Le premier est "cauerat" (cauerac, Bayonne, 1258, cauerat 14eme siècle). C'est le mot le plus ancien de toutes les langues romanes pour désigner ce cétacé Il est d'ailleurs de formation gauloise, et non pas latine, contrairement à l'hypothèse émise par le DAG (Dictionnaire d'Ancien Gascon) qui suggèrait une dérivation deu mot latin "caput". Cauaru- en gaulois signifie "géant, colosse" (le mot à son entrée dans dictionnaire de langue gauloise de X. Delamarre. Cf. Kawaros dans les dictionnaires Matasovic e Celtic Lexicon de l'Univ. du Pays de Galles). Cauaracu- est une forme affixée très régulière de cauaru- (le suffixe -ac(u) est le même que celui des toponymes comme Mérignac, Blagnac, Aurillac etc). En Gaulois, cauaracos devait signifier quelque chose du genre "gigantesque", "colossal". Notez que les parlers gascons, surtout les "negues" et et les garonnais, ont conservé une série de mots de formation gauloise analogue à celle de notre cauerat, pour désigner certaines espèces de poissons. Je pense en particulier à des poissons migrateurs frayant dans la Gironde ou la Garonne comme l'alose et l'esturgeon, respectivement "colac" et "creac" ou "creat" (notez a variante en -t, bien attestée) , voir le FEW pour l'explication étymologique de ces mots. La dérivation en -at est probablement due à une un participe passé: cauerat par confusion avec caperat et creat avec le participe passé de crear, en plus que la phonétique de certains parlers confond les deux lettres en final /k/ prononcé /t/.
Le mot cauerat est généralement écrit caverat dans les dictionnaires de graphie alibertine, la légitimité de cette graphie est discutable compte-tenu de l'étymologie mais aussi et surtout de l'existence d'une autre forme phonétique du mot à seulement deux syllabes: caurat. Cette évolution du mot en gascon rappelle le mot cornique cawr (géant) qui dérive de cauaros: en vieux cornique cawr-marc signifie chameau (lit. géant- cheval) (DicGaul. Delamarre).
L'autre mot pour dire cachalot est plus récent (17eme) et est... caishalòt (cachalòt). Ce mot est de formation proprement gasconne, il dérive de caishalut (ou cachalùt, selon votre choix graphique). C'est sous cette forme que ce mot désignant ce cétacé apparait pour la première fois (écrit: cachalut, 1628). Caishalut est un derivé affixé de caishau (molaire, dent), il correspond à notre mot "dentu". Lo caishalut (lou cachalut) veut donc dire littéralement "le dentu" "celui qui a des dents". Le fait d'avoir des dents distingue le cachalot des baleines à fanons. Le changement d'affixe (caishalut -> caishalòt) a du être provoqué ou facilité par l'environnement polyglotte des pêcheurs basques. En effet, ce mot est originaire du parler des pêcheurs de Saint Jean de Luz (ce parler gascon y est aujourd'hui éteint), or en basque et en espagnol, le suffixe -òt, bien plus courant en gascon que -ut, est reconnu et facilement adapté sous la forme -ote (toutefois à valeur augmentative en espagnol et en basque au lieu de diminutive en gascon), alors que -ut y pose un sérieux problème phonétique, le u gascon sonnant comme le u français, ce phonème n'existant pas en espagnol ni en basque à l'exception du souletin. Ce mot "caishalòt" a voyagé, il a connu un succès international. En plus du français, on le retrouve dans toutes les langues de la péninsule ibérique et aussi en russe, polonais, roumain, ouzbek, anglais, irlandais, danois, finlandais, esperanto etc, etc.
L'autre mot pour dire cachalot est plus récent (17eme) et est... caishalòt (cachalòt). Ce mot est de formation proprement gasconne, il dérive de caishalut (ou cachalùt, selon votre choix graphique). C'est sous cette forme que ce mot désignant ce cétacé apparait pour la première fois (écrit: cachalut, 1628). Caishalut est un derivé affixé de caishau (molaire, dent), il correspond à notre mot "dentu". Lo caishalut (lou cachalut) veut donc dire littéralement "le dentu" "celui qui a des dents". Le fait d'avoir des dents distingue le cachalot des baleines à fanons. Le changement d'affixe (caishalut -> caishalòt) a du être provoqué ou facilité par l'environnement polyglotte des pêcheurs basques. En effet, ce mot est originaire du parler des pêcheurs de Saint Jean de Luz (ce parler gascon y est aujourd'hui éteint), or en basque et en espagnol, le suffixe -òt, bien plus courant en gascon que -ut, est reconnu et facilement adapté sous la forme -ote (toutefois à valeur augmentative en espagnol et en basque au lieu de diminutive en gascon), alors que -ut y pose un sérieux problème phonétique, le u gascon sonnant comme le u français, ce phonème n'existant pas en espagnol ni en basque à l'exception du souletin. Ce mot "caishalòt" a voyagé, il a connu un succès international. En plus du français, on le retrouve dans toutes les langues de la péninsule ibérique et aussi en russe, polonais, roumain, ouzbek, anglais, irlandais, danois, finlandais, esperanto etc, etc.
Cap comentari:
Publica un comentari a l'entrada