur" dab la mandra, qui'n sia fonetica o semantica, n'ei pas evidenta. Wartburg que supausa la relation semantica que vieneré deu fèit que lo "membre" deu renard èra, d'autescòps, utilizat com a principi actiu d'ua preparacion destinada a curar l'impoténcia sexuau , d'aquiu lo nom de "mandre" balhat au renard. Benlèu, bon. Totun, passar de "marfur" a "membre" o "mandre" qu'ei hòrt complicat, çò qui hè l'ipotèsi de Wartburg pòc crededera. </span><div><span style="font-family: arial; font-size: medium;"><br /></span></div><div><span style="font-family: arial; font-size: medium;">Ua auta ipotèsi tà explicar lo mot mandra qu'arreliga lo mot occitan au mot catalan mandra qui significa peresa, cf. esp. "mandría": <i>sin</i> <i>valor</i>, <i>inútil</i> ( < it. mandra: cort < grec màndra: monastèri, crampeta de monge). Totun, lo mot en catalan n'a pas briga la significacion de "renard" e lo mot en occitan n'a pas beròi la significacion de "peresa". N'a pas sonque la significacion de renard e la de finòt. N'ei pas tant evident que s'agesca deu medish mot. N'ei pas impossible tanpòc. Qu'èra l'ipotèsi dehenuda per J. Coromines (ved. zorro in Br. dic. etim. l. castellana)</span></div><div><span style="font-family: arial; font-size: medium;"> </span></div><div><span style="font-family: arial; font-size: medium;"><br /></span></div><div><span style="font-family: arial; font-size: medium;">Ua tresau 'ipotèsi qu'arreliga lo mot occitan "mandre", "mandra" au mot irlandés "madra" qui significa "can" e qui ei a l'origina de mei d'un sintagma en irlandés com "madra rua" = renard (lit. can arroi); "madra allaidh" = lop, lit. can sauvatge; "madra mara" : fòca, lit. can (de) mar; "madra uisce" : loira: lit. can (d')aiga; "madra cainn" = esquiró lit. can d'arbo (sic). Autanplan en guallés que i trobam: "(hwn) madog" : renard : lit. (can) qui tanh au "mad" (madog < madāko-, aqueste sufixe guallés og qu'ei l'exacte cognat deu nòste -ac, -òc < -āko- ); autanplan qu'avem (hwn) madyn : renard , lit. (can) - "mad" petit (*madino >madyn). Aqueste mot "mad" qu'arrepresenta hòrt probablament "mat" qui vòu díser o(r)s. Mat que deriva deu mot deu proto-celtic "matu-" qui a duas significacions se ne son pas dus mots distints: bon (l'adjectiu) e os (fr. ours). Madog qu'ei d'auhors un petit nom en guallés, dab la significacion de "caritadós", "ben.hasent." (< madāko, de matu- = bon) . Lo mot irlandés "madra" (var. "madara") que vien de l'irlandés ancian "maddar" o "mattar" , possiblament derivat d'ua fòrma afixada d'aqueste mot "matu-" (o</span><span style="font-family: arial; font-size: large;">s"). </span><span style="font-family: arial; font-size: medium;">Aqueste mot "matu" que figura au diccionari de lenga galesa de X. Delamarre, l'etimon qu'ei probablement arrepresentat com a a nom de persona en galés e en galo-latin Matugenus etc). </span></div><div><span style="font-family: arial; font-size: medium;"><br /></span></div><div><span style="font-family: arial; font-size: medium;"><br /></span></div><div><span style="font-family: arial; font-size: medium;">En tot cas, l'ipotèsi celtista que supausa ua derivacion d'un mot celtic *màdara tà har "mandra" en occitan, derivacion hòrt mei simpla que non la qui partiré deu mot latin "marfur". Lo mot "mandrin" (id. en francés, manlhevat de l'occitan, lo mot qu'a viatjat: cat. mandri, esp. mandril) que vieneré deu medish etimon. La relacion semantica qui arreliga lo mot "mandrin" au mot "mandre, -a" (renard) que seré similara a la qui existeish en francés enter lo mot "goupillon" e lo mot "goupil".</span></div>Joan de Peirotonhttp://www.blogger.com/profile/17057669967498980392noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-4432424713659720629.post-57218051764367657582023-08-27T09:14:00.004+02:002023-08-27T09:20:18.497+02:00Un mot gascon viatjaire: fonilh <p> <span face="system-ui, -apple-system, BlinkMacSystemFont, ".SFNSText-Regular", sans-serif" style="background-color: white; caret-color: rgb(5, 5, 5); color: #050505; font-size: 15px; white-space: pre-wrap;">Bordèu qu'a hèit deu vin un ahar gascon. E lo comèrci deu vin bordalés que permetó lo viatge de mei d'un mot especificament gascon com "barrica", "barril -barriu", etc. Uei que'm vòli interessar au mot "honilh" (dautescòps "efonilh", "enfonilh", fr. entonnoir), qu'ei "fonilh" deu costat de Bordèu. Non, l'etimon n'ei pas celtic, qu'ei lo mot latin "infundibulum". Lo mot que s'arretròba a l' occitan vesin "fonilh", "enfonilh" etc. La simplificacion nd > n que signa un gasconisme . Lo mot "fonilh" que viatgè dab las barricas de vin: los Espanhòus e los Portugués que manlhevèn lo mot (arag.- esp. "fonil" , port. "funil", id.), los Bretons tanben (breton miejan: founilh, breton d'uei: foulin) e los Guallés tanben (fyllen). Se no'm credetz pas quand afirmi lo mot qu'ei d'origina gascona, qu'espèri que crederatz lo FEW qui ac ditz tot egau . Ved. infundibulum, FEW 4, 682.</span></p><p><span face="system-ui, -apple-system, BlinkMacSystemFont, ".SFNSText-Regular", sans-serif" style="background-color: white; caret-color: rgb(5, 5, 5); color: #050505; font-size: 15px; white-space: pre-wrap;">(publicat a la paja "En gascon" de fb, lo 26 d'agost de 2023)</span></p>Joan de Peirotonhttp://www.blogger.com/profile/17057669967498980392noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-4432424713659720629.post-87888321729408628692023-08-22T06:37:00.011+02:002023-08-22T13:47:40.767+02:00Pourquoi sorelh au lieu de solelh en gascon? <span style="font-size: medium;">Le gascon a un mot bien à lui pour dire "soleil," qui est "so" (aussi graphié "sou") (< <i>lat.</i> "sole-") alors que l'occitan dit "solelh" (< "soliculus", forme affixée de "sol- solis"). Le mot occitan a diffusé en gascon, où il a du être faussement pris pour une forme affixée du mot gascon "so", comme "cabelh" l'a été pour cap (l'étymon latin "capitulus" signifie "petite tête" et par métaphore "épi", en gascon "cabelh" signifie bien "épi" mais aussi "extrémité", "cime de végétal" et même "grosse tête" car pris pour une forme affixée de "cap", sans valeur diminutive). Donc "solelh" a été pris pour un dérivé de "so". Or il n'y a pas de trace de "l" dans ce mot "so". Le mot solelh a donc été hypercorrigé en "sorelh", le mot "so" étant faussement rangé dans la liste des mots comme "flo(r)" (fleur), "amo(r)" (amour), "sò(r)" (sœur) dont les dérivés affixés font réapparaître le "r", donc "sorelh" comme "soreta" e "sorilheta" (fr. sœurette). Cette hypercorrection est fréquente mais elle ne concerne néanmoins pas tous les parlers gascons. </span>Joan de Peirotonhttp://www.blogger.com/profile/17057669967498980392noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-4432424713659720629.post-68017243686527075572023-08-19T21:22:00.015+02:002023-08-21T12:19:53.414+02:00Proto-celtique mello= ballon > gascon meron (meroû, meroun) : melon.<p><span style="font-size: medium;"> </span><span style="font-size: medium;"> <span><span style="font-family: arial;">*Mello- "lump", "ball" (Celtic lexicon). En breton, mell veut dire gros ballon. Voilà un étymon celtique qui a du ou pu être à l'origine </span></span><span style="font-family: arial;">du mot français melon en dépit de l'étymologie proposée dans tous les bons ouvrages. Le mot melon est en effet supposé dériver du latin tardif *mēlo qui serait une abbréviation du mot du latin classique melopepo -nis (melon) lui-même ada</span><span style="font-family: arial;">pté du grec. Néanmoins, </span></span><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: arial;"> la forme du mot spécifique au gascon est meron (meroû, meroun), ce qui pointe vers un étymon "mello-" avec deux "l" et non pas avec un seul. En occitan comme en français, le double l intervocalique du latin est simplifié en l simple, on ne peut donc choisir entre une forme *melo et une forme *mello, elles aboutiraient à exactement le même résultat dans ces deux langues. Ce n'est pas le cas en gascon, le double l intervocalique du latin y donne régulièrement un r et non un l. Le " r" intervocalique du mot meron en gascon nous incite donc à 'identifier l' étymon comme étant *mello avec les deux l que l'on retrouve par ailleurs dans le mot italien: mellone. L'étymon serait donc alors le mot celtique mello "ballon" , (aussi colline, tête,) passé en latin tardif, où le mot a pris le sens de "melon", par métaphore et sans doute confusion d'étymon. Les formes espagnole, catalane et portugaise melón, meló et melaõ </span></span><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: arial;">pourraient être le résultat du voyage du mot occitan ou français. Il y a du avoir confusion entre le mot celto-latin tardif *mellone- (du celtique mello: ballon) et le mot greco-latin classique melopepone- (melon), ce dernier ayant été décomposé en "melon pépon" (cf. moyen français "melon ponpon" FEW </span><span style="font-family: arial;">m</span><span style="font-family: arial;">ēlo</span><span style="font-family: arial;"> 6-1 683). </span></span></p><p><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: arial;"><br /></span></span></p>Joan de Peirotonhttp://www.blogger.com/profile/17057669967498980392noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-4432424713659720629.post-73493064918780250382023-08-18T06:14:00.061+02:002023-08-22T08:31:32.301+02:00*turi (tour, tertre, colline) > turon et al., tuc, tuca, tuhet, tuquet.<p><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: arial;"> *Turi</span><span style="font-family: arial;">* tour (Celtic Lexicon) L'étymon proto-celtique "turi" signifie tour. Tour en irlandais se dit tor (<turi-), torr en gaélique écossais. Dans ces langues, le sens est plus large que juste "tour" : château, tertre, colline arrondie. Gallois: twr, ancien gallois tor: tour, colline,tertre, tas. En gallois contemporain, le mot twr a le sens de colline, comme turon en gascon. On tient là probablement les cognats celtiques des mots gascons, turon et turròc qui signifient: éminence, tertre, motte. </span></span></p><p><span style="font-size: medium;"><span><span style="font-family: arial;">La question de l'étymologie du mot "tuc" et sa relation avec l'étymon celtique *turi est posée. Le FEW nous propose </span></span><span style="font-family: arial;">un mot *tūkka,"cucurbitacée" dans une langue inconnue de méditerranée occidentale (FEW 13,2 398). Cette étymologie n'est pas sans poser problème. Le mot "tuc" ne désigne aucune plante en gascon et, contrairement au languedocien qui a les deux formes "suc" et "tuc" pour dire sommet (en occitan: suc, tuc = sommet, tuca = courge, cf. italien zucca, courge), le gascon ne connait que tuc-a avec les significations associées à l'étymon turi- dans les langues néoceltiques . Il est difficile d'admettre que le mot italien zucca (courge) et le gascon tuc puissent être cognats. L'hypothèse d'une origine "indigène" pour ce mot tuc -a, typiquement même si non exclusivement gascon, merite qu'on s'y intéresse. </span></span></p><p><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: arial;"> En effet, la forme non affixée tu(r) (<*turu-) pourrait être à l'origine du mot gascon tuc, adaptaté populairement à l'aide du suffixe gascon -uc, -uca : *tu(r) > *tuüc , -a-> tuc, tuca , éminence, dune, tertre, tas, sommet, pour cette constuction, il y a pu avoir attraction du synonyme gascon de turon: cruc, cruca (étymon celtique </span></span><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: arial;">krukkā). En faveur de cette dérivation est l'existence de cet autre mot "tuhet" qui signifie nuque et qui, avec cette signication, est synonyme de "tuquet" (nuque). On peut proposer la séquence suivante: </span><span style="font-family: arial;">*</span><span style="font-family: arial;">tu(r) s.m. > tua s.f. > tuha (h épenthétique, euphonique) > tuhet (suffixation) > tuhe (dégression). </span></span></p><p><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: arial;">Même si l'hypothèse proposée par Wartburg constitue une alternative évidemment recevable, il m'apparait néanmoins vraisemblable que l'étymon du mot italien zucca soit différent de celui du mot </span></span><span><span style="font-family: arial;"><span style="font-size: medium;">gascon tuc pour des raisons d'abord phonétiques. Il s'agirait plutôt de deux étymons distincts qui aurait voyagé, l'un (tuc < tur-) venant de la côte ouest de la Gascogne, l'autre ( suc <zukka) venant d'Italie . Les deux se seraient croisés et confondus dans leur domaine partagé, à l'est de la Gascogne </span></span></span><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: arial;">(zucca: courge en italien, tuc: tertre, colline; sommet en gascon, suc, tuc :sommet en occitan, tuca: courge en languedocien)</span><span style="font-family: arial;">. <span>Le mot "tuc" semble avoir en effet voyagé à la fois dans le domaine occitan et dans le domaine catalan pyrénéen voisin du gascon (Pallars et Ribagorça, tuc = pic, cim). Le mot a pu aussi s'enraciner en asturien (tucu: protubérance dure, cf. FEW 13,2 398), un emprunt au gascon possible. </span></span></span></p><p><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: arial;"><span> En gascon, on note une confusion de l'étymon *t</span></span><span style="font-family: arial;">uru- avec tufus (cf. tuha :ensemble d'arbres sur une éminence) et un croisement du même étymon avec terra (d'où tarròc = turròc). En résumé, l'étymon "gaulois" "turra" inventé dans FEW 13,2 p.433, pour expliquer turon est une erreur. La forme est bien turi- selon les spécialistes du proto-celtique , et il se pourrait donc fort bien que le mot "tuc""-a" (mot voyageur) en dérive par une affixation triviale en gascon avec le suffixe -uc, -a à partir de la forme non affixée *turu >*tu(r) > tuc. De même, l'affixation de *tu(r) avec -et a pu conduire à "tuhet". </span></span></p><p><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: arial;"> </span></span></p>Joan de Peirotonhttp://www.blogger.com/profile/17057669967498980392noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-4432424713659720629.post-30051909312366163912023-08-03T22:11:00.071+02:002023-08-21T19:58:42.897+02:00Etym. balano: balaguèr, balaguèra:ussi: balen,balens balia, baliva, balejar, baleja: un gasconisme médiéval en français :balai, balayer.<p><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: arial;"><span face="system-ui, -apple-system, BlinkMacSystemFont, ".SFNSText-Regular", sans-serif" style="background-color: white; caret-color: rgb(5, 5, 5); color: #050505; white-space: pre-wrap;">*Balano- <banatlo- (genêt, balai). *balano- est .la forme gauloise (cf. Delamarre, Dic. Gaul., Matasović, E.D.P-C)</span></span><span style="background-color: white; caret-color: rgb(5, 5, 5); color: #050505; font-family: arial; white-space: pre-wrap;">, c'est une forme métathésique du mot proto-celtique *banatlo; les langues néoceltiques ont gardé la forme originelle. Ce mot celtique a un double sens : genêt d'une part, et balai de l'autre car le balai à l'origine se faisait avec des brins de genêt (cf. le mot anglais broom qui a le même double sens). </span></span></p><h1 style="text-align: left;"><span style="font-size: medium;"><span><span style="background-color: white; caret-color: rgb(5, 5, 5); color: #050505; font-family: arial; white-space: pre-wrap;"> <span style="font-weight: normal;">En gascon, le mot gaulois *balano a dérivé de différentes manières:.</span></span></span><span style="font-weight: normal;"><span style="background-color: white; caret-color: rgb(5, 5, 5); color: #050505; font-family: arial; white-space: pre-wrap;"> </span><span><span style="background-color: white; caret-color: rgb(5, 5, 5); color: #050505; font-family: arial; white-space: pre-wrap;">Le mot balen (*balano > *baleno > balen /bale</span></span></span></span><span style="font-family: arial; font-size: medium;"><span face=""Open Sans", sans-serif" style="caret-color: rgb(33, 37, 41); color: #212529; font-weight: 500;">ŋ</span></span><span style="font-family: arial; font-size: medium;"><span style="caret-color: rgb(33, 37, 41); color: #212529; font-weight: 500;">/ </span><span style="background-color: white; caret-color: rgb(5, 5, 5); color: #050505; font-weight: normal; white-space: pre-wrap;">cognat du mot vx-f rançais balain (balai), lyonnais balan.</span><span style="font-weight: normal;"><span style="background-color: white; caret-color: rgb(5, 5, 5); color: #050505; white-space: pre-wrap;"> désigne un </span></span><span style="background-color: white; caret-color: rgb(5, 5, 5); color: #050505; font-weight: normal; white-space: pre-wrap;">sorte de râteau qui sert à ratisser et ramasser les feuilles. Il est aussi utilisé au féminin (*balena > balia) avec le même sens. Le "e" de balen suggère un changement d'accentuation dans l'évolution du mot (bàlanu- /'balǝnu/ -> balénu), comparable à celui qui a affecté le mot "bálano" en castillan (bálano > balano) d'étymon distint. Une autre forme du mot" balen" au féminin est aussi employée pour désigner une</span><span style="font-weight: normal;"><span style="background-color: white; caret-color: rgb(5, 5, 5); color: #050505; white-space: pre-wrap;"> clôture en roseaux, en brandes, en genêts servant à protéger du vent :</span></span><span style="background-color: white; caret-color: rgb(5, 5, 5); color: #050505; font-weight: normal; white-space: pre-wrap;"> baliva (Bayonne) , balua, baluva (< </span><span style="background-color: white; caret-color: rgb(5, 5, 5); color: #050505; font-weight: normal; white-space: pre-wrap;">*balia < balena ), </span><span style="font-weight: normal;"><span style="background-color: white; caret-color: rgb(5, 5, 5); color: #050505; white-space: pre-wrap;">d'où le verbe baluvar, balivar : clôturer etc. </span><span style="background-color: white; caret-color: rgb(5, 5, 5); color: #050505; white-space: pre-wrap;">Il est vraisemblable que le mot gascon "balen" a du signifier "balai" autrefois, c'est la signification de l'étymon. On dit parfois que le verbe gascon "balejar" aussi graphié "baleyà" (fr. balayer) est un gallicisme, or sa construction en gascon à partir du mot "balen" apparait tout-à-fait régulière: (balen (s.m)> *bale(n)ejar / *bale(n)eyà (v.) >balejar /baleyà (fr. balayer) > baleja /baleye (s.f;, fr. balai). En revanche, il est très compliqué de faire dériver le mot français "balayer" de "balain" et de l'étymon *balano . La perte du "n" en position intervocalique est une caractéristique du gascon, elle n'est pas française. On observe cette perte de la nasale de l'étimon balano dans les</span><span style="background-color: white; caret-color: rgb(5, 5, 5); color: #050505; white-space: pre-wrap;"> mots "balayer" et "balai", ce qui permet de soupçonner un très vieux gasconisme déjà présent en latin médiéval dans le Livre Rouge de Chartres (1280) sous la forme "balez" (balais) qui pourrait représenter notre mot gascon "balens" ("balens" se prononce /ba'les/ en gascon). De même, on trouve en vieux-français le mot "balei" qui est une forme typiquement gasconne, pouvant soit représenter le mot gascon balen prononcé à la mode bayonnaise et landaise ( baley /ba 'lœj/) soit le déverbal masculin du verbe baleyà (baley /balei), en gascon baleye /baleja (s.f.) /. C'est donc plutôt le mot français "balayer" qui est un gasconisme (gascon "baleyà") et non le mot gascon qui est un gallicisme. La forme gasconne prise par le mot "balano", s'est généralisée en gallo-roman (voir FEW 1, 232 banatlo). </span></span></span></h1><p><span style="font-size: medium;"><span><span style="background-color: white; caret-color: rgb(5, 5, 5); color: #050505; font-family: arial; white-space: pre-wrap;"> Reconnu d</span><span style="background-color: white; caret-color: rgb(5, 5, 5); color: #050505; font-family: arial; white-space: pre-wrap;">u même étymon est le mot balaguèr, balaguèra (toponymiquement et anciennement: ensemble ou tas de genêts, et encore aujourd'hui en gascon: vent du sud, p.-ê. parce qu'il fait voler les feuilles, il balaye). Ce mot pourrait dériver de la forme suffixée en āko de balano : </span><span style="font-family: arial;"> *balano > </span><span style="background-color: white; caret-color: rgb(5, 5, 5); color: #050505; font-family: arial; white-space: pre-wrap;">*balanāko -> *bala(n)ac -> balac -> balaguèr-a (dérivé affixé de *balac). Dans ce cas, l'absence de "n" dans ces mots romans signe un gasconisme passé en catalan en espagnol. L'accentuation des mots catalan "bàlec" et espagnol "bálago" pose question. Elle pourrait être artificielle, inventée par dégression de balaguer-o (gros tas de genêts) > cat. bàlec = genêt, esp. balaguero (gros tas de paille) > esp. bálago (paille), peut-être par attraction du cast. bálano</span></span><span style="background-color: white; caret-color: rgb(5, 5, 5); color: #050505; font-family: arial; white-space: pre-wrap;">.</span><span style="background-color: white; caret-color: rgb(5, 5, 5); color: #050505; font-family: arial; white-space: pre-wrap;"> Une autre hypothèse pour expliquer l'absence du "n" de balano dans balaguer est celle d'une dégression illégitime du mot gaulois balano affixée avec -ako, donc un changement de ce qui peut sonner comme un affixe. bàlano > bàlako donc en catalan /'balək/ au lieu de */'balən/. En faveur de cette hypothèse est la forme "bale" ou "bala" qu signifie genêt en capcinois, tandis que "baleguer" y signifie lieu où poussent les genêts. </span></span><span style="font-size: medium;"><span style="background-color: white; caret-color: rgb(5, 5, 5); color: #050505; font-family: arial; white-space: pre-wrap;">. Cette hypothèse d'une dégression a l'avantage de concilier la forme gasconne balen (< bàlan = bàlen /'balən/) et catalane bàlec. </span></span><span style="background-color: white; caret-color: rgb(5, 5, 5); color: #050505; font-family: arial; font-size: medium; white-space: pre-wrap;">Dans cette deuxième hypothèse, l'origine gauloise de l'étymon balano (pour banatlo) plaide à lui-seul en faveur d'un leg du gascon aux langues péninsulaires. Une origine celtibère n'est pas très vraisemblable à cause de l'ordre des consonnes qui est b-l comme en gaulois alors que l'ordre est b- n dans l'étymon proto-celtique. </span></p>Joan de Peirotonhttp://www.blogger.com/profile/17057669967498980392noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-4432424713659720629.post-60132985141906255692023-07-26T06:21:00.131+02:002023-08-01T15:02:48.374+02:00Cabillaud: une étymologie gasconne.<p><span style="font-family: arial;"><span style="font-size: medium;"><span><span><span style="background-color: white; caret-color: rgb(5, 5, 5); color: #050505; white-space: pre-wrap;">Le saviez-vous? Un autre mot que l'on attribue à notre basco-gascon (gascon de la côte basque, Guipuscoa inclu) est le mot "cabillaud". L'origine du mot cabillaud en français viendrait d'un emprunt au néerlandais "Kabeljauw" (id., anciennement kabeljaw cf. FEW 16, p.29). Le mot français est de première attestation plus ancienne que le mot néerlandais (1276 pour le mot français cabellau, 1350 pour le mot néerlandais: kabeljaw) mais la toute première attestation du mot l' est sous une forme "latine" (cabellauwus) dans un manuscrit flamand</span></span></span></span></span><span style="font-family: arial; font-size: medium;"><span><span><span style="background-color: white; caret-color: rgb(5, 5, 5); color: #050505; white-space: pre-wrap;"> (12eme siècle). L'origine de ce mot Kabeljauw, cabellau est de toute façon totalement incompréhensible,</span></span></span><span><span><span style="background-color: white; caret-color: rgb(5, 5, 5); color: #050505; white-space: pre-wrap;"> sauf à considérer</span></span></span></span><span style="font-family: arial; font-size: medium;"><span><span><span style="background-color: white; caret-color: rgb(5, 5, 5); color: #050505; white-space: pre-wrap;"> </span></span></span></span><span style="font-family: arial; font-size: medium;"><span><span><span style="background-color: white; caret-color: rgb(5, 5, 5); color: #050505; white-space: pre-wrap;"> le gascon,</span></span></span><span><span style="background-color: white; caret-color: rgb(5, 5, 5); color: #050505; white-space: pre-wrap;"> ce </span><span><span style="background-color: white; caret-color: rgb(5, 5, 5); color: #050505; white-space: pre-wrap;">que les linguistes omettent généralement de faire, par ignorance voire par mépris </span></span></span></span><span style="font-family: arial; font-size: medium;"><span><span style="background-color: white; caret-color: rgb(5, 5, 5); color: #050505; white-space: pre-wrap;">(</span></span><span style="background-color: white; caret-color: rgb(5, 5, 5); color: #050505; white-space: pre-wrap;">cf. FEW 16, p.292)</span><span style="background-color: white; caret-color: rgb(5, 5, 5); color: #050505; white-space: pre-wrap;">. </span></span></p><p><span style="font-size: medium;"><span><span style="font-family: arial;"><span><span style="background-color: white; caret-color: rgb(5, 5, 5); color: #050505; white-space: pre-wrap;">Coromines été le premier à avoir identifié l'origine du mot comme pouvant être </span></span><span><span><span style="background-color: white; caret-color: rgb(5, 5, 5); color: #050505; white-space: pre-wrap;">gasconne. Il a proposé "</span><a href="https://www.diccionari.cat/GDLC/bacalla" style="background-color: white; caret-color: rgb(5, 5, 5); white-space: pre-wrap;" target="_blank">cabilhau</a><span style="background-color: white; caret-color: rgb(5, 5, 5); color: #050505; white-space: pre-wrap;">". D</span></span></span><span><span style="background-color: white; caret-color: rgb(5, 5, 5); color: #050505; white-space: pre-wrap;">ans notre dictionnaire gascon (Palay), le mot "cabilhau" est une forme suffixée de cabilhe (cavilha) = fr. cheville qui dérive du lat. clav</span></span>ĭ<span><span style="background-color: white; caret-color: rgb(5, 5, 5); color: #050505; white-space: pre-wrap;">cula selon FEW 2, 263 </span></span></span><span style="font-family: arial;"><span><span style="background-color: white; caret-color: rgb(5, 5, 5); color: #050505; white-space: pre-wrap;">. Les deux mots cabilhe et cheville sont cognats et le mot gascon "cabilhau" ne désigne pas autre chose qu' une grosse cheville en bois. Sémantiquement, on ne voit pas bien le rapport entre une grosse cheville de menuisier et notre poisson. Si l'on considère l'étymon ""caput" (tête)" comme la base étymologique du mot cabillaud, comme Coromines le suggère avec raison compte-tenu de la morphologie du poisson, on aurait alors plutôt affaire à une forme affixée du mot "cabelh": "*cabelhau".</span></span></span></span></span></p><p><span style="font-size: medium;"><span><span><span><span><span><span style="font-family: arial;"><span><span style="background-color: white; caret-color: rgb(5, 5, 5); color: #050505; white-space: pre-wrap;">Le mot "cabelh" et sa variante "cabolh"</span></span></span></span></span><span><span style="font-family: arial;"><span><span style="background-color: white; caret-color: rgb(5, 5, 5); color: #050505; white-space: pre-wrap;"> signifient basiquement "épi" (mais aussi "tête" "dans le cas de "cabelh"). Ils dérivent du latin capĭtulum (FEW, 2, 265, voir aussi Coromines el parlar de la Vall d'Aran)</span></span></span></span><span style="background-color: white; caret-color: rgb(5, 5, 5); color: #050505; font-family: arial; white-space: pre-wrap;">. En gascon, le mot cabelh est ressen</span><span style="font-family: arial;"><span><span style="background-color: white; caret-color: rgb(5, 5, 5); color: #050505; white-space: pre-wrap;"><span>ti comme un dérivé affixé du mot "cap" (tête, extrémité) mais sans la nuance diminutive de l'étymon latin. En plus du sens d'épi, le mot "cabelh" sert à désigner la cime d'un végétal (gasc. cim, cimat, cimalh etc) et signifie aussi crâne (gasc. crani, cluca etc), tête (gascon: cap) et même grosse tête (cabòssa) (cf. Palay et FEW 2, 265 capitulum). Le mot kabeljaw pourrait représenter la forme suffixée du mot "cabelh", "*cabelhau", en accord avec la forme latinisée cabellauwus du 12ème siècle. </span></span><span><span style="background-color: white; caret-color: rgb(5, 5, 5); color: #050505; white-space: pre-wrap;"> L'affixe - au est le continuateur gascon du suffixe adverbial latin -alis, il sert le plus souvent à former un adjectif à partir d'un substantif, en gascon comme en latin: </span></span></span></span></span></span></span></span><span style="font-size: medium;"><span style="background-color: white; caret-color: rgb(5, 5, 5); color: #050505; font-family: arial; white-space: pre-wrap;"> </span><span><span style="background-color: white; caret-color: rgb(5, 5, 5); color: #050505; font-family: arial; white-space: pre-wrap;">aig(u)a-> aig(u)au, </span><span style="font-family: arial;"><span><span><span style="background-color: white; caret-color: rgb(5, 5, 5); color: #050505; white-space: pre-wrap;">natura > naturau, gèni >geniau, esséncia > essenciau, bèstia > bestiau, etc. Mais il peut aussi servir à former des substantifs comme (un) animau; (un) cavilhau; ( ua) vesiau (<vesin); (ua) canau, (ua) gau (<canale- < canna); un aig(u)au, (un) crancau (<cranc, cranca, p.-ê. étym. </span></span></span></span></span></span><span style="font-size: medium;"><span><span style="font-family: arial;"><span><span><span style="background-color: white; caret-color: rgb(5, 5, 5); color: #050505; white-space: pre-wrap;">celtique *krankko- plutôt que lat cancrum, </span></span></span></span></span></span><span style="background-color: white; caret-color: rgb(5, 5, 5); color: #050505; font-family: arial; font-size: large; white-space: pre-wrap;"> </span><span style="background-color: white; caret-color: rgb(5, 5, 5); color: #050505; font-family: arial; font-size: medium; white-space: pre-wrap;">fr. crabe</span><span style="font-size: medium;"><span><span style="font-family: arial;"><span><span><span style="background-color: white; caret-color: rgb(5, 5, 5); color: #050505; white-space: pre-wrap;">) etc, c'est le cas ici avec *cabelhau, comprendre "qui a une grosse tête, "têtard". L</span></span></span></span></span></span><span style="background-color: white; caret-color: rgb(5, 5, 5); color: #050505; font-family: arial; font-size: medium; white-space: pre-wrap;">e mot "latin" cabellauwus</span><span style="font-size: medium;"><span style="background-color: white; caret-color: rgb(5, 5, 5); color: #050505; font-family: arial; white-space: pre-wrap;"> ne serait rien d'autre qu'un gasconisme. </span></span></p><p><span style="font-size: medium;"><span><span style="font-family: arial;"><span><span><span style="background-color: white; caret-color: rgb(5, 5, 5); color: #050505; white-space: pre-wrap;">Ce mot gascon, prononcé </span></span></span></span><span><span style="background-color: white; caret-color: rgb(5, 5, 5); color: #050505; font-family: arial; white-space: pre-wrap;"> <span>*</span></span><span style="font-family: arial;"><span style="background-color: white; caret-color: rgb(5, 5, 5); color: #050505; white-space: pre-wrap;">/ka</span>βǝ'λaw/<span style="background-color: white; caret-color: rgb(5, 5, 5); color: #050505; white-space: pre-wrap;">) </span></span><span style="background-color: white; caret-color: rgb(5, 5, 5); color: #050505; font-family: arial; white-space: pre-wrap;">a subi une métathèse peut-être lors de son emprunt par une langue romane ( cf. portugais bacalhau, la date de la première attestation dans cette langue m'est inconnue, l'invention technique de la conservation de la morue par salage remonte au XVème et est revendiquée par les Portugais ), à moins que la métathèse ne se soit dejà faite en gascon avant de passer sous cette forme dans les autres langues voisines. Il est intéressant de constater qu'en argot des pêcheurs anglais, le mot kabbelaw signifie poisson salé (voir <a href="https://www.jstor.org/stable/27699161" target="_blank">là</a>). , ce qui suggère que la métathèse a eu lieu à une date postérieure à l'invention de la technique du salage pour conserver le cabillaud (morue). En tout cas, c'est cette forme métathésique qui a voyagé dans la péninsule ibérique et le monde méditerranéen avec les morues conservée par salage: esp. bacallao , bacalao (1519) > catalan: bacallà (1640) (aranais bacalhà) et italien baccalà, baccalaro. En gascon, la forme ancienne *cabelhau a disparu, sous la conjonction probable de deux facteurs: l'extinction des</span><span style="background-color: white; caret-color: rgb(5, 5, 5); color: #050505; font-family: arial; white-space: pre-wrap;"> parlers </span><span style="background-color: white; caret-color: rgb(5, 5, 5); color: #050505; font-family: arial; white-space: pre-wrap;">gascons du Pays Basque où le mo</span><span style="background-color: white; caret-color: rgb(5, 5, 5); color: #050505; font-family: arial; white-space: pre-wrap;">t pour désigner le cabillaud était probablement endémique (ce n'est pas le seul cas de mot endémique dans cette variété de gascon) et le remplacement de ce mot par la forme métathésique qui, en gascon, ne se retrouve que dans le parler de la zone de Bayonne (bacalau). Le mot semble inconnu ailleurs en gascon. Selon M. Morvan, le mot basque "bakailao" (id.) est un emprunt au roman. On voit que la forme métathésique est relativement tardive (première attestation du mot en espagnol: 16eme siècle) par rapport à la forme cabelhau qui ,elle, est attestée en latin médiéval dès le 12ème et s'est répandue en France, dans les langues germaniques et balto-slaves. On peut imaginer que le succès de la forme métathésique dans la péninsule est liée au succès de la technique portugaise de séchage du cabillaud par salage, autrement dit, on est passé du cabillaud qui se dit, en gascon, molua</span></span></span><span style="background-color: white; caret-color: rgb(5, 5, 5); color: #050505; font-family: arial; white-space: pre-wrap;"> (<*mor-luka, i.e. louve (?) de mer en gaulois, cf. lobina, llobina) et probablement autrefois *cabelhau en gascon du Pays Basque, à la morue (gascon de Bayonne bacalau), permettant au produit de voyager jusqu'aux coins les plus éloignés de la mer et d'y être conservé . </span></span></p><p><span style="background-color: white; caret-color: rgb(5, 5, 5); color: #050505; font-family: arial; font-size: medium; white-space: pre-wrap;"> </span></p><p><span style="background-color: white; caret-color: rgb(5, 5, 5); color: #050505; font-family: arial; font-size: medium; white-space: pre-wrap;"> Cachalot, tornade, piperade, chistera, chipiron, cabillaud...ça commence à en faire, des mots que l'on doit à cette variété méridionale du gascon noir !!! </span></p>Joan de Peirotonhttp://www.blogger.com/profile/17057669967498980392noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-4432424713659720629.post-45719027266485558032023-07-19T03:21:00.032+02:002023-07-26T20:37:37.171+02:00 gasc. "malh" (garròc, galihòrça (?), penent perilhós (?) < latin maleus (marteròt) e celtic * maljo - (mala causa ) ? <p><span style="font-family: arial; font-size: medium;"> Malh, aquiu qu'avem un oronime d'etimologia debatuda. Que n'i a qui pensan, com los paures Coromines e Rohlfs, l'etimon n'ei pas sonque lo mot latin "maleus" (marteròt), entenut com a "massa", ua manèra de nomentar un garròc en gascon. Lo mot qu'ei lexicau en catalan tanben, dab la significacion de "roca sortint, a la cim d'una muntanya". En aragonés, lo mot qu'ei <a href="https://www.google.com/search?client=safari&rls=en&q=palabra+mallo+aragon%C3%A9s&ie=UTF-8&oe=UTF-8" target="_blank">mallo</a>. </span><span style="font-family: arial; font-size: medium;">T</span><span style="font-family: arial; font-size: medium;">otun, au mensh toponimicament, segon lo paure Dauzat, lo mot malh que sembla poder designar shens qu'un mont o un garròc, autanplan un precipici, ua galihòrça, un perider, çò qui l'etimon latin "maleus" n'explica pas hòrt plan e qui miè Dauzat tà supausar un mot "pre-latin" (de segur "pre-indoeuropèu" "Pre-IE"), Dauzat qu'èra un adèpte fanatic deus etimons dits "Pre-IE" , ipotèsi hòrt a la mòda a l'epòca, hèra mensh uei lo dia). Alavetz, se cau trobar un mot non-latin (enqüèra que non "Pre-IE") tà explicar aquesta significacion, que podem pensar au mot proto-celtic *maljo (Celtic Lexicon : "evil") cf. lo mot guallés "mall" qui designa quauqu' arren meishant, un malur, ua plaga, ua destruccion, autanplan l'Esperit deu Mau, lo Diable, Satan, cf. lo mot gascon "perider", sinonime de galihòrça. Perider que significa, literaument, "que hè morir". </span></p><p><span style="font-family: arial; font-size: medium;">Lo mot "malh" au lexic gascon n'a pas sonque la significacion de "garròc", çò qui l'etimon latin "maleus" pòt explicar hòrt plan. L'auta significacion, la de perider, supausada per Dauzat e d'autes, que pausa un problèma: n'ei pas atestada en nat lexic de nada lenga (ni en gascon, ni en aragonés, ni en catalan. N'ei pas lo cas, pausat com a exemple, deu mot "lit" (avalanche), lite en aragonés (id.), lo mot que sembla un beròi gasconisme, en tot cas d'etimon plan celtic, plan atestat com a mot lexicau, tant com a adjectiu (fr. lisse) com substantiu (avalanche). Que lo mot "malh" dab la significacion de perider sia extint en gascon o que n'aja pas jamei existit, qu'ei tota la question. Cada teoria etimologica a d'estar analizada dab un esperit au còp obèrt e critic; aquesta de "maljo" benlèu mei enqüèra que non las autas. B'ei hòrt possible la significacion de "perider", de "galihòrça", prestada au mot malh sia ua error. En aqueste cas, qu'oblidam l'etimon celtic maljo, n'a pas arren a har aquiu. </span></p>Joan de Peirotonhttp://www.blogger.com/profile/17057669967498980392noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-4432424713659720629.post-79811592367660773692023-07-14T06:43:00.104+02:002023-07-24T11:22:22.862+02:00Pau, Pont-Long, Pals : étymon palus (marécage), palude- > padule-<p><span style="font-size: medium;"> <span><span style="font-family: arial;">Il faut rappeler ici que dans notre zone pyrénéenne, le mot latin palus, paludem (marécage, étang, zone humide ) subit souvent (mais pas systématiquement) une métathèse : </span></span><span><span style="font-family: arial;"> palude - > padul (cette dernière forme est attestée en aragonais médiéval).</span></span></span></p><p><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: arial;"> Cette forme padul a évolué en </span></span><span style="font-family: arial; font-size: medium;"> <a href="https://an.wikipedia.org/wiki/Paúl" target="_blank">pa</a></span><span style="font-family: arial; font-size: medium;"><a href="https://an.wikipedia.org/wiki/Paúl" target="_blank">úl</a>" conservé en aragonais contemporain avec la signification de "marécage" (voir les articles d'hydronomie pyrénéenne et aragonaise de Robert Aymard, <a href="https://www.persee.fr/doc/onoma_0755-7752_2002_num_39_1_1425" target="_blank">2002</a> et 2004, ce dernier téléchargeable en cliquant <a href="https://dialnet.unirioja.es/descarga/articulo/2341243.pdf" target="_blank">là </a>). En gascon, la perte du d de padul a posé le problème du hiatus et ce mot a du évoluer de deux façons: perte d'une syllabe par diphtongaison avec assimilation du l final (/w/), c'est le cas du toponyme Pau (peut-être aussi par attraction du mot du lexique pau, pieux); conservation des deux voyelles avec insertion d'un /h/ cassant le hiatus, c'est le cas des mots du lexique: pahul, pahú (marécage, cf. Palay). </span></p><p><span style="font-family: arial; font-size: medium;"><br /></span></p><p><span style="font-family: arial; font-size: medium;"> Pau </span><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: arial;">(< *Padule plutôt que *Palu ? )</span><span style="font-family: arial;"> </span></span><span style="font-family: arial; font-size: medium;">est situé en bord de Gave et tirerait son nom de l'ancienne zone humide qui occupait le lit de la rivière, comme Pont-Long < *Padulem longum selon <a href="https://oncat.iec.cat/documents/VI/118.pdf" target="_blank">Coromines</a> </span><span style="font-family: arial;"><span style="font-size: medium;">et comme Lescar ( lieu où poussent les laiches, marécage, terrain non cultivable, étym. *liscaris < lĭsca, laîche). Michel Grosclaude semble ignorer la forme métathésique *padule- , ce qui lui a fait refuser - sans bons arguments- l'étymon "palus" pour expliquer Pont-long aka Pallonc aka Pau-Loncq aka Pon Loncq etc. Cette métathèse est pourtant bien exemplifiée dans le Palay (Pahul, Pahú = marais). </span></span><span style="font-family: arial;"><span style="font-size: medium;"> M. Grosclaude a proposé que Pont Long dérive de Spondam Longam > Esponde longue > Es (article masculin) *Ponde Longue (!!!) > Pont Long (!!!). Cette théorie n'est abolument pas crédible, même si elle a été re</span></span><span style="font-family: arial; font-size: medium;">prise par d'autres après lui. Problématique aussi est la <a href="https://www.persee.fr/doc/onoma_0755-7752_2005_num_45_1_1566#onoma_0755-7752_2005_num_45_1_T1_0124_0000" target="_blank">théorie de Jacques Lacroix</a> qui reconnait dans le mot Long de Pont-Long le mot gaulois longo- auquel il prête le sens de marécage. Or, cette signification n'est attestée dans aucune langue néo-celtique. le (ou les) mot(s) signifient basiquement bateau, vase voire urne funéraire, le celtisme ne semble donc pas pouvoir s'appliquer au toponyme béarnais. . </span></p><p><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: arial;">Pour le toponyme Pau, <a href="https://oncat.iec.cat/documents/VI/118.pdf" target="_blank">Coromines</a> admet comme étymon palus (marécage) soit sous la forme palu- (par confusion avec l'autre mot palus, pieu) soit sous la forme variante de paludem: padulem. Je pencherais pour la deuxième possibilité tout en suspectant une confusion avec l'autre mot pau (pieux) ayant facilité l'évolution morphologique du toponyme à partir de la forme Paúl >Paúu /Pa'yw/ vers la forme actuelle Pau /Paw/ au lieu de Pahú qui est la forme du lexique . Coromines refuse le recours à une très hypothétique racine "pré-indoeuropéenne" "Pal" (par ailleurs inconnue en basque) pour expliquer les toponymes gascons et/ou catalans Pal, </span><span style="font-family: arial;">Pals, Pau et Pala; Il explique ces toponymes par 1- palus avec le sens de marécage,via padul- par métathèse ou palu- par confusion; à cet étymon se rattachent, selon Coromines, Pau, Pals (en Empourdan), et Pont-Long < Pau-Long); 2- palus avec le sens de pieu, le toponyme viendrait de la présence d' un poteau indicateur soit de direction soit d'épaisseur de la couverture neigeuse qu'on trouve en particulier près des cols et aux croisement de chemins de montagne voir par exemple </span><span style="font-family: arial;"><span><a href="https://oncat.iec.cat/documents/VI/118.pdf">Pal</a> en Andorre;</span></span><span style="font-family: arial;"> 3- pala c'est le mot roman qui signifie pelle < lat. pala id, allusion à la forme des pentes du sommet qui évoque celle d'une pelle cf. Laspalles (en gascon: Las Palas). Donc il n'est nul besoin d'inventer un mot dans une langue inconnue supposémment "pré-indoeuropéenne", le latin suffit</span></span><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: arial;">. </span></span></p>Joan de Peirotonhttp://www.blogger.com/profile/17057669967498980392noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-4432424713659720629.post-38366861621941459502023-07-12T04:55:00.079+02:002023-07-17T18:32:27.759+02:00Proto-celtic *laska, *leska (angl. "slack") > latin tardif lĭsca (laîche)> basque liska (marais, étang), gascon Lescar (lieu où poussent les laîches, marais, zone humide). <p><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: arial;"> <span face="Calibri, sans-serif">Proto-celtique *laska -*leska : mou. Ce mot est probablement une variante dérivée de *lexsko , "sluggish" (paresseux, apathique, mou, avachi) dont l’étymon se retrouve dans *lexsk-jo "weakness"</span><span face="Calibri, sans-serif"> (faiblesse) (cf. <a href="https://www.wales.ac.uk/Resources/Documents/Research/CelticLanguages/ProtoCelticEnglishWordlist.pdf">Celtic Lexicon</a>, Proto-Celtic- English, entrées lasko, lesko; lexsko; lexsk-jo). </span></span><span style="font-family: arial;"> </span></span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm;"><span style="font-family: arial; font-size: medium;">En Irlandais, le mot leisce signifie mollesse, lassitude, paresse, fatigue.<o:p></o:p></span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm;"><span style="font-family: arial; font-size: medium;">En breton l’adjectif laosk signifie mou, avachi. <o:p></o:p></span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm;"><span style="font-family: arial; font-size: medium;"><br /></span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm;"><span style="font-family: arial; font-size: medium;"></span></p><p class="MsoNormal" style="-webkit-text-size-adjust: auto; -webkit-text-stroke-width: 0px; caret-color: rgb(0, 0, 0); color: black; font-family: -webkit-standard; font-style: normal; font-variant-caps: normal; font-weight: 400; letter-spacing: normal; margin: 0cm; orphans: auto; text-align: left; text-decoration: none; text-indent: 0px; text-transform: none; white-space: normal; widows: auto; word-spacing: 0px;"><span style="font-family: arial; font-size: medium;"><span style="font-family: arial; font-size: medium;"><o:p></o:p></span></span></p><p></p><p style="-webkit-text-size-adjust: auto; -webkit-text-stroke-width: 0px; caret-color: rgb(0, 0, 0); color: black; font-family: -webkit-standard; font-style: normal; font-variant-caps: normal; font-weight: 400; letter-spacing: normal; orphans: auto; text-align: left; text-decoration: none; text-indent: 0px; text-transform: none; white-space: normal; widows: auto; word-spacing: 0px;"><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: arial;"><span face="Calibri, sans-serif">Le latin tardif présente le mot lĭsca qui désigne le carex, la laiche. Ce mot est réputé d'origine pré-latine (</span></span><span style="font-family: arial;">FEW, 5 pp 372 et sq). J'y</span><span style="font-family: arial;"><span face="Calibri, sans-serif"> reconnais là notre mot celtique qui veut dire mou et qui a du s'appliquer pour désigner un terrain de zone humide (terrain "mou") puis les plantes qui y poussent, comme la laîche. De fait, </span></span><span style="font-family: arial;">le mot existe en euskara (liska), il y a bien le sens de marécage, de plante aquatique et aussi de bave d’escargot voir </span><a href="https://www.euskaltzaindia.eus/index.php?option=com_oehberria&task=sarreraIkusi&Itemid=413&lang=eu-ES&id=179156" style="font-family: arial;" target="_blank">là</a><span style="font-family: arial;">. Le mot est isolé en euskara, il s’agit probablement du mot latin</span><span style="font-family: arial;"> lĭsca. Il est donc possible (probable selon moi) que le mot celtique latinisé ait signifié marécage à l’origine (terrain "mou", inondé, comme en cat. "aiguamoll" ) et ait servi à désigner les plantes qui y poussent. Cet étymon continue à servir pour dire marécage dans un certain nombre de parlers romans et aussi pour désigner des plantes palustres comme le carex, le jonc etc cf. FEW vol 5 pp372 et sqq (« laîche) en roman mais aussi dans les langues germaniques (par exemple all. liesch = plante herbeuse de marécage) qui ont du emprunter le mot au latin tardif. </span></span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm;"><o:p><span style="font-family: arial; font-size: medium;"> </span></o:p></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm;"><span style="font-family: arial; font-size: medium;">L’étymon est bien représenté en gascon avec des sémantiques assez variées. <o:p></o:p></span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm;"><span style="font-family: arial; font-size: medium;">Lesca (lesco) : motte d’argile molle (Lomagne) (selon Palay)<o:p></o:p></span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm;"><span style="font-family: arial; font-size: medium;">Lèsque (FEW 5, pp372 et sqq), lesquès ( ?,probablement pour lèsques, Palay) : friche, terre pauvre, impropre à la culture (Médoc)<o:p></o:p></span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm;"><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: arial;">Lescar (lescà) : terre qui ne s’effrite pas, qui reste compacte au labour (Armagnac). Ce dernier mot est, selon moi, à l’origine du toponyme béarnais Lescar dont le correspondant (mais non parent) en latin "Lascurris" est interprété un peu témérairement comme "lats-gorri", ruisseau rouge par M. Grosclaude. Je pense, quant à moi, </span><span style="font-family: arial;">que Lescar, dont la signification étymologique est "lieu où poussent les laîches", c'est-à-dire "marais", "zone humide" (le mot est éteint avec ce sens en gascon</span><span style="font-family: arial;">); est bien le toponyme roman qui s'est substitué à Beneharnum mais que ce toponyme a été en rivalité avec Lescourre, latinisé comme Lascurris. Il faut attendre le 12èmè siècle et l'utilisation du gascon comme langue écrite pour que Lescourre ne soit plus utilisé en gascon pour désigner la ville. La forme latine Lascurris, elle, est resté en latin pour nommer Lescar. </span></span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm;"><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: arial;"><br /></span></span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm;"><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: arial;"> Il n'est pas raisonnable de vouloir faire dériver Lescar (prononcé Lescà; graphié Lascaa au 13eme siècle) de Lascurris, le nom en latin médiéval de la ville. Lescar et Lescurris ont une étymologie bien distincte l'une de l'autre. L'étymologie de Lascurris a été parfaitement bien identifiée par Pierre de Marca (18ème s) dans son Histoire du Béarn: </span></span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm;"><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: arial;"></span></span></p><div class="page" title="Page 38"><div class="layoutArea"><div class="column"><p><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: "Times New Roman,Italic";">« On lui donna donc le nom de Lascurris, qui estoit le particulier du lieu où elle fut bastie, à sçavoir de Lascourre, pour user des termes vulgaires, ce qui signifie </span><span style="font-family: "Times New Roman,Italic";">un lieu où il y a des ruisseaux et destours des eaux qui s’escartent du canal. A quoi se rapporte fort bien l’assiete de Lascar, qui est arrousée d’un petit ruisseau </span><span style="font-family: "Times New Roman,Italic";">et de sept ou huict sources de fontaines qui rejaillissent de divers endroits, et qui, </span><span style="font-family: "Times New Roman,Italic";">avant que d’estre renfermées dans leurs tuyaux, s’esparpilloient en ce lieu où est</span><span style="font-family: "Times New Roman,Italic";">la ville basse, et faisoi</span><span style="font-family: "Times New Roman,Italic";">ent les petits détours que l’on nomme vulgairement </span><span style="font-family: "Times New Roman,Italic";">Escourres ou las Escourres. »</span></span></p><p><span style="font-family: "Times New Roman,Italic";"><span style="font-size: medium;">(chapitre XI, article VII, pp. 58-59)</span></span></p></div></div></div><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm;"><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: arial;"><br /></span></span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm;"><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: arial;"><br /></span></span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm;"><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: arial;">Je pense, comme lui, que l'étymon de Lescurris n'est pas vraiment latin au sens strict du mot mais...vraiment gascon, c'est Lescourre , le ruisseau de drainage qui borde Lescar au nord (escourre, en graphie alib. escorra; </span></span><span style="font-family: arial; font-size: large;">comprendre littéralement ruisseau de drainage </span><span style="font-family: arial; font-size: large;">< lat. v. excurro) : e . Le "e" final atone du mot gascon escourre a été rendu par un -i en latin, comme ce sera le cas au vingtième siècle en espagnol avec l'e atone final des mots du gascon noir parlé à Pasaia (cf. le "phrase-book" de Serapio Múgica dans son article sur los Gascones de Guipúscoa"). Par exemple, "le vièla" (la ville) est graphié "li vieli" (sic) en transcription espagnole, etc. </span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm;"><span style="font-family: arial; font-size: large;"><br /></span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm;"><span style="font-family: arial; font-size: large;">Il est significatif que la version actuelle du toponyme Lescar (à la voyelle prétonique près, "a" au lieu de "e", à cause de la prononciation /ə/ de cette voyelle prétonique en gascon médiéval comme en catalan oriental médiéval et contemporain ) apparaisse au 12ème siècle en gascon dès l'usage écrit de cette langue. </span><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: arial;">Lascurris est la forme latine médiévale pour nommer Lescar en latin mais le mot n'est qu'une adaptation latine de l'hydronyme gascon Lescourre (< l'escourre).</span><span style="font-family: arial;"> Les deux mots Lascurris et Lescar (Lescà) n'ont, en fait, pas du tout la même étymologie. L'étymon de Lescar est le mot latin lĭsca, emprunté au celtique, et qui fut glosé carecco (carex, laîche). Ce mot a évolué en "laiche" en français (synonyme de carex) et en "lesque" ou "lesca" (selon le système graphique) en gascon, Lescar signifie étymologiquement et très simplement: lieu où pousse les laiches, c'est-à-dire une zone humide, un marécage et, par extension, un terrain non propice à l'agriculture. On voit là que Lescar a eu trois noms, le plus ancien est Beneharnum (> Biarn, Béarn), de langue et d'étymologie inconnues, qui a été remplacé, toujours en latin, par Lascurris soulignant probablement ainsi l'importance du ruisseau de drainage Lescourre , dont j'imagine que le cours a du être probablement canalisé artificiellement dans le but d'assainir le lieu et permettre ainsi son développement. Il est aussi possible qu'il y ait eu confusion d'étymon entre </span></span><span style="font-family: arial; font-size: medium;">Lescourre (latinisé en Lescurris) et Lescar (du gascon lescar < lat. *lescaris), la forme du toponyme latinisé Lascurris pouvant résulter de cette confusion. En tout cas le mot gascon Lescar fait sens au regard du contexte environnemental et c'est ce mot qui est parvenu jusqu'à nous. </span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm;"><span style="font-family: arial; font-size: medium;"><br /></span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm;"><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: arial;"> La commune de Lescar se trouvait dans une zone humide dont il reste d'importants reliquats (site protégé classé Natura 2000) et c'est à cette zone humide que la ville béarnaise doit son nom actuel. Cette zone était beaucoup plus étendue autrefois, comme l'indiquent les toponymes Pont-long ( ou Pau-loncq Pal-long etc,< Padulem Longum selon Coromines ) et Pau ( < Padul- <palude-, palus: marécage). Cette zone humide présentaient des marécages redoutables et redoutés (cf. les toponymes Grabe Male, Palù Male, Grava mala, Palú Mala). Sur ces toponymes, je reviendrai dans le post suivant.</span></span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm;"><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: arial;"><br /></span></span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm;"><span style="font-family: arial; font-size: medium;">Revenons à notre étymon celtique lesca (latinisé en lĭsca) Il est à l’origine du mot français laiche, qui désigne une plante de zones humides aussi connue sous le nom de "carex". On a vu que cet étymon explique très bien Lescar: lieu où pousse les laiches, c'est-à-dire zone humide . Par une dérive sémantique qu’on a un peu de mal à concevoir mais que les linguistes admettent, ce même mot lesca veut aussi dire « tranche fine » (fr. lèche, gascon lesca, cat. llesca) (voir FEW v 5 pp 372 et sq).. Palay donne comme définition de lesca (lesque) : lèche, tranche étroite et mince, tranche de lard, de jambon, de pain ; mouillette, apprête. Le sens de distingué, de taille mince, élancé, associé à l’adjectif "lesc-a" et le sens de mince, fluet attribué à l’adjectif "lesque- a", est dû à cette sémantique.</span><span face="Calibri, sans-serif"><o:p></o:p></span></p>Joan de Peirotonhttp://www.blogger.com/profile/17057669967498980392noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-4432424713659720629.post-88979275736483552172023-07-09T21:56:00.021+02:002023-07-17T09:52:47.061+02:00Proto-celtic *lisd: glissement > gascon lit (s.m. avalanche).; lit- a (adj. lisse) cognat du mot breton litous: glissant, lisse<p><span style="font-family: arial;"><span style="font-size: medium;"><span style="background-color: white; caret-color: rgb(5, 5, 5); color: #050505; white-space: pre-wrap;">Qu'avetz aimat l'ipotèsi celtista tà explicar "guit", qu'adoraratz l'ipotèsi celtista tà explicar lo mot gascon "lit" (avalanche, de neige, de terre...). Bon, prumèra possibilitat (la deu FEW, vol 5 p.375 ): que vien deu mot basco "lita" (éboulement de pierres). Haut !!!! Malaja, non, non, Michel Morvan (<a href="http://projetbabel.org/basque/dictionnaire.php" target="_blank">dictionnaire étymologique du basque</a>) que balha com a etimologia deu mot basco "lita" un empront deu mot gascon "lit". Que cau díser lo mot "lita" qu'ei plan isolat en euskara, au còp lexicament e dialectaument. Dongas, "exit" l'ipotèsi basca com a etimon deu mot gascon. Alavetz que'nse demora l'ipotèsi </span><span style="caret-color: rgb(5, 5, 5); color: #050505; white-space: pre-wrap;"><a style="color: #385898; cursor: pointer;" tabindex="-1"></a></span><span style="background-color: white; caret-color: rgb(5, 5, 5); color: #050505; white-space: pre-wrap;">celtista. </span></span></span></p><p><span style="font-family: arial;"><span style="font-size: medium;"><span style="background-color: white; caret-color: rgb(5, 5, 5); color: #050505; white-space: pre-wrap;">Proto-celtic *lisd- = "slide" (segon lo Ce</span></span><span style="background-color: white; caret-color: rgb(5, 5, 5); color: #050505; white-space: pre-wrap;"><span style="font-size: medium;">ltic Lexicon, adressa "*lisd-"; fr. glissement). Lo mot gascon "lit" e los sons derivats afixats ("litar", "litós" etc) que serén cognats deu mot breton "litous" (adj. glissant, lisse, segon lo dic. Favereau). Autanplan l'adjectiu biarnés "lit-a" qui significa "lisse, choisi (Palay) " que comparteish l'etimon celtic. La dusau significacion, la de "choisi", que resulta d'ua confusion probabla d'etimon (lat. electus > "eleit" > "leit" = "lit"), l'etimologia d'aqueste "leit" o "lit" qu'ei desconeguda segon lo FEW vol 23 p 67, ved. léyt, lit in Palay).</span></span></span></p><p><span style="background-color: white; caret-color: rgb(5, 5, 5); color: #050505; font-family: arial; font-size: medium; white-space: pre-wrap;">(Publicat lo dimenge 9 de julhet au grop fb "En Gascon", re-editat lo 10).</span></p><p><span style="background-color: white; caret-color: rgb(5, 5, 5); color: #050505; font-family: arial; font-size: medium; white-space: pre-wrap;"><br /></span></p>Joan de Peirotonhttp://www.blogger.com/profile/17057669967498980392noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-4432424713659720629.post-73112743881668826492023-07-08T13:31:00.008+02:002023-07-09T21:05:36.450+02:00Lo mot gascon "guit" cognat deu v. cornic guit (auca), cornic goth (id;) guallés mejan gwit (id.), guallés gwidd (id.;), breton gwaz (id=;), v. irl. geid, irl. gé (id.)<p> <span><span style="font-family: arial;">*Gexdo- </span><span style="font-family: arial;"> gexd</span></span><span style="font-family: arial;">ā (segon E.D.P.C., </span><span><span style="font-family: arial;">Matasović) o</span></span><span><span style="font-family: arial;"> *geid</span></span><span style="font-family: arial;">ā</span><span><span style="font-family: arial;">,, gigdā (segon</span></span><span style="font-family: arial;"> Celtic Lexicon) = "</span><span><span style="font-family: arial;">auca"</span> <span style="font-family: arial;">- ></span></span><span style="font-family: arial;"> guit (s.m.)</span></p><p><span style="font-family: arial;">Guit (fr. canard) qu'ei un mot especific deu gascon e deu lengadocian pròishe. Lo mot aragonés guite (gasc. guit) que deu estar un prèst gascon adaptat. Entau mot gascon "guit", lo FEW (vol 4 p. 138 adreça git) qu'admet ua origina onomatopeica totun que nega l'empront au celtic, shens nada argumentacion. Jo que'm pensi, au contra, l'empront celtic qu'ei probable, car lo mot n'ei pas sabut, lhevats lo gascon e l'occitan pròishe, sonque en las lengas neo-celticas. Lo mot gascon guit que seré cognat deu v. irlandés geid, irl. gé (s.m. auca), deu guallés mejan gwit (s.f. auca), guallés gwydd (s.f., auca); deu v. cornic guit (s.f., auca), cornic modèrne goth (auca); breton gwaz, gwa (auca, guit sauvatge, "anatid" cf. <a href="https://geriadurbrasfavereau.monsite-orange.fr/file/8962305eed08551688cb1532eebbb68c.pdf" target="_blank">Favereau</a>. ). </span></p><p><span style="font-family: arial;"><br /></span></p><div><span style="font-family: arial;"><br /></span></div>Joan de Peirotonhttp://www.blogger.com/profile/17057669967498980392noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-4432424713659720629.post-7878855877952250562023-07-02T14:36:00.111+02:002023-08-21T14:54:26.523+02:00Cachalot: rendons à Maxime Lanusse ce qui lui est dû (étymon: cachau /caishau via cachalut /caishalut). Et aussi: de l'usage de l' affixe -òt comme augmentatif et dépréciatif en gascon. <p><span style="font-size: medium;">Cachalot. L'étymon du mot "cachalot", faussement attribué au portugais par Coromines , avait déjà été correctement identifié en 1893 comme étant le mot "cachau " qui signifie "grosse dent" en gascon (caishau en graphie alibertine), par le professeur grenoblois d'origine gasconne Maxime Lanusse (1853-1930). Il mentionne cette étymologie dans son ouvrage "De l'influence du dialecte gascon sur la langue française de la fin du 15e siècle à la seconde moitié du 17e". Voir là (cherchez "cachalot"): <a class="x1fey0fg xmper1u x1edh9d7" href="https://archive.org/details/delinfluencedudi00lanuuoft/page/302/mode/1up">https://archive.org/details/delinfluencedudi00lanuuoft/page/302/mode/1up</a><br /><br /></span></p><p><span style="font-size: medium;"><span><span>Il avait vu juste, le Maxime, qui devait bien mieux connaitre le gascon que le propre Coromines, en dépit de la thèse que l'émininent et regretté lingüiste catalan avait publiée sur le parler de la Val d'Aran. En effet, la forme la plus ancienne de notre mot "cachalot" est bien "cachalut" (parler de Saint-Jean-de Luz, 1628, ce mot "cachalut" y désignait déjà ce cétacé voir <a href="https://www.cnrtl.fr/etymologie/cachalot">CNTRL</a>). Or, cachalut (aussi graphié caishalut) est une forme affixée de cachau (caishau, fr. grosse dent) . Cette affixation est parfaitement régulière en gascon (caishau > caishalut comme peu > pelut (fr. poil, poilu, pourvu de poils); dent > dentut (fr. dent, dentu, pourvu de dents); bèc > becut (fr; bec, pourvu d'un bec ou d'un bec de lièvre) etc. Caishalut signifie donc "pourvu de grosses dents". </span><span>Cette signification fait sens: le cachalot se distingue des baleines vraies par le fait qu'il a de véritables dents au contraire des baleines qui n'ont que des fanons. Les linguistes, pas plus les occitanistes que les autres, n'ont su ni reconnaître ni interprété le mot cachalut. Il est vrai que le gascon est largement une "terra incognita" chez beaucoup de nos linguistes, y compris les occitanistes pour qui gascon se résume trop souvent à béarnais sinon à un "dialecte" trop "spécial" pour être digne d'intérêt. Et tous ignorent ou refoulent le fait que le gascon était autrefois une langue romane basque, parlée sur la côte basque des deux côtés de la frontière. Le gascon de la côte basque était de phonétique assez particulière (conservation assez fréquente du /o/ prétonique au lieu de /u/ : trobat et non troubat (J. Larrebat, poésies gasconnes, voir les commentaires de H. Gavel), yumpolà et non *yumpoulà (Palay), p</span></span></span><span style="font-size: medium;">lorà et non plourà (Pasaia, cf. Aitona Ixidro), topét pour toupét (dic. Foix, v. toupét) , toque-tocan (sic) pour touque-touquan (dic Foix), tostà pour toustà (Foix) etc, etc.. Ce gascon, éteint, nous a laissé des mots comme chipiron (< *sepillonem < lat. sepia, mais aussi chistera (< lat. cistella) (l'"r" intervocalique de ces deux mots signe une formation gasconne et non euskarienne, l'euskara transforme la géminée latine ll en l simple, le gascon le fait en "r"), piperade (piper signifie poivre, poivron en euskara (< latin piper), le mot basque a été emprunté par le gascon (pipèr, r final sensible) avec la signification spécifique de piment. Piperrar: pimenter. piperrade = pimentée), tornade et aussi, spécifiquement en espagnol: (el) tornado (< (le) tornade, s.f. ); (el) galerno (< (le) galerne); (el) marrajo (< (le) marrache (s.f.) < gallo (la) marache < bret. morc'hast), p-ê aussi berro (< (le) berle < gallo-lat. berula, sinon directement du celtique beruro),-probablement aussi cabillaud (*cabelhau < cabelh) et sans doute d'autres. </span></p><p><span style="font-size: medium;"><span><span>On devait parler gascon à Saint Jean de Luz au 16ème et manifestement encore au 17ème siècle, comme à Saint Sébastien (Sent Sebastian), Pasaia (Passatje), Hondarribia (Hontarràbia) et Bayonne (Baiona). Les prénoms et titres des députés luziens de l'époque chargés de négocier les traités de bons voisinage avec leurs voisins espagnols l'attestent indirectement. Citons, par exemple "Mouchon (sic) Menjougou de Agorreta " (1536). Le titre "Mouchon" (graphie pour /</span><span>Mu'ʃœn/)</span> <span>veut dire</span> <span>Monseigneur en gascon, titre réservé aux évèques et autres ecclésiastiques. Menjougou est un diminutif de</span><span> Menjou qui n'est un prénom ni français ni euskarien ni espagnol mais bien gascon (Dominique en français, Domiko ou Txomin en euskara, Domingo en espagnol) affixé avec -go ou -gou, forme prise en gascon par l'affixe diminutif basque -ko. Le-dit Monseigneur Menjougou de Agorreta a d'ailleurs graphié son prénom en bas du traité: Menjougo.</span></span><span> Il faut aussi noter que l<span>a toponymie luzienne est en partie linguistiquement gasconne, par exemple Serres, Sent Pèi(r) (Saint-Pée sur Nivelle) adapté comme Sempeio en basque, on voit que c'est la forme gasconne du toponyme qui est à l'origine de la forme euskarienne et non l'inverse: Sempeio n'est pas un toponyme d'origine euskarienne (ce serait quelque chose comme Donpediri en basque) mais bien d'origine gasconne (au sens linguistique du terme). En témoigne aussi le sobriquet dont les Luziens affublaient et affublent encore leurs voisins de Ciboure: "cascaròt" (lit. personne qui parle beaucoup, bonimenteur), mot on-ne-peut-plus gascon. J'y reviendrai, pour l'affixe -òt du mot. </span></span></span><span> <span style="font-size: medium;">P</span></span><span style="font-size: medium;"><span><span>our plus d'exemples illustrant la gasconophonie luzienne voi</span><span>r <a href="https://loblogdeujoan.blogspot.com/2019/09/pourquoi-je-pense-quon-parlait-gascon.html" target="_blank">là</a>)</span></span><span><span>.</span> </span></span></p><p><span style="font-size: medium;"><span><span><span>Cachalot- cachalote dérive de cachalut par changement d'affixe, à l'évidence motivé par une adaptation hispaniste sinon hispanisante. Ici, attention, l'affixe -òt n'apporte pas cette nuance diminutive que l'on attend avec cet affixe en occitan. Il est, au contraire, </span></span></span> traité plutôt à l'espagnole, c'est-à-dire comme un augmentatif avec de sucroit une nuance quelque peu dépréciative comme c'est souvent le cas en catalan et en espagnol et parfois aussi en gascon, comme on va le voir par la suite. </span></p><p><span style="font-size: medium;"><span><span>Un autre exemple d' adaptation "hispanisante" très comparable à celle qui a mené de "cachalut" à "cachalòt" concerne le mot gascon "avalut" (s.m.) . Ce mot provient d'une reconstruction masculinisante du mot "avaluda "(s.f.) , variante de "valuda" (s.f.) < lat. voluta) dont il reste synonyme. Du mot avalut a du être dérivé, par le biais de ce même changement d'affixe, le mot "avalòt" (mouvement convergent de foules, en gascon, selon Palay) que l'on retrouve en catalan (avalot) avec la signification plus concrète de soulèvement, de sédition, d'émeute. L'étymologie proposée par Coromines pour expliquer le mot catalan "avalot", à savoir substantif dérivé du verbe avalotar qui dériverait lui-même du verbe lat. "volutare', n'est pas vraiment crédible. En effet, elle supposerait la persistance de la consonne alévolaire sourde en position intervocalique du verbe latin "volutare" en roman. Ce n'est pas du tout canonique. D'ailleurs, le</span></span></span><span style="font-size: medium;"><span><span> verbe "voludar" (< volutare) est parfaitement attesté en catalan dialectal</span></span></span><span style="font-size: medium;"><span><span>, la formation de ce verbe "voludar" y est parfaitement régulière : en effet, ici pas de "t" mais bien un "d" comme espéré. Il doit donc y avoir une autre hypothèse pour expliquer ce mot "avalòt" et cette hypothèse a échappé à Coromines. Le regretté lingüiste catalan </span></span><span><span>semble avoir ignoré l'existence de différentes formes manifestement apparentées à "avalòt" que l'on trouve spécifiquement en gascon : "valuda", "avaluda" et "avalut". Ces formes prises par le mot latin "voluta" sont </span></span></span><span style="font-size: medium;"><span> spécifiques</span><span> au gascon, caractérisées par un vocalisme prétonique un peu aberrant par rapport à l'étymon mais constant entre ces différentes formes, ce qui indique une relation phylogénétique entre elles. Seule la philologie gasconne permet de comprendre la relation entre le latin '"volutare" et le mot "avalòt" duquel dérive le verbe "avalotar". Elle explique bien, en particulier, pourquoi il y a un "t" en position intervocalique dans "avalotar". C'est avalotar qui dérive d'avalòt, lequel dérive d'avalut par un artifice assimilable à un changement d'affixe. Ce dernier mot, spécifiquement gascon comme les formes dont il dérive , a été reconstruit à partir d'"avaluda" , forme synonyme et dérivée de "valuda" (< lat. voluta). Le vocalisme prétonique de valuda (au lieu de voluda) est aberrant, problablement pour des raisons de confusion du mot avec une forme verbale cf. voler /valer; voluda, valuda; cette confusion avec une forme verbale est également à l'origine de la reconstruction de la forme masculine (avalut). Ce vocalisme prétonique "a" de "valuda" marque cette famille de mots et il est significatif qu'on retrouve cette voyelle dans avalòt . La construction du mot catalan "avalot" est, en réalité, gasconne. Il faut rappeler ici que certains mots gascons n'existent...qu'en catalan. Ce n'est pas le cas d'avalòt que l'on trouve bien dans les deux langues. Par contre, c'est le cas de mots catalans comme, par exemple, batissac (chaussée défoncée, lit. qui "bat" l'estomac) et gamarús (chouette) qui sont des mots de construction typiquement gasconne, sans équivalent dans le lexique catalan mais que l'on retrouve avec d'autres mots du lexique gascon comme, respectivement, "baticòr" ou "batecòr" (émotion, lit. qui bat le coeur) ou "batedit" (panaris, lit. qui bat le doigt) et tumahus (tumar-hus: taciturne, lit. coup de tête-volatile nocturne) ou tinhahus (tinha-hus, lit. tègne-volatile nocturne). Je comprends "gamarus" comme *gamar- hus c'est-à-dire volatile nocture qui apporte le "gam" ( maladie du bétail). Ces mots catalans d'origine gasconne (dialectaux pour la plupart en catalan) sont probablement l'héritage des parlers (éteints) de la communauté gasconne de Catalogne, le D.C.V.B. en est rempli. Il n'est pas impossible que le changement d'affixe d'avalut pour avalòt se soit fait en gascon de Catalogne même, en substituant l'affixe gascon -ut /yt/ d'avalut (imprononçable en catalan et en espagnol) par l'affixe assez commun de valeur dépréciative -òt (-ote en espagnol, cf. albarote en vieux castillan, aujourd'hui alboroto, qui a le même sens que le mot catalan avalòt; gascon arbaròt, id. ). Ce néologisme "avalòt" a du servir à désigner les émeutes spectaculairement dévastatrices et très meurtrières dirigées contre les "calls" juifs qui ont eu lieu dans plusieurs villes catalanes (et ailleurs) dès 1348 et au delà durant le 14 eme siècle en réaction à l'épidémie de peste noire. La première attestation de ce mot en catalan remonte précisemment au 14ème siècle.</span></span></p><p><span style="font-size: medium;"><span><span>A cet ex</span></span><span><span>emple d'"avalòt" dans lequel l'affixe-òt n'apporte aucune nuance diminutive mais bien dépréciative, on peut aussi ajouter celui de "cascaròt" qui désigne, en gascon de la Côte Basque, une personne qui n'arrête pas de parler, un grand parleur, un bonimenteur cf. Palay). Tous ces exemples nous rappellent qu'en gascon confrontant l'espagnol, les valeurs de l'affixe -òt peuvent être les mêmes qu'en catalan et en espagnol, c'est-à-dire soit augmentative, soit dépréciative, soit les deux. </span></span><span> </span><span> </span><span>Nous en avons de bons exemples en aranais : "qu'ei un planhòt" (se dit de quelqu'un qui se plaint beaucoup), "plò a chorròt" (il pleut des cordes; cf. Coromines, El parlar de la V. d' A p. 240. ). Mais c'est aussi le cas en béarnais et en bigourdan, par exemple avec la variante affixée en -òt de sarron (gibecière, sac, étymon basque zorro : sac, selon Coromines)," un sarròt de" signifie "une grande quantité de", le terme affixé avec -òt ne présente ici aucune nuance diminutive, bien au contraire. De même barròt (barra lat. vara ou vallum ) désigne un gros bâton etc. Ce traitement sémantique de l'affixe -òt hors des champs du diminutif et de l'affectif peut être considéré comme un hispanisme. C'est évidemment le cas ici avec caishalòt. </span></span></p><p><span style="font-size: medium;"><br /></span></p><p><span style="font-size: medium;">L'étymologie proposée par Coromines pour "cachalot" et qui a été reprise dans tous les bons ouvrages (portugais cachola = tête, caboche) est parfaitement invraisemblable. Elle a été visiblement suggérée à Coromines par le mot "capgros" (grosse tête, têtard) qui désigne le cachalot en catalan. Cette hypothèse étymologique portugaise est à rejeter pour plusieurs raisons. D'abord, elle fait fi de la forme la plus ancienne du mot qui est "cachalut" (1628). Coromines ignorait tout de cette forme et de son attestation très précoce. Or, comme vu plus haut, "cachalut" est une forme affixée, tout-à-fait régulière en gascon, de cachau (caishau = grosse dent) et qui signifie "pourvu de grosses dents". De plus, dans son hypothèse lusitanienne, Coromines est obligé de s'inventer une forme intermédiaire pseudo-portugaise "*cacholote" qui n'est documentée absolument nulle part et qui n'a vraisemblablement jamais existé. De surcroit le mot "cachalote" n'est attesté en portugais qu'à partir de la deuxième moitié du dix-neuvième siècle, soit plus de trois siècles après la première attestation du mot, luzienne. C'est évidemment cachalut (1628) qui est à l'origine de cachalote (en espagnol: 1795; en portugais 1855), via la forme cachalot (attestée au Pays Basque dès 1675), et non pas l'inverse. </span></p><p><span style="font-size: medium;"> Rendons à Maxime Lanusse le mérite d'avoir élucidé l'étymon de cachalot dès 1893. Il ignorait certainement l'ancienne attestation de la forme "cachalut" qui aurait confirmé son intuition. Rendons au gascon cet étymon de cachalot. caishau (grosse dent) > caishalut (1- pourvu de grosses dents, 2- + cachalot) > + caishalòt (cachalot). L'attestation la plus ancienne du mot "cachalot", sous cette forme, l'est dès 1675, spécifiquement au Pays Basque, à nouveau. Elle précède toutes les formes ibéro-romanes en -ote qui doivent en dériver. En gascon, le mot cachalot (caishalòt) a du s'éteindre avec le parler luzien dont il était constitutif. </span></p><p><span><span style="font-size: medium;"> Gràcies a </span></span><span style="font-size: medium;"><span class="xv78j7m" spellcheck="false">Admi Nistrador</span><span> per haver-me trobat i comunicat la referència d'aquesta obra de Maxime Lanusse.</span></span></p>Joan de Peirotonhttp://www.blogger.com/profile/17057669967498980392noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-4432424713659720629.post-43261191534771703642023-06-02T06:36:00.140+02:002023-06-14T15:11:36.058+02:00Proto-celtique *wodwo, v. *wo-dăl : diviser; couper, séparer: gasc.bosolar (limiter, borner), bosòla (borne); bòhia (borne) * wodwā (fr. taupe): , boh-a -on etc (taupe), bohilhar, bosilhar, bodigar (fouir, fouiller), bosic , bodic (lombric), boïc, bohic, bohiga (friche) .<p> </p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0.0001pt;"><span style="font-family: arial; font-size: medium;"><span>*Wodwo -> "cutting" (Matasovič). Le mot en v. irlandais =fodb < *wodwo) est glosé "divisione" (cf. Matasovi</span>č Et.Dic.Proto-Celt<span>). . </span></span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0.0001pt;"><span style="font-family: arial; font-size: medium;"><span><br /></span></span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0.0001pt;"><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: arial;"><span>Ùn mot proto-celtique *wodwā, dont l'étymon, apparenté ou non au précédent, signifie taupe (</span></span><span><span style="font-family: arial;">Matasovi</span><span style="font-family: arial;">č E.D.P.C</span></span><span style="font-family: arial;">)</span><span style="font-family: arial;"><span>. On verra que, dans nos langues, il porte le concept de "creuser", "fouir".</span></span></span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0.0001pt;"><span style="font-family: arial; font-size: medium;"><span><br /></span></span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0.0001pt;"><span style="font-family: arial; font-size: medium;"><span><span>C</span><span>et étymon celtique "wodw -o/a" qui signifierait "séparer", "diviser" "répartir", latinisé en *bodua est un très bon candidat pour être à l'origine de mots romans signifiant borne, limite, en particulier le mot gascon</span><span> </span><span>bohio (d'A</span><span>stros) (bòhia < bodua) qui signifie borne, occitan boïna, boèina (< bouina <*bodu'ina) qui a cette même signification. </span></span><span> Le celtic lexicon admet le verbe *wo-dăl avec le sens putatif de "séparer". *Wodwo et wo-dăl pourraient renvoyer au même étymon; cf. le verbe occitan (et gascon à la marge): bosolar (<*bodolare <</span></span><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: arial;">*wo-dăl</span><span style="font-family: arial;"> )</span><span style="font-family: arial;"> : borner, limiter, bosòla : borne, limite..</span></span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0.0001pt;"><span style="font-family: arial; font-size: medium;"><span><br /></span></span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0.0001pt;"><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: arial;"><span>La séquence étymologique pour le gascon "bòhia" (bohio selon d'Astros) suppose *bodua -> *bòua, *bòia (3 syllabes) -> bòhia , </span><span> Ici , comme dans la série suivante, le h du mot gascon est épenthétique, il sert à éviter le hiatus et la diphtongaison , c'est le h de lahens (< la-ens), d'où hens, </span><span> tahuc (< taüc), sahuc (< saüc), trohat var. tròt (<tronatu), truha (pas la truffe ni la patate, l'alcove où l'on range les outils, aussi le pare-feu de la-cheminée )<trua < truna< tribuna), gahus, guèhus (< gauus < cauus), bohic (<boïc >*bodicu-) etc, etc. Il </span></span><span style="font-family: arial;">y aussi le mot </span><span style="font-family: arial;">aragonais buega et le catalan oriental bòga (borne, limite) </span><span style="font-family: arial;">que l'on a rapprochés du mot basque "muga" dont ces mots romans dériveraient. Le vocalisme tonique /ɔ/ du mot catalan bòga, confirmé par la version aragonaise du mot (bue-), ne plaide pas pour cette dérivation, en dépit des spéculations des meilleurs auteurs. En revanche, une dérivation à partir de notre étymon celtique est très possible. *Bodua> *bò(u)a >bòga, buèga. Cette dérivation est triviale</span><span style="font-family: arial;">. </span></span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0.0001pt;"><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: arial;"><span><br /></span></span></span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0.0001pt;"><span style="font-size: medium;"><span><span style="font-family: arial;"><span>Revenons à "muga". Le gascon présente deux formes de ce même mot: mua /'myə/ /'myɔ/ et muga /'myɣ</span></span><span style="font-family: arial;">ə</span></span><span style="font-family: arial;"><span>-/, alors que les autres langues (aragonais, catalan occidental, castillan, asturien oriental , cantabre et basque) n'ont que muga /'mu</span></span><span style="font-family: arial;">ɣa</span><span style="font-family: arial;">-/ / . Il est donc possible (probable) que la formation du mot soit (proto)-gasconne et que le mot ait voyagé sous la forme "muga" depuis le gascon dans les autres langues. L'étymon est possiblement ce même "*wodwa" dont la version latine serait *bodua. La perte du d intervocalique du mot latin a créé un iatus (un deuxième, en réalité). La résolution de ce genre de iatus, en gascon, peut se faire d'un grand nombre de manières aboutissant à des solutions phonétiques divergentes. Une collusion des deux voyelles peut aboutir à une voyelle simple de valeur parfois différente de chacune des deux premières, avec perte d'une syllabe ex. tronat(u) > troat > tròt. En revanche, l' ajout d'une consonne intercalaire permettant de garder les syllabes intactes troat > trohat. Comme consonnes intercalaires, le gascon utilise h, g et b (flaüta> flahuta, flabuta, flaguta, la-ens > lahens, laguens etc) . Ici, boua a abouti à la simplification </span><span style="font-family: arial;"> bua /'bua/ avec ou non le g intercalant. La consonne initiale est passée à m, mua, muga, une mutation assez triviale qu'on retrouve dans le doublon bosilhar - mosilhar (< *bodiculare, fouir; étymon *wodwa : taupe). Je précise ici que "muga" (au contraire de bòga) ne fait pas partie du lexique catalan et que le nom de la rivière empourdanaise "Muga" n'a rien à voir avec notre étymon, son nom ancien était Sambuca, d'où Sa Muga (= la Muga). </span><span style="font-family: arial;"> </span></span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0.0001pt;"><span style="font-family: arial; font-size: medium;"><br /></span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0.0001pt;"><span style="font-size: medium;"><br /></span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0.0001pt;"><span style="font-size: medium;"><span><span><span style="font-family: arial;">*Wodwā (taupe) (Matasovic, Etym. Dic. of Proto-Celtic). </span></span><span style="font-family: arial;">La caractéristique de la taupe est bien de creuser, de fouir (gasc. bohilhar, bosilhar), ce n'est pas du tout un animal souffleur. Plutôt que de faire dériver le mot boha, bohon, bohet (taupe), de buffare (souffler, gascon bohar), on doit plutôt le rapprocher des verbes occitans (au sens large) qui signifient fouir: bodigar (< *bodicare); bosilhar var. bohilhar (< *bodiculare); cf. aussi </span></span><span><span style="font-family: arial;"> bodic var. bosic (lombric), probablement aussi boïc, bohic, bohiga, boïga (en catalan), bosiga, bodiga (terre à défricher, à "fouir" (<bodicu, bodica). </span></span><span style="font-family: arial;"> Le mot gascon boha (taupe) pourrait représenter la forme non </span></span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0.0001pt;"><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: arial;">affixée *bo(d)a. L'h est épenthétique, le même que dans bohic, bohiga. Cet étymon latin *boda serait en fait une adaptation de notre mot celtique: wodwā (taupe < fouisseuse), peut-être du même étymon que le précédent.</span></span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0.0001pt;"><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: arial;">Donc *wodwā -> bodua (3 syllabes) ou bouda (id.) et par affixation ) -> bodicu, bodica (résolution du hiatus par perte d'une voyelle, donc d'une syllabe) > bosic, boïc, bohic etc. </span></span><span style="font-family: arial; font-size: medium;">Coromines a proposé que le mot catalan bosiga var. boïga (friche, "artigue", en gascon bohiga ou boïc) dérive du mot celtique boudica qui signifie victorieuse. Celà n'est guère raisonnable sémantiquement. </span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0.0001pt;"><span style="font-family: arial; font-size: medium;"> En proto-celtique, wodwā est le mot pour dire taupe. Le w initial celtique est régulièrement adapté comme b en latin, cf. *wroyka (bruyère)-> broca, bruca -> bruc, broc, bròc (bruyère). Egalement uranka (emprunt gaulois, probablement à une langue balte)-> lat. branca (branche) etc. Ici, wodwā -> bodua ou bouda -> boua (perte de la consonne intervocalique entrainant deux hiatus) -> boha (résolution des deux hiatus: le premier par délétion d'une voyelle, donc perte d'une syllabe, le second par l'ajout de h, cf. bohic, bohiga. Voir aussi boarut, boharòc et boharòu : creux, vide. Il y a confusion d'étymon entre wodw- bod- V- (séparer, creuser, fouir) et buffare (souffler) cf. bohèc, bohet, oc. bufet (< buf-). </span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0.0001pt;"><span style="font-family: arial; font-size: medium;"><br /></span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0.0001pt;"><span style="font-family: arial; font-size: medium;"> </span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0.0001pt;"><br /></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0.0001pt;"><span style="font-family: arial; font-size: large;"><br /></span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0.0001pt;"><br /></p>Joan de Peirotonhttp://www.blogger.com/profile/17057669967498980392noreply@blogger.com2tag:blogger.com,1999:blog-4432424713659720629.post-25585275543853144052023-05-30T14:04:00.007+02:002023-06-07T06:16:16.725+02:00Une étymologie celtique possible pour l'hydronyme gascon Nive: latin *Anduna du celtique Andounna (Eaux du bas)<p><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: arial;">Si l'on cherche un étymon indoeuropéen pour l'hydronyme Nive, on en a un possible avec le celtique Andounna (lit. "eaux du bas"). Andounna est un théonyme attesté (Delamarre, Dic. l. Gaul.), duquel il est possible de faire dériver l'hydronyme Nive sans aucune difficulté si l'on </span></span><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: arial;">suppose que la forme de l'hydronyme du bas-Adour en latin était *Anduna (<Andounna). Il existe en Navarre un río </span><span style="font-family: arial;">Anduña qui pourrait partager l'étymon (via le latin *Andunna). La derivation vers Nive suppose néa<span>nmoins </span>que l'adaptation du mot celtique en latin du Bas-Adour se soit faite sans géminée (*Anduna). Cela pourrait être la seule difficulté mais, en réalité, ce n'en est pas une, puisque à "Andounna" est opposée l'autre divinité dont le nom latinisé est "Uxona" (< *Uxounna) interprété par "Eaux du haut" (J-Y Lambert, repris par X. Delamarre, cf. Dic. L. Gaul.) cf. aussi le doublon hydronymique Ausona et Ausonna. </span></span></p><p><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: arial;">La phonétique gasconne du bas-Adour fait le reste:</span></span></p><p><span style="font-family: arial; font-size: medium;">Latin *Anduna -> (L') *Anua / *Nua -> Niva = Nive /'niw</span><span style="font-family: arial; font-size: medium;">ə/ et /'ni</span><span style="font-family: arial; font-size: medium;">βə/ en gascon. </span></p><p><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: arial;">La simplification -nd - en n et la perte de n intervocalique sont des traits généraux du gascon. En gascon du Bas-Adour, la chute du n placé entre entre u et a (una) ne se limite pas à ua mais conduit à iva. Par exemple lat. "una" > </span></span><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: arial;">iva /</span></span><span style="font-family: arial; font-size: medium;">iw</span><span style="font-family: arial; font-size: medium;">ə/ mais /</span><span style="font-family: arial; font-size: medium;">i</span><span style="font-family: arial; font-size: medium;">βə/ à Bayonne , de même pruna > priva </span><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: arial;">/pr</span></span><span style="font-family: arial; font-size: medium;">iw</span><span style="font-family: arial; font-size: medium;">ə/ et /pr</span><span style="font-family: arial; font-size: medium;">i</span><span style="font-family: arial; font-size: medium;">βə/ , luna > liva /l</span><span style="font-family: arial; font-size: medium;">iw</span><span style="font-family: arial; font-size: medium;">ə/ et /li</span><span style="font-family: arial; font-size: medium;">βə/ etc, etc. </span><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: arial;"> La première mention de Nive l'est sous la forme Niver, il n'est pas certain que Nive vienne de Niver, c'est plutôt Niver qui viendrait de Nive par l'artifice d'une graphie latinisante sans fondement étymologique. C'est aussi le cas de Poueyferré qui est une vraie fausse forme latinisante </span></span><span style="font-family: arial; font-size: medium;">(Podium ferrarium en latin médiéval ) </span><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: arial;">dérivée du toponyme gascon Poèi (h)arrèr qui signifie en fait colline arrière. Rien à voir avec le fer. Et aussi on se souvient de gave écrit gaver ou gaber, en latin avec ce "r" d'on a strictement nulle trace dans le lexique gascon Le mot gascon </span></span><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: arial;">gave est un dégressif de gavet, forme affixée populaire de gau (s.f.), étym. aqualis selon Coromines (El parl. de la V. d'Aran)</span><span style="font-family: arial;">, plutôt étymon canalis selon moi (voir <a href="https://loblogdeujoan.blogspot.com/2021/02/etymologie-du-mot-gave-un-gasconisme.html" target="_blank">là</a>); sans parler d' Hondarribia devenu "Fontarrabia" puis Fuentarrabia (Fontem rapidum en latin médiéval) ce ne sont que des fantaisies graphiques latinisantes sans rapport avec l'étymologie réelle (Hondarribia: gué de sable).</span></span></p><p><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: arial;">A la question, pourquoi proposer une étymologie celtique à cet hydronyme, je répondrai : pourquoi pas? On n'a pas d'étymologie basque convaincante pour Nive, en dépit de la proposition de Coromines d'"Oniber" (< on ibarr) qui supposerait donc 1- que l'adjectif on-précéderait le nom (ibarr), ce qui n'est pas franchement basque 2- que ibarr aurait perdu l'r final dans la phonétique gasconne. Cette proposition est , à mon humble avis, grammaticalement et phonétiquement inacceptable. On n'a pas non plus une étymologie basque convaincante pour expliquer Deba. Dans ce dernier cas, une étymologie celtique est admise. Il est possible que ce soit le cas dans le premier aussi et donc je propose une solution. </span></span></p>Joan de Peirotonhttp://www.blogger.com/profile/17057669967498980392noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-4432424713659720629.post-68571708704329613912023-05-20T11:45:00.062+02:002023-05-27T17:01:37.273+02:00Los mots troc, tròç , troish, tros. Quate mots, quate etimons : dus deu latin (thyrsus-, trādux), dus deu celtic (truko-, trusk-). <p> Lo mot tròç, grafiat tros en catalan, qu'ei pan-occitan. Ua ipotèsi hòrt espandida entà explicar lo mot que suggereish lo mot greco-latin thyrsus (= tŭrsus, gasc cama de planta) com a etimon (ved. per exemple lo <a href="https://www.diccionari.cat/cerca/gran-diccionari-de-la-llengua-catalana?search_api_fulltext_cust=tros&search_api_fulltext_cust_1=&field_faceta_cerca_1=5065&show=title">G.D.L.C</a>.). Aquesta ipotèsi etimologica que demora dobtosa per mei d'ua rason. Prumèr, n'explica pas plan lo vocalisme de "tròç" qui n'ei pas çò d'esperat dab aqueste etimon thyrsus. Dusau, n'explica pas tanpòc la consonanta finau deu mot en aragonés ancian (troz), en espanhòu (trozo), portugués (troço) e italian (trozzo). </p><p>Ua auta ipotèsi que prepausa com a etimon de "tròç" lo mot latin "trādux",". De la fòrma a l'acusatiu tradŭce-m que deriva *trauç vadut tròç, probablament en ua modalitat gallo-romanica, abans de s'espandir peu domeni occitano-roman, puish l'aragonés puish l'ibero-roman. Lo mot tròç qu'a cognats en lengas d'oil (tro, tros, troche etc), en lengas gallo-italicas (tralso etc) e que l'arretrobam en italian, probablament viengut de l'espanhòu (trozzo). Lo mot tròç (tros en occitan au sègle 13) qu'estó manlhevat en aragonés com a troz (sègle 14) e en espanhòu com a troço (sègle 15), uei trozo . Lo <a href="https://etimologias.dechile.net/?trozo" target="_blank">diccionari etimologic de l'espanhòu</a> qu'admet "trādux" com a etimon de troç, a l'origina de l'esp. trozo, dab arguments deus bons. La deriva semantica patida per trādux dinc a gahà's la significacion modèrna de tròç que i ei explicada. </p><p>Ua tresau ipotèsi qu'ei la de l'etimon pre-roman. Lo FEW (13-2 p. 333) que prepausa un etimon d'ua lenga pre-romana: truko- qui significa tronc. Aqueste mot, segon lo FEW, que presentaré ua fòrma "adlativa" "trukia". Los diccionaris de proto-celtic que son mei precís e mei hidables au respècte d'aquesta dusau fòrma. Lo<a href="https://www.wales.ac.uk/Resources/Documents/Research/CelticLanguages/ProtoCelticEnglishWordlist.pdf"> celtic lexicon</a> (p. 85) que'ns balha "<span style="font-family: TITUSCyberbitBasic; font-size: 12pt;">*truk-s-e/o-" dab la significacion en anglés de "cut" (copadura, copada), mentre l'<a href="https://archive.org/details/EtymologicalDictionaryOfProtoCeltic/page/n393/mode/2up" target="_blank">Etym. Dic. Proto-celtic de R. Matasovi</a></span><a href="https://archive.org/details/EtymologicalDictionaryOfProtoCeltic/page/n393/mode/2up" target="_blank">č</a><span style="font-family: TITUSCyberbitBasic; font-size: 12pt;"> que ns'ensenha los substantius truko- e truxso (aqueste darrèr probable derivat deu prumèr), dab la significacion respectiva (en anglés) de" trunk" e de "cut part" (en gascon respèctivament tronc e tròç). De l'etimon truko- que deriva </span>lo mot gascon "troc" qui designa ua soca d'arbo, un segment de tronc. Lo mot "troc" n'ei pas occitan <i>sensu</i> <i>stricto</i>, sonque gascon. <span style="font-family: TITUSCyberbitBasic; font-size: 12pt;">L' etimon truks- qu'evoluè de manèra regulara en trusk- au mensh en las lengas britonicas, d'aquí los mots bretons troc'h (fr. coupure in dic. bret. fr.. Favereau) e lo mot gallés trwch ( cut, wound, thickness cf. Matasovič. supra) etc. Aquesta evolucion ja degó afectar lo mot en celtic ancian continentau tanben, que pòt perfèitament explicar los mots gascons troish (sinonime au còps de troc: fr. souche e de tròç fr. morceau ), truishs (fr. debrits de branchages cassés) e derivats (troishar, truishar: couper, trancher, tronçonner cf. dic. Palay), estroishar (tronçonner), estroish (tronçonné, coupé net, tronc d'arbre), òc e gasc. estrós (franchement, rondement, net), tot estrós: tout d'un coup , etc en occitan trois (camba de Milhòc, cf. dic. Cantalausa), aqueste darrèr probablament per confusion dab l'etimon "thyrsus". </span></p><p><span style="font-family: TITUSCyberbitBasic; font-size: 12pt;"> Dongas, qu'aurem ahar a tres o quate etimons: dus que son celtics, en realitat probablament duas fòrmas deu medish etimon: 1- truko- (tronc) à l'origina deu mot gascon troc (sinonime de tronc copat, soca,</span><span style="font-family: TITUSCyberbitBasic; font-size: 12pt;"> fr. souche); 2- trusk-e (copadura, talh) a l'origina de trois /troish (fr. trognon, tronçon) , truishs e occ. trois (cama de milhòc, per confusion dab thyrsus ) etc. Lo tresau etimon qu'ei latin: tradŭc-em à l'origina deu mot tròç. Lo quatau etimon thyrsus, latin tanben, que seré à l'origina de l'occitan "tros" (cama de caulet, cf. dic. Cantalausa) . Ua cèrta confusion semantica enter aquestes quate etimons qu'èra inevitabla. </span></p>Joan de Peirotonhttp://www.blogger.com/profile/17057669967498980392noreply@blogger.com1tag:blogger.com,1999:blog-4432424713659720629.post-55701630215193868722023-05-08T07:51:00.102+02:002023-05-20T10:16:37.668+02:00Etimologia deus mots bri, brin bric, drin...<p> Lo mot drin, mei que mei biarnés e deu sud-oèst gascon, qu'ei un substantiu masculin emplegat per "chic". L'etimologia que n'ei escura, que seré possiblament ua varianta deu mot "bri" afixat dab l'afix diminutiu "-in" com ac suggereish la "n" finau de drin qui ei plan dentau e non velara. Alavetz que podem prepausar la seguida atau: bri > brin (afixat) > drin. Lo mot gascon "bri" qu'ei au còp un substantiu dab la significacion de pòca causa, de mica, d'esbrigalh. Qu'ei un advèrbe tanben, qui significa bric, pòc. L'etimologia deu mot gascon "bri" n'ei pas clara. Entà explicar lo mot francès "brin" e lo son cognat (o empront) catalan bri , que s'an inventat un mot galés "*brinos" (cf. FEW 1, 528 e <a href="https://www.diccionari.cat/cerca/gran-diccionari-de-la-llengua-catalana?search_api_fulltext_cust=bri&search_api_fulltext_cust_1=&field_faceta_cerca_1=5065&show=title">bri </a>au diccionari.cat), Totun, aqueste mot galés supausat que demora shens correspondent clar en las lengas neocelticas, çò qui hè la veracitat d'aqueste "*brinos" hòrt dobtosa. Lo <a href="https://www.cnrtl.fr/etymologie/brin">CNTRL</a> ne cred pas aquesta teoria de "*brinos" e dèisha lo mot "brin" shens explicacion etimologica beròi satis.hasenta. L'abséncia de traça de nasalizacion au mot gascon "bri" que m'incita, de totas mòdas, a arrefusar<span> aquera </span>ipotèsi d'un etimon *brinos. </p><p>Peu camp celtic, que podem horucar mei endavant entà cercar un possible etimon convienent . Au son diccionari etimologic de proto-celtic, Matasovič qu'includeish un vèrbe "brē-", "brī-" dab la significacion de talhar, esbriar, esbrigalhar (Etym. Dic. Proto-Celtic: "cut", "crumble"; <i>fr. </i>couper, réduire en miettes) cf. guallés briw, cornic brew: talhat, copat, esclatat . B'ei possible lo mot gascon bri (var. fem. brea, bria) que consèrve aqueste etimon celtic. Que l'arretrobarem hens lo vèrbe gascon "esbrear" var. "esbriar" (fr. réduire en miettes). "Esbreas" o "esbries" que son sinonimes de micas. En occitan, lo vèrbe briar (TdF, Levy) e lo substantiu adverbiau briat (un briat = gasc. un bri, un chic) que son probablament deu medish etimon. Lo mot bric que seré possiblament ua fòrma afixada (diminutiva) de "bri", d'aquí "brica" (forma femenina de "bric), briga (varianta de brica), esbrigalhar etc. A notar la preséncia d'un aute doblon bri / brin en francés antic (ara extints, la significacion èra quauquarren com briu, fòrça, orgulh). Aqueth mot qu'ei un omonime, totun d'etimon distint, en fèit cognat deu nòste mot gascon briu (oc. cat. <i>id.</i>); esp. it. brio (ved. <a href="https://www.diccionari.cat/cerca/gran-diccionari-de-la-llengua-catalana?search_api_fulltext_cust=bri&search_api_fulltext_cust_1=&field_faceta_cerca_1=5065&show=title">brin, bri </a>au dic. Godefroy). L'etimon, en aqueste omonime, que seré lo substantiu celtic *brig-o/a qui significa fòrça, poténcia. Que's ved plan la "n" d'aqueste dusau mot francés "brin" (gasc. briu, fòrça, orgulh) qu'ei epentetica, possiblament per confusion dab lo mot "brin" cognat probable deu nòste mot gascon. En gascon, briu qu'ei d'aulhors a còps emplegat per bri, bric. </p><p>Que i a ua ipotèsi etimologica, germanista, entà explicar los mots gascons bric, brica, briga e derivats. Que la trobaratz en tots los bons obratges sus la question. En aquesta ipotèsi, l'etimon qu'ei lo d'un vèrbe d'ua modalitat germanica (gotic & francic vielh, brikan = copar, trencar ) qui s'arretròba au vèrbe neerlandés miejan briken dab lo subst. brika a l'origina deu mot "brica" (lo materiau de construccion, ved. FEW). Segur, l'ipotèsi qu'ei acceptadera e qu'ei possible d' i includir "bri". Bric e brica que serén las fòrmas mei pròishe de l'etimon mentre "bri" que derivaré de "bric" per simpla degression (illegitima), çò qui explicaré l'abséncia de nasalizacion au mot, au contra de çò qui trobam dab lo mot fr. "brin". Har derivar lo mot "brin" d'un etimon germanic brik(an) qu'ei mei complicat, totun non impossible, via la fòrma gascona "bri": bric - > bri - > brin, o quitament dirèctament bric - > brin com chic (lat. <i>ciccum</i>) -> chin, per un procès illegitime de substitucion d'afix. </p><p><br /></p><p>L'enigma qu'ei dongas dobla. Prumèr, l'ipotèsi etimologica tà "bri" n'ei pas univòca. Que poiré estar celtista, deu vèrbe "brī-" qui significa "esbriar". En aqueste cas, bric que poiré estar un derivat de bri, afixat bèthlèu per atraccion deus sinonims "chic" e "mic" (aqueste darrèr reconstrusit per masculinizacion de "mica" qui n'ei la fòrma etimologic<span>a</span>). L'ipotèsi etimologica aquesta que's poiré aplicar au mot francés tanben: lo mot fr. "brin" que poiré estar un aute derivat deu mot "bri" per afixacion. L'ipotèsi alternativa, la germanista, qu'ei acceptada en tots los bons obratges. Se guardam l'ipotèsi que bri, bric e brin e son aparentats enter si filologicament, aquò que supausaré au còp ua degression entà generar "bri" a partir de "bric" e ua afixacion deu quite mot bri tà generar "brin". N'ei pas impossible. A la fèita fin, los dus etimons, lo celtic e lo germanic, basicament identics enter si, que's pogón cohóner. Lo celtic (brī-) que poiré estar a la basa de bri, *brin/drin , brea, bria, esbrear, esbriar, esbreas, esbrias, oc. briar, briat ; lo germanic (brik-)que seré a l'origina de bric, brica, briga, esbrigalhar, esbrigalhs etc. </p><div>En tot cas, lo passatge en gascon de bri tà drin que pausa question puish que supausa ua mutacion pòc correnta, la de bilabiau a dentau. Totun, per rara que sia, que sabem aquesta mutacion n'ei pas impossibla. Que la podem observar en gascon dab la varianta "dresca" de "bresca", pausada com a exemple. A notar la fonetica de la "n" finau de drin, qui ei dentau e non velara, ("drinn"),. Aqueste fèit que suggereish que's tracta d' ua evolucion deu mot bri afixat dab l'afix -in (la "n" d'aqueste afix qu'ei prononciada dentau de manèra normau en biarnés, au contra de la règla generau). </div><p><br /></p>Joan de Peirotonhttp://www.blogger.com/profile/17057669967498980392noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-4432424713659720629.post-71431510546472464172022-10-15T09:52:00.047+02:002023-04-03T06:06:18.690+02:00Du ventre et de taureaux. Bron, brona, Tarusates, Tarbelli, Tursan. Jules César écrivit dans la Guerre des Gaules que la Marne et la Garonne séparaient respectivement les Belges et les Aquitains des Gaulois. On ne comprend pas très bien ce qui justifie la distinction entre Belges et Gaulois, peut-être un intérêt politique de la part de César, la linguistique ne nous apportant aucun élément de différentiation. En revanche, on comprend que l'aquitain ou proto-basque puisse avoir été un facteur de différentiation clair entre Aquitains et Gaulois . Est-ce à dire qu'il n'y avait pas de peuplement gaulois (au sens linguistique du terme, c'est-à-dire celtique ancien continental) en Aquitaine? Ce n'est certainement pas le cas. Les Celtes occupaient la vallée de la Garonne, de Salardunum (Salardú, Val d'Aran)), capitale des Garumni, jusqu'à Burdigala (Bordeaux) des Bituriges Vivisques. Le Médoc était celtique (territoire des Meduli). une bonne partie des Landes maritimes constituait le territoire des Boii (Bogés en gascon) ou Boiates, capitale Boios, actuellement La Teste de Buch). Les Boii (<a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Boïens" target="_blank">Boïens</a>) étaient une des plus importantes nations celtiques avec des ramifications ailleurs en Gaule (dans l'actuel Bourbonnais) mais aussi en Italie du Nord, en Bavière, dont le nom même fait allusion à la fondation par les Boii; également en Europe centrale : actuelle Hongrie, actuelle Bohème (Tchéquie), dont le nom signifie foyer des Boii et jusqu'en Silésie. <div>Je pense que le Tursan devait être aussi un peuplement celtique, c'est ce que suggère la présence dans le lexique gascon local, du mot "bron" (a.g. broun, s.m: ventre qui pend, Dic. Foix), également employé sous forme féminine et synonyme brona (broune, s.f.) par le curé et poète J.M. Barros, natif d'Urgons dans le Tursan (cf. Flocada Aurivas, Per Noste). Ce mot avec cette signification est hyper-restreint au gascon du Tursan, absent ailleurs en gascon et même dans les autres langues romanes. On retrouve ce qui appar<span>ait être la forme féminine de ce mot </span>dans des parlers d'oil de l'ouest ("brone", "brogne" s.f.) mais exclusivement avec la signification de mammelle ou de téton (appliquée aux animaux) et jamais de ventre. Cette signification de poitrine est celle du mot breton bronn (s.f.): mammelle, mammelon, éminence arrondie. Le mot sous les deux formes masculine et féminine est connu en moyen gallois avec, au, masculin, la signification pour bru de ventre, bide tandis qu'au féminin bron signifie poitrine (Matasović). L'étymon est le même mais le proto-celtique avait probablement deux mots, l'un, "brusna" (s.f.) signifiait poitrine, mammelle, alors que la forme masculine ou neutre (bruson selon Matasović, brusno- selon Delamarre) désignait le ventre proéminent, le bide. Le gascon de Tursan a conservé la forme masculine de ce mot avec cette signification de ventre proéminent, bide, ce qui constitue un celtisme remarcable qui, à ma connaissance, distingue cette variété de gascon de tous les autres parlers romans, gascons ou non. Le mot est également bien gaulois (sobriquet Andobru = Gros-Bide, Bas-du-Ventre selon Delamarre in Dic. L. Gaul. On le retrouve aussi en irlandais avec ce sens de ventre (brú, au génitif: bronn; fr. estomac, ventre). Les Tarusates devaient être celtes, leur nom sonne d'ailleurs celtique (taruos = taureau, Tarusates, les gens du Taureau = *Tarusani > Tursan). Leurs voisins les Tarbelli (capitale Aquis, Dax) pourraient bien l'avoir été aussi (*Taruelli > Tarbelli, les "Taurillons"), leur nom suggère une relation avec les Tarusates, peut-être une émanation dissidente. <div><br /></div></div>Joan de Peirotonhttp://www.blogger.com/profile/17057669967498980392noreply@blogger.com1tag:blogger.com,1999:blog-4432424713659720629.post-20647034149241371102022-09-25T08:03:00.012+02:002023-02-06T09:35:00.727+01:00Acelar ou asselar (mettre à l'abri) , l'hypothèse de l'emprunt du verbe espagnol aselar: mettre à l'abri (étymon celtique: sedlon)<p> <span style="font-family: arial; font-size: medium;">*Sedlon (siège). Coromines donne ce mot pan-celtique comme étymon du mot cantabre (parler "pasiegu" ) "sel" (s.m.), estive nocturne en altitude protégée autrefois par une palissade circulaire avec à l'intérieur la cabane du berger (d'où le nom), l'exacte équivalent du "cortau" gascon. Pour dire qu'un berger rentre s'abriter dans le sel, on emploie le verbe pronominal aseláse (le verbe est passé en espagnol: aselarse, el pastor se asela). Le verbe s'employait aussi sous forme transitive pour dire qu'on mettait les animaux à l'abri dans cette estive barricadée. Maintenant que ce type d'estive barricadée a disparu, on réserve le verbe pour les poules: mettre les poules à l'abri des renards et autres prédateurs (aselar las gallinas). Le verbe (ou un homonyme) existe en gascon selar, asselar: mettre à l'abri (du soleil, du vent), abri se disant sela et assela. Se mettre à l'abri: asselar-se, asselà's. Les linguistes le confondent -peut-être à tort- avec le verbe d'origine latine "celar": (re)celer, cacher mais la signification est bien celle du verbe gascon "acessar" (fr. mettre à l'abri, abriter", dérivé verbal d'a(r)cès < latin recessus) et non pas du tout celle de "celar". La "celada" c'est l'action de cacher, l'asselada est l'action d'abriter, asselar = mettre à l'abri du soleil, du vent, pas nécessairement à l'intérieur d'une pièce. Il est possible qu'il y ait eu croisement d'acessar x celar et le mot (a)celar ait pris le sens d'acessar par confusion. Ou alors il y a deux mots d'étymons distincts, l'un est le latin cela, celo, l'autre pourrait être le même que notre mot cantabre aselar qui a fondamentalement le sens de mettre à l'abri. Dans ce cas, l''étymon est le celtique "sedlon" qui signifie siège. Nous allons examiner de plus près cette deuxième hypothèse. </span></p><p><span style="font-family: arial; font-size: medium;">En cantabre, "sel" et "aselar" ont des allèles de même sens utilisés dans les parlers des autres vallées. Le mot "sel" est pasiegu (parlers des vallées de Pas-Miera), son allèle "seju" (sejo en graphie officielle castillanisée, le mot est resté comme toponyme) est purriegu (Polaciones) et cabuérnigu (vallée de Cabuérniga). A Polaciones, on dit bien: asejar las gallinas, selon le président de Cantabrie, M-A. Revilla, locuteur naturel de purriegu ou de ce qu'il en reste. L'étymon sedlon proposé par Coromines permet d'expliquer les deux variants. On a la séquence: sedlo- > sellu- > seju ou sel selon les vallées. Comme seju, sel dérive de sedlon par un processus tout-à-fait régulier, </span><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: arial;">*sedlo- -> *sellu- --> sel. Dans un cas, le mot garde la voyelle atone (seju), dans l'autre cas, non (sel), ce qui n'est pas très étonnant avec les Pasiegos qui sont de la vallée du Pas ( < passu-, id. qu'en gascon) et non pas du Paso. Ce résultat "sel" est néanmoins </span><span style="font-family: arial;">différent de celui qu'on aurait obtenu si la formation avait été gasconne. On aurait eu *selh, *aselhar. On est alors obligé d'admettre un emprunt. Le mot gascon pourrait être un emprunt pastoral à la langue des pasiegos, grands bergers devant l'éternel. En échange les cantabres ont reçu gallete (beber a gallete et gallete = gorge, gosier) qui est un mot venu du gascon (galet, béver a galet; galet < canalĭttu-). Il est probable que la langue castillane ait servi d'intermédiaire dans les deux cas; les mots "sel" et "aselar" ayant été incorporé dans le lexique de l'espagnol standard, comme "gallete". Néanmoins, le contact direct entre bergers gascons et bergers pasiegos est plus que vraisemblable, les deux ethnies ayant en commun le besoin de l'émigration pour survivre et la pratique du pastoralisme. Les Gascons pratiquaient cette activité des deux côtés des Pyrénées, espagnol comme français, le pastoralisme étant considéré comme une activité particulièrement "vile" et indigne en Espagne, les Gascons remplissaient le vide. Le pastoralisme montagnard est aussi la spécialité et le fondement même de la vie des Pasiegos dans leurs vallées, ce qui leur a valu d'être méprisés et ostracisés par leur voisins cantabres. Les Pasiegos aussi se louaient là où ils pouvaient, dans toute l'Espagne. </span></span></p><p><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: arial;">En conclusion, il est possible que verbe gascon asselar : mettre à l'abri, provienne de l'espagnol aselar: id. et ne doive rien au latin celo, cacher. </span></span></p>Joan de Peirotonhttp://www.blogger.com/profile/17057669967498980392noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-4432424713659720629.post-4490961665448796632022-09-22T15:22:00.096+02:002023-05-30T08:03:22.389+02:00Bodwo, bodwa, un étymon pour le gascon: bodwakos: badòc, bidòc.<p><span style="font-family: arial; font-size: medium;"> <span><span>*Bodwo, Bodwā (combat > corneille, rapace ) C'était un théonyme proto-celtique et aussi un mot du régistre ornithologique. Le mot était (et est toujours) utilisé pour nommer des oiseaux de différents types, à l'origine corneille (</span></span></span><span style="font-family: arial; font-size: medium;">v.irl. bodb : corneill</span><span style="font-family: arial; font-size: medium;">e)</span><span><span><span style="font-family: arial;"><span style="font-size: medium;"> alors qu'en en irlandais contemporain, le mot (devenu "badhgh") est utiisé pour désigner le vautour irl. badhgh: vautour, badhbh ghríofa : vautour fauve (griffon), badhgh mheigeallach (gypaete barbu, lit. vautour énorme). Toutefois l'étymon peut aussi s'appliquer à d'autres oiseaux; en v. breton le mot boduu, bodou est glosé "ardea" (héron ???) tandis qu'en gallois: bòd, bodo s'applique à des rapaces du type buse, busard, autour etc . En breton, baou var. vaou signifie également buse (voir<a href="https://www.fr.brezhoneg.bzh/include/ajax/ajax.rechercheTermofis.php?logSearch=true&TERME=buse&NOM=1&TER_DOMAINE=&LANGUE=_FR&TPLCODE=TPL_TERMOFIS&isSearch=true&numPage=1#TER_ETUDIE_DEF"> ici</a> et adresses bodw (baou) <a href="https://geriadurbrasfavereau.monsite-orange.fr/file/425b0652507d0d58ebaf8537b1195fe8.pdf" target="_blank">là</a> et vaou <a href="https://geriadurbrasfavereau.monsite-orange.fr/file/2631556ec26efa80d025f1ba00cfb5e3.pdf" target="_blank">là</a>). </span></span></span></span></p><p><span style="font-size: medium;"><span><span><span style="font-family: arial;"><span>Je suis intrigué par les mots occitans et gascons affixés en -ac (occitan) et òc (gascon) pour dire buse ou assimilés (gascon busòca, bissòc, busòc, bisòc; en Médoc on a bidòc qui signifie busard (Palay et D. Escarpit, <a href="https://escapadegasconne.files.wordpress.com/2016/04/lexique-oiseaux-du-bordelais-et-de-la-grande-lande-david-escarpit.pdf" rel="nofollow">là</a>) mais aussi chouette (Palay), toulousain busac (milan royal selon le dic. Acad. Oc. , busa étant buse) , ancien provençal buxac (= budsac ou bussac ?). A part bidòc, d'étymon inconnu selon le FEW, on suppose que ces mots dérivent du latin "buteonem" par dégression illégitime (buteonem> buson > buse - busa. Cette dégression est probablement française, le mot en v. français était buson ou buison ou busson, d'où buson > buse par dégression illégitime, et busard (v. fr. buisart) et bussot par changement de (pseudo)-affixe. J'y reviendrai plus loin. Mais en occitan, -ac ou òc comme affixe, c'est plutôt étonnant, alors que l'occitan dispose de tout plein de suffixes très productifs. On sait que ce suffixe -ac est celtique, et aussi òc en gascon qui en est une variante phonétique provoqué lorsque le "a" de 'affixe celtique est impliqué dans une diphtongue (/wa/ ou /ja/) -> /ɔ/ en gascon (</span></span></span></span><span style="font-family: arial;">cf kalyako-, bostyako et wroykyako-</span><span style="font-family: arial;">), donc la question de savoir si l'étymon est celtique est également légitime. Ces formes terminant en -ac et -òc pourraient-elles avoir gardé la trace de cet étymon celtique "bodwa" via un ancien "boduacus" parfaitement attesté comme anthroponyme gaulois (cf.Dic. Gaul. Delamarre)? </span></span></p><p><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: arial;"> L'étymon bodwo affixé pourrait expliquer le mot médoquin bidòc dont badòc (stupide, niais) pourrait être une variante confondue avec la série des dérivés de badar, badaut (< badau <batalem, le t final n'est pas étymologique, pas plus que le "d" du mot français "badaud, id.). Badaut = badalh (qui baille, musart, stupide, niais) (< batalem, étym. batare, fr.bailler). Le mot français buse a également le sens métaphorique de niais, stupide. Dans le cas du mot limousin busaròc qui a également cette signification de stupide, l'allusion au rapace (busaròc = busart x busòc) est claire mais la confusion avec badau(t ) etc n'est pas possible ici. Le sobriquet attribué aux habitants de Busy en Béarn, "buseròc" suggère que le mot a du y être lexical autrefois. De même, busòc (busard, milan etc) a aussi un sens métaphorique de maladroit, musard. La sémantique est proche de celle de la série des dérivés de badar (qui baille, musard) mais la confusion avec badaut, badalh n'est pas non plus possible ici. En revanche, elle a pu l'être avec badòc. Le latin médiéval a cet étrange mot "bedoccus" pour désigner un étranger sans domicile fixe (cf. bedoccus in <a href="http://ducange.enc.sorbonne.fr/BEDOCCUS" target="_blank">Ducange</a>), il s'agit très certainement de notre étymon bodwakos > roman bidòc, badòc, *bedòc > lat. bedoccus. Si ce n'est pas notre étymon, lequel? La sémantique, selon moi, fait allusion au caractère itinérant de certains rapaces comme le milan noir (bidòc en gascon médoquin), qui sont des oiseaux migrateurs absents en hiver dans nos régions. On voit avec le mot busòc (en substantif: variété de rapace telle que milan, buzard; en adjectif, le mot signifie musard), que le concept de musardage n'est pas, ou pas seulement, du à l'étymon batare (fr. bailler); le rapace, lui aussi, musarde par métaphore. On voit là que l'étymon celtique bodwakos: rapace a bien pu se confondre avec celui du latin batare en roman. </span></span></p><p><span style="font-family: arial; font-size: medium;">Les deux étymons synonymes, le celtique bodwa et le latin buteo ont pu également se croiser dans nos variétés romanes, d'où la variété des formes gasconnes bisòc, busòc (< busart, attesté sous la plume occitane de Marcabrú, troubadour gascon), bussòc mais aussi le mot occitan busaròc que l'on retrouve en béarnais avec le sobriquet buseròc, etc. Le mot de l'ancien occitan buxac (budsac ? bussac?) pourrait également dériver de bodwakos avec influx de busart > busac. Le mot italien bozzago (var. bozzagro, buzzago, buzzagro, anc. abuzzago) (fr. sorte de rapace de moyenne taille) pourrait avoir la même origine celtique (bod(w)acus) peut-être via l'occitan buxac (= budzac ? ). L'art de la fauconnerie pourrait avoir été le véhicule de l'emprunt, on y reviendra au paragraphe suivant avec le mot galicien, asturien et cantabre buzaco, buzacu, à l'évidence identique à busac, busòc.. </span></p><p><span><span><span style="font-family: arial;"><span style="font-size: medium;"> En cantabre on retrouve notre mot sous la forme buzácu à côté de b</span></span></span><span style="font-family: arial; font-size: medium;"><span face="Roboto, sans-serif" style="background-color: white; caret-color: rgb(61, 61, 61); color: #3d3d3d; text-align: justify;">ujárdu , bub</span><span face="Roboto, sans-serif" style="background-color: white; caret-color: rgb(61, 61, 61); color: #3d3d3d; text-align: justify;">á</span><span face="Roboto, sans-serif" style="background-color: white; caret-color: rgb(61, 61, 61); color: #3d3d3d; text-align: justify;">rru, bubi</span><span face="Roboto, sans-serif" style="background-color: white; caret-color: rgb(61, 61, 61); color: #3d3d3d; text-align: justify;">á</span><span face="Roboto, sans-serif" style="background-color: white; caret-color: rgb(61, 61, 61); color: #3d3d3d; text-align: justify;">rru et buj</span><span face="Roboto, sans-serif" style="background-color: white; caret-color: rgb(61, 61, 61); color: #3d3d3d; text-align: justify;">á</span><span face="Roboto, sans-serif" style="background-color: white; caret-color: rgb(61, 61, 61); color: #3d3d3d; text-align: justify;">rru qui désignent tous diverses espèces de rapaces, épervier, milan, busard, hibou etc. ( cf. "el habla pasiega" Ralph J. Perry index bujarru ), lire </span></span></span><span style="font-size: medium;"><span style="background-color: white; caret-color: rgb(61, 61, 61); color: #3d3d3d; font-family: arial; text-align: justify;">aussi cet article en langue cantabre, </span><a href="https://eldiariocantabria.publico.es/opinion/raul-molleda/el-milanu/20190404194335058926.html" style="background-color: white; caret-color: rgb(61, 61, 61); font-family: arial; text-align: justify;" target="_blank">là</a>)</span><span><span style="font-family: arial; font-size: medium;"><span face="Roboto, sans-serif" style="background-color: white; caret-color: rgb(61, 61, 61); color: #3d3d3d; text-align: justify;">. La présence de cette forme buzácu est très intrigante. On la retrouve (ou un homonyme) au Portugal sous la forme buçaco, non lexical au moins en portugais, c'est en fait un oronyme représenté une seule fois (Serra do Buçaco ou Mata do Buçaco, autrefois Monte Bussaco) l'étymologie est débattue et des linguistes portugais l'assimilent aux toponymes Boussac et Bouzac occitans (domaine de Boccius, Boduacus ?) voir <a href="http://toponimialusitana.blogspot.com/2016/05/bucaco.html" target="_blank">là</a>. Mais attribuer la signification gallo-romaine de propriété de X à un oronyme portugais, c'est plutôt bizarre. Il doit en fait s'agir d'une forme de notre mot désignant un rapace, peut-être l'épervier qui se dit buzacu en cantabre (esp. gavilán). En galicien on a également ce même mot buzaco qui se dit d'une personne téméraire, qui agit de manière inconsidérée, chez qui la force l'emporte sur la raison. </span></span></span><span style="font-family: arial; font-size: medium;"><span style="background-color: white; caret-color: rgb(61, 61, 61); color: #3d3d3d; text-align: justify;"> </span><span style="background-color: white; caret-color: rgb(61, 61, 61); color: #3d3d3d; text-align: justify;">Il est vraisemblable que l'origine du mot galicien soit le nom d'un rapace, sans doute l'épervier, même si le mot ne sert plus.à nommer l'oiseau. </span><span style="background-color: white; caret-color: rgb(61, 61, 61); color: #3d3d3d; text-align: justify;"> En asturien, en revanche, le mot buzacu désigne un rapace de manière assez générique, l'applicant à des espèces très différentes selon les parlers, épervier, autour,milan, buse, hibou, chouette...Ce mot a aussi, comme adjectif (buzacu- buzaca), un sens métaphorique de malingre, de faible constitution. Pour nous-autres qui étudions le gascon, cela nous rappelle cette comparaison gasconne: "prim com un busòc" (interprétée comme "qui la les jambes frêles comme les pattes d'un milan"), mais peut-être allusion devenue inconsciente au nom ancien de l'autour femelle en gascon qui était "prim" (frêle, mince) en raison de sa stature plus frêle que le mâle alors que le mâle était appelé tersol (plus gros d'un tiers) (DAG 12 1510). De la même façon, le faucon femelle était appelé "falcó prim" en ancien gascon. La sémantique de l'adjectif asturien pourrait bien provenir du vocabulaire de fauconnerie. Le lieu de la Serra do Buçaco se trouve du côté de Luso, au sud du fleuve Douro, c'est-à-dire en territoire anciennement lusitain (le lusitain était une langue indo-européenne non-celtique</span><span style="background-color: white; caret-color: rgb(61, 61, 61); color: #3d3d3d; text-align: justify;"> que l'on suppose d'avantage affine à l'italique antique), on n'est plus en Celtie. Par contre, en galicien et en asturien, là où le mot existe bien sous la forme buzaco, buzacu, là, pas de doute, on est bien en territoire celtique. </span></span></p><p><span style="font-family: arial; font-size: medium;"><span style="background-color: white; caret-color: rgb(61, 61, 61); color: #3d3d3d; text-align: justify;"><br /></span></span></p><p><span style="font-family: arial; font-size: medium;"><span style="background-color: white; caret-color: rgb(61, 61, 61); color: #3d3d3d; text-align: justify;">Il est complexe de faire dériver buzaco du latin buteo qui, de toute façon, ne semble pas faire partie du lexique patrimonial de l'ibéro-roman. Cette dérivation impose une dégression d'un mot dérivé de buteonem avec changement de (pseudo-)affixe, *buzón > buzaco. Le français est coutumier de ce genre de dégression avec des substantif terminant par "-on" qui sonne comme un affixe. Comme exemple: sable < a. f. sablon (< sabulum), buse < a.f. buson (<buteonem). Mais en espagnol comme en occitan, c'est plus compliqué à admettre, surtout que l'on n'a aucune trace de ce mot "buzón" dérivé de "buteonem" ni en occitan ni en espagnol, sauf erreur de ma part. L'occitan ancien ne connait que buzac (avec toutefois une variante phonétique de l'affixe celtique romanisée en- at, cas classique en occitan et en gascon cf cauerat < cauerac, colac vs colat ; creac vs creat, crear etc) ) et buzart qui semble être une forme française (buson > busart) passé à l'occitan. Un fauconnier est appelé buzacador dans la langue des troubadours, cela ne va guère de pair avec l'hypothèse d'un affixe soi-disant dépréciatif, l'oiseau étant au contraire très prisé. Donc l'autre hypothèse serait que le mot bisòc, oc. busac, asturien et galicien buzacu, buzaco vienne d'un autre étymon, un mot celtique puisqu'accompagné de l'affixe celtique -ac, l'étymon celtique étant alors bodwo (cf. gallois bòd, bodo rapace, buse; breton bolz, bou id.). </span></span></p><p><span style="font-family: arial; font-size: medium;"><span style="background-color: white; caret-color: rgb(61, 61, 61); color: #3d3d3d; text-align: justify;">Le mot gascon dérivé du celtique, originaire du nord du domaine (Médoc: bidòc) a du se croiser avec le mot busart (buzard) probablement hérité de l'ancien français et que l'on retrouve en occitan sous la plume en particulier du troubadour gascon Marcabru, d'où les hésitations phonétiques du gascon qui les a mélangés (bidòc, bisòc, bissòc, bussòc, busòc). On a là, sous ses diverses formes, le mot gascon cognat de l'occitan busac, également d'origine celtique et lui aussi influencé par busart. Il est possible que le mot ibéro-roman busaco, busacu soit un emprunt, un mot voyageur provenant du nord des Pyrénées (Toulouse? ) et qui aurait voyagé par les chemins de Saint-Jacques possiblement comme terme de fauconnerie. Le mot occitan busac, sous une forme adaptée à l'ibéro-roman, a, de cette manière, enrichi les lexiques de l'astur-léonais (cantabre inclus) et du galaïco-portugais, tandis que les formes cantabres en -arru (bujarru, bubarru etc) sont les cognats du castillan buharro qui désigne le petit-duc dans le lexique standard (étymon latin bubo > bu(h)o + affixe -arro). Le "b" intervocalique du mot cantabre serai<span>t</span> une consonne anti-iatus comme le b du mot gascon flabuta (<flaüta) (El habla pasiega R.J. Perry § 59). </span></span></p><p><span style="font-size: medium;"><span style="background-color: white; caret-color: rgb(61, 61, 61); color: #3d3d3d; font-family: arial; text-align: justify;"> Tout ce développement pour</span><span style="background-color: white; caret-color: rgb(61, 61, 61); color: #3d3d3d; font-family: arial; text-align: justify;"> soulever plus de questions que d'apporter de réponses, mais au moins on aura appris quelques mots bien exotiques et fait fonctionner nos neurones. C'est déjà ça. </span></span></p><div><span style="background-color: white; caret-color: rgb(61, 61, 61); color: #3d3d3d; font-family: arial; font-size: 19.200001px; text-align: justify;"><br /></span></div>Joan de Peirotonhttp://www.blogger.com/profile/17057669967498980392noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-4432424713659720629.post-43970916043712569412022-09-15T08:42:00.114+02:002023-04-24T20:33:03.230+02:00Berret, barret, brac, bracar, abracar etc, bret, barraquet: l'étymon gaulois "berros" en gascon (berrĭttu-, berrāku-)<p><span style="font-family: arial; font-size: medium;">*Birro- (Et. Dic. Proto-Celtic) ou berro- (Celtic Lexicon), Gaulois birros (selon Delamarre Dic. Gaul.) (court) > gasc. berret (et variants) , brac (abracar etc) et barraquet. . Le mot gaulois est passé au latin adapté en birrus pour désigner un vêtement court à capuche. Le mot est à l'origine du mot gascon berret et de son variant synonyme barret , qui en dérivent par affixation régulière via </span><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: arial;"> leur dernierancêtre commun /*</span></span><span style="font-family: arial; font-size: medium;">bə'rret/</span><span style="font-family: arial; font-size: medium;">. On trouve aussi plus rarement une troisième forme birret, plus fidèle à la forme latine, cette forme est passé à l'espagnol, autrefois birrete, aujourd'hui plutôt birreta qui a bien le sens de béret (synonyme de "gorra"). Les cognats sont le v. irlandais berr (court), v. cornique (id.), breton berr (id.), v. gallois bir (id.), gallois byr (id.).</span></p><p><span style="font-family: arial; font-size: medium;">Le FEW et Wartburg veulent faire dériver le mot gascon brac (bref, court) du grec bracchis (id.), ce qui n'est pas du tout crédible en raison de l' absence totale d'indice de peuplement grec en Gascogne et du fait que le mot est restreint au gascon et au languedocien. Même si je ne suis pas du tout linguiste, ma simple culture générale m'incite à chercher à faire remonter le mot gascon brac à un dérivé de notre mot celtique *berros simplement affixé avec </span><span style="font-family: arial; font-size: medium;">āko</span><span style="font-family: arial; font-size: large;"> </span><span style="font-family: arial; font-size: medium;">:</span><span style="font-family: arial; font-size: large;"> *</span><span style="font-family: arial; font-size: medium;">berrākos ou *birracus (court, raccourci?). Cette dérivation est attestée en latin sous forme adaptée en anthroponymie gallo-romaine : Biracus, Biraco cf. Delamarre, Dic. L. Gauloise, adresse birros). Je pense que ce mot </span><span style="font-family: arial; font-size: large;">*</span><span style="font-family: arial; font-size: medium;">berrākos</span><span style="font-family: arial; font-size: medium;"> (birracus) est à l'origine de notre mot gascon brac (court) via */bə'rrak-/ > brac . Cette voie étymologique m'est indiquée grâce à l'existence d'un autre mot, béarnais celui-là, "barraquet -a" qui désigne une "personne petite et ronde" (Palay) et qui me fait remonter sans aucun problème à notre */bə'rrak-/ affixé en */</span><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: arial;">bərra'ket/</span><span style="font-family: arial;"> > barraquet, au final un dérivé de *berros par double affixation. </span></span></p><p><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: arial;"><br /></span></span></p><p><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: arial;">La simplification syllabique par perte du schwa devant la géminée /</span></span><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: arial;">bə'rrak/ -> /brak/ pose néanmoins question. A-t-on un autre exemple d'une telle simplification berr -> br- en gascon? La réponse est oui mais il est toujours lié à cet étymon. En effet, on a le mot "bret, -a" </span></span><span style="font-family: arial; font-size: medium;">qui </span><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: arial;">est un adjectif qui signifie précisemment court de jambe, appliqué à une personne (Palay) </span></span><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: arial;">(</span></span><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: arial;">< </span></span><span style="font-family: arial; font-size: medium;">berrĭttu-/ -a) </span><span style="font-family: arial; font-size: large;">. </span><span style="font-family: arial; font-size: medium;">Dans Les landes, on trouve un mot homonyme "bret" qui signifie bègue, l'étymon est différent, c'est brittus (breton); ce mot, avec cette signification, est aussi occitan. </span><span style="font-size: medium;"><span><span style="font-family: arial;">Les doublons étymologiques </span></span><span><span style="font-family: arial;">/*bə'rrak-/ (> barraquet) et /brak/; berret et bret, nous en rappellent d' autres en gascon : </span></span><span style="font-family: arial;">beròi et bròi (beau, joli); verai et vrai (vrai) (en gascon, sauf un très petit nombre de parlers très localisés, /v/ n'existe pas, le "v" initial est prononcé /b/);</span><span style="font-family: arial;"> cauerat et caurat (< kawarāko-) (cachalot); </span><span style="font-family: arial;">ou bien le futur des verbes du premier groupe en gascon occidental, par exempe cantar (chanter) futur 1ere personne: /kantə'rɛj/ (qui est la prononciation ancienne conservée dans certains parlers), ailleurs: /kant'rɛj/ (évolution de la précédente), encore ailleurs: /kante'rɛj/ (autre évolution de la première) (je chanterai cf. ALG). C'est une caractéristique des parlers les plus occidentaux (maritimes), ce qui nous incite à localiser l'origine de la forme "brac", probablement dans le gascon maritime ou proche (parlers où brac co-existe avec bròi et vrai). Dans son dictionnaire français-gascon de Biscarrosse, H. Lartiga traduit l'adjectif français "court -e" par "brac -<span> a</span>" et rien d'autre, "cort" y est absent. Le mot béarnais barraquet nous indique que la forme ancienne "berrac" </span></span><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: arial;">/*bə'rrak-/</span><span style="font-family: arial;"> a du y être employée autrefois. Néanmoins, si la perte de la voyelle médiévale prétonique bər > br est assez banale, celle qui concerne notre étymon l'est moins en raison de la géminée qui suit. Néanmoins, même rares, des cas semblables sont repérables. Par exemple borrolh: fouillis, entassement, pêle-mêle, gros nuage a un jumeau sous la forme brolh qui a les même sens (souligné par Palay, voir ces deux mots). L'étymon est probablement burrā, cf.bourre, bourrer et gascon borròc: gros nuage, borrolh <* burruculu-. . Dans notre cas, la perte de la voyelle prétonique a pu être soit spontanée soit induite par l'attraction d'un autre étymon,</span></span><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: arial;"> par exemple le v.-francique breka (brisé) donc le dérivé substantif masculin gascon, brec (ébréché) est parfois utilisé pour brac (court) par confusion. De même brolh (breuil, gaulois *broglios) a pu attirer borrolh. </span></span><span style="font-family: arial; font-size: medium;">En tout cas, le mot "brac" a envahi le territoire gascon et voyagé jusqu'en Languedoc, en cohorte avec quelques dérivés. Au delà, en Provence rhodanienne, seul deux dérivés de brac se sont installés dans la langue, le verbe abracar et son participe passé substantivé: abracada mais pas "brac" lui-même. J'y reviendrai. </span></p><p><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: arial;"><br /></span></span></p><p><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: arial;"> "Barraquet" est à *berrakos" (birracus) c'est que "barret" est à "*berros" (birrus). On a de bonnes raisons de penser que le "e" prétonique était prononcé /</span><span style="font-family: arial;">ə/ en gascon médiéval, c'était aussi le cas avec le "a" prétonique au moins en gascon occidental (cf. segrat < sacratu, </span></span><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: arial;">segrement et segrament < sacramentu, reson < rationem), seson <sationem et même shegrin < fr. chagrin etc ) , ce qui a amené à des hésitations et des doublons phonétiques en gascon moderne comme demorar-damorar (lat. </span></span><i style="font-family: Arial, Helvetica, sans-serif; margin: 0px; padding: 0px; text-align: justify;"><span style="font-size: medium;">demŏror</span><span style="background-color: white; font-size: 14px;">)</span></i><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: arial;">, </span></span><span style="font-family: arial; font-size: large;"> </span><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: arial;">terrible- tarrible (lat. <i>terribilis</i>), seson/sason, (ar)reson /(ar)rason,</span><span style="font-family: arial;"> </span></span><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: arial;">trebuc-trabuc (de *<i>travucu</i>-, étym. <i>trava</i> et non pas <i>trans</i>-<i>buc </i>, n'en déplaise au FEW et Wartburg. En gascon, est encore attestée la variante synonyme tra'wuk </span></span><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: arial;">de la quelle la forme trabuc /tra'</span><span style="font-family: arial;">β</span><span style="font-family: arial;">uk/ a du dériver par commodité articulatoire, comme </span></span><span style="font-family: arial; font-size: medium;">flabuta (flute) a dérivé de flaüta. L</span><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: arial;">a nouvelle forme a largement- mais pas complètement- remplacée l'ancienne, pour trauüc comme pour flaüta, flauta. On a donc bien à faire à</span></span><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: arial;"> une forme affixée de "trava", donc entrave et non pas trans-bol ni trans-ventre (!). Trebuc/ trabuc est un gasconisme qui a voyagé avec la machine d'artillerie médiévale du même nom. Le mot fait allusion a l'ingénieux et révolutionnaire système d'entrave permettant de monter et de ga<span>rder</span> le contrepoids en l'air, le temps de charger la machine. C'est de la machine de guerre - le trébuchet, forme adaptée en français du mot gascon prononcé </span></span><span style="font-family: arial; font-size: medium;">/trə'βuk/ en gascon médiéval, la machine se disait bien trebuc et trabuc en ancien français - </span><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: arial;">- qu'est venue la dérive sémantique vers le concept de basculement, l'étymologie n' a rien à y voir. Fin de diversion, mais je me suis fait plaisir. Bref, le doublon </span><span style="font-family: arial;">"berret" et "barret" (< *</span></span><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: arial;">bərret) </span><span style="font-family: arial;">est un bon exemple de ce type de doublon phonétique (cf. barret dans dic. Palay). L'ancienne prononciation gascone du mot est conservée en catalan oriental: /</span></span><span style="font-family: arial; font-size: medium;">bə'rret/ , réalisée en /ba'rret/ par le catalan occidental qui n'a pas le schwa en magasin, d'où la réalisation graphique "barret" dans le lexique commun aux deux modalités catalanes ( barret, barretina) et passée à l' espagnol: barreta.</span></p><p><span style="font-family: arial; font-size: medium;">En gascon les mot berret, bret, barraquet et brac partagent le même étymon celtique berros (aka birrus en latin) qui signifie court. Et ce sont, en même temps, quatre mots on ne peut plus caractéristiques de la langue gasconne. Le premier s'est répandu dans les langues romanes en même temps que le béret lui-même. Pour dire "court", le celto-gasconisme "brac", s'est pratiquement substitué au dérivé roman de curtu- "cort" (court) dans une grande partie de l'aire gasconne, ne prêtant plus à ce dernier mot qu'une notion temporelle, de durée, le sens de rapide, de bref ou de brusque. Brac-a, avec son allure de pseudo-onomatopée, est un mot terriblement expressif comme les Gascons les aiment. C'est ce qui a du assurer son succès et, avec lui, celui de ses dérivés comme braquet (nom de petit bovin, aussi nom de famille), braquèr -a (état de ce qui est restreint, en s.f. petit bétail), abracar (abréger, raccourcir, tronquer, tirer au plus court), abracada (action de raccourcir, d'abréger, résultat de cette action), abracadèr-a= abracadís =abracadura, (adjectif: qu'on peut raccourcir; substantif: abatis, raccourci) , abracalhs (débris obtenus par le raccourcissement) , abracaire (celui qui raccourcit), embraca à Ossau (raccourci ,ALG III 294), embraquèra en Aspe (raccourci, cf. ALG III 294), bracar (tailler, Aran) etc. Le mot "brac" est absent du dictionnaire garonnais de Balloux, mais le mot est connu de Jansemin. Il est absent aussi du lexique de Pierre Moreau (La Teste de Buch), mais cort n'y est pas d'avantage et abracar y est bien. Il est présent dans le gascon des Landes (dic. Foix; dic. H. Lartiga/ Ph. La</span><span style="font-family: arial; font-size: medium;">rtigue, gascon de Biscarosse, ce dernier traduit l'adjectif français "court" seulement par le mot brac et ignore cort) et en Béarn (Palay). </span><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: arial;"> </span><span style="font-family: arial;">Il est connu aussi en Aran mais l'adjectif "brac" est employé surtout à Canejan- Bausen, on emploie plutôt "cort" dans le reste de la vallée (curt en catalan, c'est le même mot avec le même vocalisme), mais le verbe bracar (tailler les plantes) est encore bien vivant dans toute la vallée (Coromines: el parlar de la Vall d'Aran). Le mot brac est utilisé par B. Larade (1585- v1630) qui était haut-commingeois (Montréjeau) mais qui écrivait à dessein dans le gascon des poètes de Lomagne: "l'an me semble mès court qu'uë braque journade". Brec est localement utilisé pour brac c'est du à une confusion d'étymon avec le v. francique *breka (brisé) romanisé en *brecca </span></span><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: arial;">. Brec est cognat avec fr. brèche </span></span><span style="font-family: arial; font-size: medium;">On trouve le mot brac en gascon toulousain (N. Bèthvéder) d'où il a du passer la frontière linguistique. Le même mot "brac" (court) se retrouve en languedocien. Là, la famille étymologique des dérivés de *berrākos y est plutôt moins riche, se limitant à quatre mots: brac, abracar abracada et abracadís (Dic. Ortog. Gram. Oc J. Ubaud).</span><span style="font-family: arial; font-size: large;"> </span><span style="font-family: arial; font-size: medium;">C</span><span style="font-family: arial; font-size: medium;">es mot languedociens viennent</span><span style="font-family: arial; font-size: medium;"> probablement du gascon. Certains de ces mots ont voyagé jusqu'au provençal: abracar (abattre et lit. "raccourcir la route", c'est-à-dire prendre un raccourci) et abracada (le résultat du verbe : raccourci, abatis) (Mistral), soit deux mots seulement. On constate que la variété des mots du lexique associé à l'étymon s'épuise de plus en plus à mesure que l'on s'éloigne de la Gascogne. C'est, pour moi, un indice que l'étymon est bien originaire du gascon, c'est là qu'il y est présent depuis le plus longtemps. </span></p><p><span style="font-family: arial; font-size: medium;"> Le sens d'écervelé et de fou que l'on trouve associé au mot brac vient probablement du nom du chien (le braque, justement), l'étymon est distinct, c'est un germanisme (brakko = chien de chasse). La signification de boue, bourbier, fange, lieu humide est celle d'encore un autre mot brac ou brag (Palay) (en désuétude sous cette forme en gascon qui préfère la forme féminine braga), l'étymon est très obscur, peut-être le même que celui du verbe celtique brag(y)o (Etym. Dic. Prot-Celt.) alias brag-je/o (Celtic Lexicon): péter (<sentir mauvais ?) à rapprocher de bragno <mrakno (puant) (Celtic Lexicon). Matasović tient le verbe celtique brag(y)o pour cognat du germanisme brakko (chien de chasse) et du latin fragro (exhaler une odeur, sentir bon). Le FEW nous suggère un étymon gaulois bracu qui signifierait marais mais ce mot n'est pas terriblement bien documenté dans les langues celtiques. Le FEW et </span><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: arial;">Coromines font remonter le mot landais brau (marais) à cet étymon brac, toutefois le mot landais brau rappelle fortement le mot gascon plus général grau, grava (marais, marécage, bourbier et aussi grève, gravier) < gaul. *graua: sable, gravier). Il est possible que brau soit une forme landaise de grau (< *graua). Gravè(i)r signifie bourbier, marais, étang, terrain graveleux, grève, localement gravier en gascon, (cf. fr. gravière), gravar signifie bourbier, lieu humide fangeux, rive caillouteuse et inondée etc. voir Palay. L"hypothèse de la confusion d'étymon est-elle indispensable? C'est la question. En tout cas, la confusion n'est pas impossible (grava - braga; grau -> brau). </span></span></p>Joan de Peirotonhttp://www.blogger.com/profile/17057669967498980392noreply@blogger.com0