dimecres, 26 de juliol del 2023

Cabillaud: une étymologie gasconne.

Le saviez-vous? Un autre mot que l'on attribue à notre basco-gascon (gascon de la côte basque, Guipuscoa inclu) est le mot "cabillaud". L'origine du mot cabillaud en français viendrait d'un emprunt au néerlandais "Kabeljauw" (id., anciennement kabeljaw cf. FEW 16, p.29). Le mot français est de première attestation plus ancienne que le mot néerlandais (1276 pour le mot français cabellau, 1350 pour le mot néerlandais: kabeljaw) mais la toute première attestation du mot l' est sous une forme "latine" (cabellauwus) dans un manuscrit flamand (12eme siècle). L'origine de ce mot Kabeljauw, cabellau est de toute façon totalement incompréhensible, sauf à considérer le gascon, ce que les linguistes omettent généralement de faire, par ignorance voire par mépris (cf. FEW 16, p.292)

Coromines été le premier à avoir identifié l'origine du mot comme pouvant être gasconne. Il a proposé "cabilhau". Dans notre dictionnaire gascon (Palay), le mot "cabilhau" est une forme suffixée de cabilhe (cavilha) = fr. cheville qui dérive du lat. clavĭcula selon FEW 2, 263 . Les deux mots cabilhe et cheville sont cognats et le mot gascon "cabilhau" ne désigne pas autre chose qu' une grosse cheville en bois. Sémantiquement, on ne voit pas bien le rapport entre une grosse cheville de menuisier et notre poisson. Si l'on considère l'étymon ""caput" (tête)" comme la base étymologique du mot cabillaud, comme Coromines le suggère avec raison compte-tenu de la morphologie du poisson, on aurait alors plutôt affaire à une forme affixée du mot "cabelh": "*cabelhau".

Le mot "cabelh" et sa variante "cabolh" signifient basiquement "épi" (mais aussi "tête" "dans le cas de "cabelh"). Ils dérivent du latin capĭtulum (FEW, 2, 265, voir aussi Coromines el parlar de la Vall d'Aran). En gascon, le mot cabelh est ressenti comme un dérivé affixé du mot "cap" (tête, extrémité) mais sans la nuance diminutive de l'étymon latin. En plus du sens d'épi, le mot "cabelh" sert à désigner la cime d'un végétal (gasc. cim, cimat, cimalh etc) et signifie aussi crâne (gasc. crani, cluca etc), tête (gascon: cap) et même grosse tête (cabòssa) (cf. Palay et FEW 2, 265 capitulum). Le mot kabeljaw pourrait représenter la forme suffixée du mot "cabelh", "*cabelhau", en accord avec la forme latinisée cabellauwus du 12ème siècle. L'affixe - au est le continuateur gascon du suffixe adverbial latin -alis, il sert le plus souvent à former un adjectif à partir d'un substantif, en gascon comme en latin:  aig(u)a-> aig(u)au, natura > naturau, gèni >geniau, esséncia > essenciau, bèstia > bestiau, etc. Mais il peut aussi servir à former des substantifs comme (un) animau; (un) cavilhau; ( ua) vesiau (<vesin); (ua) canau, (ua) gau (<canale- < canna); un aig(u)au, (un) crancau (<cranc, cranca, p.-ê. étym. celtique *krankko- plutôt que lat cancrum,  fr. crabe) etc, c'est le cas ici avec *cabelhau, comprendre "qui a une grosse tête, "têtard".  Le mot "latin" cabellauwus ne serait rien d'autre qu'un gasconisme.  

Ce mot gascon, prononcé  */kaβǝ'λaw/) a subi une métathèse peut-être lors de son emprunt par une langue romane ( cf. portugais bacalhau, la date de la première attestation dans cette langue m'est inconnue, l'invention technique de la conservation de la morue par salage remonte au XVème et est revendiquée par les Portugais ), à moins que la métathèse ne se soit dejà faite en gascon avant de passer sous cette forme dans les autres langues voisines. Il est intéressant de constater qu'en argot des pêcheurs anglais, le mot kabbelaw signifie poisson salé (voir ). , ce qui suggère que la métathèse a eu lieu à une date postérieure à l'invention de la technique du salage pour conserver le cabillaud (morue). En tout cas, c'est cette forme métathésique qui a voyagé dans la péninsule ibérique et le monde méditerranéen avec les morues conservée par salage: esp. bacallao , bacalao (1519) > catalan: bacallà (1640) (aranais bacalhà) et italien baccalà, baccalaro. En gascon, la forme ancienne *cabelhau a disparu, sous la conjonction probable de deux facteurs: l'extinction des parlers gascons du Pays Basque où le mot pour désigner le cabillaud était probablement endémique (ce n'est pas le seul cas de mot endémique dans cette variété de gascon) et le remplacement de ce mot par la forme métathésique qui, en gascon, ne se retrouve que dans le parler de la zone de Bayonne (bacalau). Le mot semble inconnu ailleurs en gascon. Selon M. Morvan, le mot basque "bakailao" (id.) est un emprunt au roman. On voit que la forme métathésique est relativement tardive (première attestation du mot en espagnol: 16eme siècle) par rapport à la forme cabelhau qui ,elle, est attestée en latin médiéval dès le 12ème et s'est répandue en France, dans les langues germaniques et balto-slaves. On peut imaginer que le succès de la forme métathésique dans la péninsule est liée au succès de la technique portugaise de séchage du cabillaud par salage, autrement dit, on est passé du cabillaud qui se dit, en gascon, molua (<*mor-luka, i.e. louve (?) de mer en gaulois, cf. lobina, llobina) et probablement autrefois *cabelhau en gascon du Pays Basque, à la morue (gascon de Bayonne bacalau), permettant au produit de voyager jusqu'aux coins les plus éloignés de la mer et d'y être conservé .

Cachalot, tornade, piperade, chistera, chipiron, cabillaud...ça commence à en faire, des mots que l'on doit à cette variété méridionale du gascon noir !!!

dimecres, 19 de juliol del 2023

gasc. "malh" (garròc, galihòrça (?), penent perilhós (?) < latin maleus (marteròt) e celtic * maljo - (mala causa ) ?

 Malh, aquiu qu'avem un oronime d'etimologia debatuda. Que n'i a qui pensan, com los paures Coromines e Rohlfs,  l'etimon n'ei pas sonque lo mot latin "maleus" (marteròt), entenut com a "massa",  ua manèra de nomentar un garròc  en gascon. Lo mot qu'ei lexicau en catalan tanben, dab la significacion de "roca sortint, a la cim d'una muntanya". En aragonés, lo mot qu'ei malloTotun, au mensh toponimicament, segon lo paure Dauzat, lo mot malh que sembla poder designar shens qu'un mont o un garròc, autanplan  un precipici, ua galihòrça, un perider, çò qui l'etimon latin "maleus" n'explica pas hòrt plan e qui miè Dauzat tà supausar un mot "pre-latin" (de segur "pre-indoeuropèu" "Pre-IE"),  Dauzat qu'èra un adèpte fanatic deus etimons dits "Pre-IE" , ipotèsi hòrt a la mòda a l'epòca, hèra mensh uei lo dia). Alavetz, se cau trobar un mot non-latin (enqüèra que  non "Pre-IE") tà explicar aquesta significacion, que podem pensar au mot proto-celtic *maljo (Celtic Lexicon : "evil")  cf. lo mot guallés "mall" qui designa quauqu' arren meishant, un malur, ua plaga, ua destruccion, autanplan l'Esperit deu Mau, lo Diable, Satan, cf. lo mot gascon "perider", sinonime de galihòrça. Perider que significa, literaument, "que hè morir".  

Lo mot "malh" au lexic gascon n'a pas sonque la significacion de "garròc", çò qui l'etimon latin "maleus" pòt explicar hòrt plan. L'auta significacion, la de perider, supausada per Dauzat e d'autes, que pausa un problèma: n'ei pas atestada en nat lexic de nada lenga (ni en gascon, ni en aragonés, ni en catalan. N'ei pas lo cas, pausat com a exemple, deu mot "lit" (avalanche), lite en aragonés (id.), lo mot que sembla un beròi gasconisme, en tot cas d'etimon plan celtic, plan atestat com a mot lexicau, tant com a adjectiu  (fr. lisse) com substantiu (avalanche). Que lo mot "malh" dab la significacion de perider sia extint en gascon  o que n'aja pas jamei existit, qu'ei tota la question. Cada teoria etimologica a d'estar analizada dab un esperit au còp obèrt e critic; aquesta de "maljo" benlèu mei enqüèra que non las autas. B'ei hòrt possible la significacion de "perider", de "galihòrça", prestada au mot malh sia ua error. En aqueste cas, qu'oblidam l'etimon celtic maljo, n'a pas arren a har aquiu. 

divendres, 14 de juliol del 2023

Pau, Pont-Long, Pals : étymon palus (marécage), palude- > padule-

 Il faut rappeler ici que dans notre zone pyrénéenne, le mot latin palus, paludem (marécage, étang, zone humide ) subit souvent (mais pas systématiquement) une métathèse :  palude - > padul  (cette dernière forme est attestée en aragonais médiéval).

 Cette forme padul a évolué en  paúl"  conservé en aragonais contemporain avec la signification  de "marécage" (voir les articles d'hydronomie pyrénéenne et aragonaise de Robert Aymard, 2002 et 2004, ce dernier téléchargeable en cliquant là ). En gascon, la perte du d de padul a posé le problème du hiatus et ce mot a du évoluer de deux façons: perte d'une syllabe par diphtongaison avec assimilation du l final (/w/), c'est le cas du toponyme Pau (peut-être aussi par attraction du mot du lexique pau, pieux); conservation des deux voyelles avec insertion d'un /h/ cassant le hiatus, c'est le cas des mots du lexique: pahul, pahú (marécage, cf. Palay). 


Pau (< *Padule plutôt que *Palu ? ) est situé en bord de Gave  et tirerait son nom de l'ancienne zone humide qui occupait le lit de la rivière, comme  Pont-Long < *Padulem longum selon Coromines et comme  Lescar ( lieu où poussent les laiches, marécage, terrain non cultivable, étym. *liscaris <  lĭsca,  laîche). Michel Grosclaude semble ignorer la forme métathésique *padule- , ce qui lui a fait refuser - sans bons arguments- l'étymon "palus" pour expliquer Pont-long aka Pallonc aka Pau-Loncq aka Pon Loncq etc. Cette métathèse est pourtant bien exemplifiée dans le Palay (Pahul, Pahú = marais).   M. Grosclaude a proposé que Pont Long dérive de Spondam Longam > Esponde longue > Es    (article masculin) *Ponde Longue (!!!) > Pont Long (!!!). Cette théorie n'est  abolument pas crédible, même si elle a été reprise par d'autres après lui. Problématique aussi est la théorie de Jacques Lacroix qui reconnait dans le mot Long de Pont-Long  le mot gaulois longo- auquel il prête le sens de marécage. Or, cette signification n'est attestée dans aucune langue néo-celtique. le (ou les) mot(s) signifient basiquement bateau, vase voire urne funéraire, le celtisme ne semble donc pas pouvoir  s'appliquer au toponyme béarnais. . 

Pour le toponyme Pau, Coromines admet comme étymon palus (marécage)  soit sous la forme palu- (par confusion avec l'autre mot palus, pieu) soit sous la forme variante de paludem: padulem. Je pencherais pour la deuxième possibilité tout en suspectant une confusion avec l'autre mot pau (pieux) ayant facilité l'évolution morphologique du toponyme à partir de la forme Paúl  >Paúu  /Pa'yw/ vers la forme actuelle Pau /Paw/  au lieu de Pahú qui est la forme du lexique . Coromines refuse le recours à une très hypothétique racine "pré-indoeuropéenne"  "Pal" (par ailleurs inconnue en basque) pour expliquer les toponymes gascons et/ou catalans Pal, Pals, Pau et Pala; Il explique ces toponymes par 1- palus avec le sens de marécage,via padul- par métathèse ou palu- par confusion; à cet étymon se rattachent, selon Coromines,   Pau, Pals (en Empourdan), et Pont-Long < Pau-Long); 2- palus avec le sens de pieu, le toponyme viendrait de la présence d' un poteau indicateur soit de direction soit d'épaisseur de la couverture neigeuse qu'on trouve en particulier près des cols et aux croisement de chemins de montagne voir par exemple Pal en Andorre; 3- pala  c'est le mot roman qui signifie pelle < lat. pala id, allusion à la forme des pentes du sommet qui évoque celle d'une pelle cf. Laspalles (en gascon: Las Palas).  Donc il n'est nul besoin d'inventer un mot dans une langue inconnue supposémment "pré-indoeuropéenne", le latin suffit

dimecres, 12 de juliol del 2023

Proto-celtic *laska, *leska (angl. "slack") > latin tardif lĭsca (laîche)> basque liska (marais, étang), gascon Lescar (lieu où poussent les laîches, marais, zone humide).

 Proto-celtique *laska -*leska : mou. Ce mot est probablement une variante dérivée de *lexsko , "sluggish" (paresseux, apathique, mou, avachi) dont l’étymon se retrouve dans *lexsk-jo "weakness" (faiblesse) (cf. Celtic Lexicon, Proto-Celtic- English, entrées lasko, lesko; lexsko;  lexsk-jo).  

En Irlandais, le mot leisce  signifie mollesse, lassitude, paresse, fatigue.

En breton l’adjectif  laosk signifie mou, avachi. 


Le latin tardif présente le mot lĭsca qui désigne le carex, la laiche. Ce mot est réputé d'origine pré-latine (FEW, 5 pp 372 et sq). J'y reconnais là notre mot celtique qui veut dire mou et qui a du s'appliquer  pour désigner un terrain de zone humide (terrain "mou") puis les plantes qui y poussent, comme la laîche. De fait, le mot existe en euskara  (liska), il y a bien le sens de marécage, de plante aquatique et aussi de bave d’escargot voir . Le mot est isolé en euskara, il s’agit probablement du mot latin  lĭsca. Il est donc possible (probable selon moi) que le mot celtique latinisé ait signifié marécage à l’origine (terrain "mou", inondé,  comme en  cat. "aiguamoll" ) et ait servi à désigner les plantes qui y poussent. Cet étymon continue à servir pour dire marécage dans un certain nombre de parlers romans et aussi pour désigner des plantes palustres comme le carex, le jonc etc  cf. FEW vol 5 pp372 et sqq (« laîche) en roman mais aussi  dans les langues germaniques  (par exemple all. liesch = plante herbeuse de marécage) qui ont du emprunter le mot au latin tardif. 

 

L’étymon est bien représenté en gascon avec des sémantiques assez variées.  

Lesca (lesco) : motte d’argile molle (Lomagne) (selon Palay)

Lèsque (FEW 5, pp372 et sqq), lesquès ( ?,probablement pour lèsques,  Palay) : friche, terre pauvre, impropre à la culture (Médoc)

Lescar (lescà) : terre qui ne s’effrite pas, qui reste compacte au labour (Armagnac). Ce dernier mot est, selon moi,  à l’origine du toponyme béarnais Lescar dont le correspondant (mais non parent) en latin "Lascurris" est interprété un peu témérairement comme "lats-gorri", ruisseau rouge  par M. Grosclaude. Je pense, quant à moi,  que Lescar, dont la signification étymologique est "lieu où poussent les laîches", c'est-à-dire "marais",  "zone humide" (le mot est éteint avec ce sens en gascon); est bien le toponyme roman qui s'est substitué à Beneharnum mais que ce toponyme a été en rivalité avec Lescourre, latinisé comme Lascurris. Il faut attendre le 12èmè siècle et l'utilisation du gascon comme langue écrite  pour que Lescourre ne soit plus utilisé en gascon pour désigner la ville. La forme latine Lascurris, elle, est resté en latin pour nommer Lescar. 


 Il n'est pas raisonnable de vouloir faire dériver Lescar (prononcé Lescà; graphié Lascaa au 13eme siècle) de Lascurris, le nom en latin médiéval de la ville.  Lescar et Lescurris ont une étymologie bien distincte l'une de l'autre. L'étymologie de Lascurris a été parfaitement bien identifiée par Pierre de Marca (18ème s) dans son Histoire du Béarn:   

« On lui donna donc le nom de Lascurris, qui estoit le particulier du lieu où elle fut bastie, à sçavoir de Lascourre, pour user des termes vulgaires, ce qui signifie un lieu où il y a des ruisseaux et destours des eaux qui s’escartent du canal. A quoi se rapporte fort bien l’assiete de Lascar, qui est arrousée d’un petit ruisseau et de sept ou huict sources de fontaines qui rejaillissent de divers endroits, et qui, avant que d’estre renfermées dans leurs tuyaux, s’esparpilloient en ce lieu où estla ville basse, et faisoient les petits détours que l’on nomme vulgairement Escourres ou las Escourres. »

(chapitre XI, article VII, pp. 58-59)



Je pense, comme lui,  que l'étymon de Lescurris n'est pas vraiment latin au sens strict du mot mais...vraiment gascon, c'est Lescourre , le ruisseau de drainage qui borde Lescar au nord   (escourre, en graphie alib. escorra;  comprendre littéralement  ruisseau de drainage < lat. v. excurro) : e .  Le "e" final atone du mot gascon escourre a été rendu par un -i en latin, comme ce sera le cas au vingtième siècle en espagnol avec l'e atone final des mots du gascon noir parlé à Pasaia (cf. le "phrase-book" de Serapio Múgica dans son article sur los Gascones de Guipúscoa"). Par exemple, "le vièla" (la ville) est graphié "li vieli" (sic) en transcription espagnole, etc. 


Il est significatif que la version actuelle  du toponyme Lescar (à la voyelle prétonique près, "a" au lieu de "e", à cause de la prononciation /ə/ de cette voyelle prétonique en gascon médiéval comme en catalan oriental médiéval et contemporain ) apparaisse au 12ème siècle en gascon dès l'usage écrit de cette langue.  Lascurris est la forme latine médiévale pour nommer Lescar en latin mais le mot n'est qu'une adaptation  latine de l'hydronyme gascon Lescourre (< l'escourre).   Les deux mots Lascurris et Lescar (Lescà)  n'ont, en fait, pas du tout la même étymologie. L'étymon de Lescar est le mot latin  lĭsca, emprunté au celtique, et qui fut glosé carecco (carex, laîche). Ce mot a évolué en "laiche" en français (synonyme de carex) et  en "lesque" ou "lesca" (selon le système graphique) en gascon, Lescar signifie étymologiquement et très simplement: lieu où pousse les laiches, c'est-à-dire une zone humide, un marécage et, par extension, un terrain non propice à l'agriculture. On voit là que Lescar a eu trois noms, le plus ancien est Beneharnum (> Biarn,  Béarn), de langue et d'étymologie inconnues,  qui a été remplacé, toujours en latin,  par Lascurris  soulignant probablement ainsi l'importance du ruisseau de drainage Lescourre , dont  j'imagine que le cours a du être probablement canalisé artificiellement dans le but d'assainir le lieu et permettre ainsi son développement. Il est aussi possible qu'il y ait eu confusion d'étymon entre Lescourre (latinisé en Lescurris) et Lescar (du gascon lescar < lat. *lescaris),  la forme du toponyme latinisé Lascurris  pouvant résulter de cette confusion.  En tout cas le mot gascon Lescar fait sens au regard du contexte environnemental et  c'est ce mot qui est parvenu jusqu'à nous. 


 La commune de Lescar se trouvait dans une zone humide dont il reste d'importants reliquats  (site protégé classé Natura 2000) et c'est à cette zone humide que la ville béarnaise doit son nom actuel. Cette zone était beaucoup plus étendue autrefois, comme l'indiquent les toponymes Pont-long ( ou Pau-loncq  Pal-long etc,< Padulem Longum selon Coromines ) et Pau ( < Padul- <palude-, palus: marécage). Cette zone humide présentaient des marécages redoutables et redoutés (cf. les toponymes Grabe Male, Palù Male, Grava mala, Palú Mala).   Sur ces toponymes, je reviendrai dans le post suivant.


Revenons à notre étymon celtique  lesca (latinisé en lĭsca) Il est à l’origine du mot français laiche, qui désigne une plante de zones humides aussi connue sous le nom de "carex". On a vu que cet étymon explique très bien Lescar: lieu où pousse les laiches, c'est-à-dire zone humide . Par une dérive sémantique qu’on a un peu de mal à concevoir mais que les linguistes admettent, ce même mot lesca veut aussi dire « tranche fine » (fr. lèche, gascon lesca, cat. llesca) (voir FEW v 5 pp 372 et sq).. Palay donne comme définition de lesca (lesque) : lèche, tranche étroite et mince, tranche de lard, de jambon, de pain ; mouillette, apprête. Le sens de distingué, de taille mince, élancé, associé à l’adjectif "lesc-a"  et le sens de mince, fluet attribué à l’adjectif "lesque- a", est dû à cette sémantique.

diumenge, 9 de juliol del 2023

Proto-celtic *lisd: glissement > gascon lit (s.m. avalanche).; lit- a (adj. lisse) cognat du mot breton litous: glissant, lisse

Qu'avetz aimat l'ipotèsi celtista tà explicar "guit", qu'adoraratz l'ipotèsi celtista tà explicar lo mot gascon "lit" (avalanche, de neige, de terre...). Bon, prumèra possibilitat (la deu FEW, vol 5 p.375 ): que vien deu mot basco "lita" (éboulement de pierres). Haut !!!! Malaja, non, non, Michel Morvan (dictionnaire étymologique du basque) que balha com a etimologia deu mot basco "lita" un empront deu mot gascon "lit". Que cau díser lo mot "lita" qu'ei plan isolat en euskara, au còp lexicament e dialectaument. Dongas, "exit" l'ipotèsi basca com a etimon deu mot gascon. Alavetz que'nse demora l'ipotèsi celtista. 

Proto-celtic *lisd- = "slide" (segon lo Celtic Lexicon, adressa "*lisd-"; fr. glissement). Lo mot gascon "lit" e los sons derivats afixats ("litar", "litós" etc) que serén cognats deu mot breton "litous" (adj. glissant, lisse, segon lo dic. Favereau). Autanplan l'adjectiu biarnés "lit-a" qui significa "lisse, choisi (Palay) " que comparteish l'etimon celtic. La dusau significacion, la de "choisi", que resulta d'ua confusion probabla d'etimon (lat. electus > "eleit" > "leit" = "lit"), l'etimologia d'aqueste "leit" o "lit" qu'ei desconeguda segon lo FEW vol 23 p 67, ved. léyt, lit in Palay).

(Publicat lo dimenge 9 de julhet au grop fb "En Gascon", re-editat lo 10).


dissabte, 8 de juliol del 2023

Lo mot gascon "guit" cognat deu v. cornic guit (auca), cornic goth (id;) guallés mejan gwit (id.), guallés gwidd (id.;), breton gwaz (id=;), v. irl. geid, irl. gé (id.)

 *Gexdo-  gexdā (segon E.D.P.C., Matasović) o *geidā,, gigdā (segon  Celtic Lexicon) = "auca" - > guit (s.m.)

Guit (fr. canard) qu'ei un mot especific deu gascon e deu lengadocian pròishe. Lo mot aragonés guite (gasc. guit) que deu estar un prèst gascon adaptat. Entau mot gascon "guit",   lo FEW (vol 4 p. 138 adreça git) qu'admet ua origina onomatopeica totun que nega l'empront au celtic, shens nada argumentacion. Jo que'm pensi, au contra,  l'empront celtic qu'ei probable, car lo mot n'ei pas sabut, lhevats lo gascon e l'occitan pròishe, sonque en las lengas neo-celticas. Lo mot gascon guit que seré cognat  deu v. irlandés geid, irl. gé (s.m. auca), deu guallés mejan gwit (s.f. auca), guallés gwydd (s.f., auca); deu v. cornic guit (s.f., auca),  cornic modèrne goth (auca); breton gwaz, gwa (auca, guit sauvatge, "anatid" cf. Favereau. ). 



diumenge, 2 de juliol del 2023

Cachalot: rendons à Maxime Lanusse ce qui lui est dû (étymon: cachau /caishau via cachalut /caishalut). Et aussi: de l'usage de l' affixe -òt comme augmentatif et dépréciatif en gascon.

Cachalot. L'étymon du mot "cachalot", faussement attribué au portugais par Coromines , avait déjà été correctement identifié en 1893 comme étant le mot "cachau " qui signifie "grosse dent" en gascon (caishau en graphie alibertine), par le professeur grenoblois d'origine gasconne Maxime Lanusse (1853-1930). Il  mentionne cette étymologie dans son ouvrage "De l'influence du dialecte gascon sur la langue française de la fin du 15e siècle à la seconde moitié du 17e". Voir là (cherchez "cachalot"): https://archive.org/details/delinfluencedudi00lanuuoft/page/302/mode/1up

Il avait vu juste, le Maxime, qui devait bien mieux connaitre le gascon que le propre Coromines, en dépit de la thèse que l'émininent et regretté lingüiste catalan avait publiée sur le parler de la Val d'Aran. En effet, la forme la plus ancienne de notre mot "cachalot" est bien "cachalut" (parler de Saint-Jean-de Luz, 1628, ce mot "cachalut" y  désignait déjà ce cétacé voir CNTRL). Or, cachalut (aussi graphié caishalut) est une forme affixée de cachau (caishau, fr. grosse dent) . Cette affixation est parfaitement régulière en gascon (caishau > caishalut comme  peu > pelut (fr. poil, poilu, pourvu de poils); dent > dentut (fr. dent, dentu, pourvu de dents);  bèc >  becut (fr; bec, pourvu d'un bec ou d'un bec de lièvre) etc. Caishalut signifie donc "pourvu de grosses dents". Cette signification fait sens: le cachalot se distingue des baleines vraies par le fait qu'il a de véritables dents au contraire des baleines qui n'ont que des fanons. Les linguistes, pas plus les occitanistes que les autres,  n'ont su ni reconnaître  ni interprété le mot cachalut.  Il est vrai que le gascon est largement une "terra incognita" chez beaucoup de nos linguistes, y compris les occitanistes pour qui gascon se résume trop souvent à béarnais sinon à un "dialecte" trop "spécial" pour être digne d'intérêt. Et tous ignorent ou refoulent le fait que le gascon était autrefois une langue romane basque, parlée sur la côte basque des deux côtés de la frontière. Le gascon de la côte basque était de  phonétique assez particulière (conservation assez fréquente du /o/ prétonique au lieu de /u/ :  trobat et non troubat (J. Larrebat, poésies gasconnes, voir les commentaires de H. Gavel), yumpolà et non *yumpoulà (Palay), plorà et non plourà (Pasaia, cf. Aitona Ixidro), topét pour toupét (dic. Foix,  v. toupét) , toque-tocan (sic) pour touque-touquan (dic Foix), tostà pour toustà (Foix)  etc, etc.. Ce gascon, éteint, nous a laissé des mots comme chipiron (< *sepillonem < lat. sepia, mais aussi  chistera (< lat. cistella)  (l'"r" intervocalique de ces deux mots  signe une formation gasconne et non euskarienne, l'euskara transforme la géminée latine ll en l simple, le gascon le fait en "r"), piperade (piper signifie poivre, poivron en euskara (< latin piper), le mot basque a été emprunté par le gascon (pipèr, r final sensible) avec la signification spécifique de piment. Piperrar: pimenter. piperrade = pimentée), tornade et aussi, spécifiquement en espagnol: (el) tornado (< (le) tornade, s.f. ); (el) galerno (< (le) galerne); (el) marrajo (< (le) marrache (s.f.) < gallo (la) marache < bret. morc'hast), p-ê aussi berro (< (le) berle < gallo-lat. berula, sinon directement du celtique beruro),-probablement  aussi cabillaud (*cabelhau < cabelh) et sans doute d'autres.  

On devait parler gascon à Saint Jean de Luz au 16ème et manifestement encore au 17ème siècle, comme à Saint Sébastien (Sent Sebastian), Pasaia (Passatje), Hondarribia (Hontarràbia) et Bayonne (Baiona). Les prénoms et titres des députés luziens  de l'époque chargés de négocier  les traités de bons voisinage avec leurs voisins espagnols l'attestent indirectement. Citons,  par exemple "Mouchon (sic)  Menjougou de Agorreta " (1536).  Le titre  "Mouchon" (graphie pour /Mu'ʃœn/) veut dire Monseigneur en gascon, titre réservé aux évèques et autres ecclésiastiques. Menjougou est un diminutif de Menjou qui n'est un prénom ni français ni euskarien ni espagnol mais bien gascon (Dominique en français, Domiko ou Txomin en euskara, Domingo en espagnol) affixé avec -go ou -gou,  forme prise en gascon par l'affixe diminutif basque -ko. Le-dit Monseigneur Menjougou  de Agorreta a d'ailleurs graphié son prénom  en bas du traité: Menjougo. Il faut aussi noter que la toponymie luzienne est en partie linguistiquement gasconne, par exemple Serres, Sent Pèi(r) (Saint-Pée sur Nivelle) adapté comme Sempeio en basque,  on voit que c'est la forme gasconne du toponyme qui est à l'origine de la forme euskarienne et non l'inverse: Sempeio n'est pas un toponyme d'origine euskarienne (ce serait quelque chose comme Donpediri en basque) mais bien d'origine gasconne (au sens linguistique du terme).  En témoigne aussi le sobriquet dont les Luziens affublaient et affublent encore leurs voisins de Ciboure: "cascaròt"  (lit. personne qui parle beaucoup, bonimenteur), mot on-ne-peut-plus gascon. J'y reviendrai, pour l'affixe -òt du mot.  Pour plus d'exemples illustrant la gasconophonie luzienne voi). 

Cachalot- cachalote dérive de cachalut par changement d'affixe,  à l'évidence motivé par une adaptation hispaniste sinon hispanisante.  Ici,  attention, l'affixe -òt  n'apporte pas cette nuance diminutive que l'on attend avec cet affixe en occitan. Il est, au contraire,  traité plutôt à  l'espagnole, c'est-à-dire   comme un augmentatif avec de sucroit une  nuance quelque peu dépréciative comme c'est souvent le cas en catalan et en espagnol et parfois aussi en gascon, comme on va le voir par la suite. 

Un autre exemple d' adaptation  "hispanisante" très comparable à celle qui a mené de "cachalut" à "cachalòt" concerne le mot gascon "avalut" (s.m.) . Ce mot provient d'une reconstruction masculinisante du mot "avaluda "(s.f.) , variante de "valuda" (s.f.) < lat. voluta) dont il reste synonyme. Du mot avalut a du être dérivé, par le biais de ce même changement d'affixe, le mot "avalòt" (mouvement convergent de foules, en gascon, selon Palay) que l'on retrouve en catalan (avalot) avec la signification plus concrète de soulèvement, de sédition, d'émeute. L'étymologie proposée par Coromines pour expliquer le mot catalan "avalot", à savoir substantif dérivé du verbe avalotar qui dériverait lui-même du verbe  lat. "volutare', n'est pas vraiment crédible. En effet, elle supposerait la persistance de la consonne alévolaire sourde en position intervocalique du verbe latin "volutare" en roman. Ce n'est pas du tout canonique. D'ailleurs, le verbe "voludar" (< volutare) est parfaitement attesté en catalan dialectal, la formation de ce verbe "voludar" y est parfaitement régulière : en effet, ici pas de "t" mais bien un "d" comme espéré. Il doit donc y avoir une autre hypothèse pour expliquer ce mot "avalòt" et cette hypothèse a échappé à Coromines. Le regretté lingüiste catalan  semble avoir ignoré l'existence de différentes formes manifestement apparentées à "avalòt" que l'on trouve spécifiquement en gascon : "valuda", "avaluda" et  "avalut". Ces formes prises par le mot latin "voluta" sont  spécifiques au gascon, caractérisées par un vocalisme prétonique un peu aberrant par rapport à l'étymon mais constant entre ces différentes formes, ce qui indique  une relation phylogénétique entre elles. Seule la philologie gasconne permet de comprendre la relation entre le latin '"volutare" et le mot "avalòt" duquel dérive le verbe "avalotar". Elle explique bien, en particulier, pourquoi il y a un "t" en position intervocalique  dans "avalotar". C'est avalotar qui dérive d'avalòt, lequel dérive d'avalut par un artifice assimilable à un changement d'affixe. Ce dernier mot, spécifiquement gascon comme les  formes dont il dérive , a été reconstruit à partir d'"avaluda" , forme synonyme et dérivée de "valuda"  (< lat. voluta). Le vocalisme prétonique de valuda (au lieu de voluda) est aberrant, problablement pour des raisons de confusion du mot  avec une forme verbale cf. voler /valer; voluda, valuda; cette confusion avec une forme verbale est également à l'origine de la reconstruction de la forme masculine (avalut). Ce vocalisme prétonique "a" de "valuda" marque cette famille de mots et il est significatif qu'on retrouve cette voyelle dans avalòt . La construction du mot catalan "avalot" est, en réalité, gasconne. Il faut rappeler ici que certains mots gascons n'existent...qu'en catalan. Ce n'est pas le cas d'avalòt que l'on trouve bien dans les deux langues. Par contre, c'est le cas de mots catalans comme, par exemple,  batissac (chaussée défoncée, lit. qui "bat" l'estomac) et gamarús (chouette) qui sont des mots de construction typiquement gasconne, sans équivalent dans le lexique catalan mais que l'on retrouve avec d'autres mots du lexique gascon comme, respectivement,  "baticòr" ou "batecòr" (émotion, lit. qui bat le coeur) ou "batedit" (panaris, lit. qui bat le doigt) et  tumahus (tumar-hus: taciturne, lit. coup de tête-volatile nocturne) ou tinhahus (tinha-hus, lit. tègne-volatile nocturne). Je comprends "gamarus"  comme *gamar- hus c'est-à-dire  volatile nocture qui apporte le "gam" ( maladie du bétail).  Ces mots catalans d'origine gasconne  (dialectaux pour la plupart en catalan) sont probablement l'héritage des parlers (éteints) de la communauté gasconne de Catalogne, le D.C.V.B.  en est rempli.  Il n'est pas impossible que le changement d'affixe d'avalut pour avalòt se soit fait en gascon de Catalogne même,   en substituant  l'affixe gascon -ut /yt/  d'avalut  (imprononçable en catalan et en espagnol) par  l'affixe assez commun de valeur dépréciative  -òt (-ote en espagnol, cf. albarote en vieux castillan, aujourd'hui alboroto, qui a le même sens que le mot catalan avalòt;  gascon arbaròt, id. ). Ce néologisme "avalòt" a du servir à désigner les émeutes spectaculairement dévastatrices et très meurtrières dirigées contre les "calls" juifs  qui ont eu lieu  dans plusieurs villes catalanes (et ailleurs) dès 1348 et au delà durant le 14 eme siècle en réaction à l'épidémie de peste noire. La première attestation de ce mot en catalan remonte précisemment au 14ème siècle.

A cet exemple d'"avalòt"  dans lequel l'affixe-òt n'apporte aucune nuance diminutive mais bien dépréciative, on peut aussi ajouter  celui de "cascaròt"  qui désigne, en gascon de la Côte Basque, une personne qui n'arrête pas de parler, un  grand parleur, un bonimenteur cf. Palay). Tous ces exemples nous rappellent qu'en gascon confrontant l'espagnol, les valeurs de l'affixe -òt peuvent être les mêmes qu'en catalan et en espagnol, c'est-à-dire  soit augmentative, soit dépréciative, soit les deux.   Nous en avons de bons exemples en aranais :  "qu'ei un planhòt" (se dit de quelqu'un qui se plaint beaucoup), "plò a chorròt" (il pleut des cordes; cf. Coromines, El parlar de la V. d' A p. 240. ). Mais c'est aussi le cas en béarnais et en bigourdan, par exemple avec la variante affixée en -òt de sarron  (gibecière, sac, étymon basque zorro : sac, selon Coromines)," un sarròt de" signifie "une grande quantité de", le terme affixé avec -òt ne présente ici aucune nuance diminutive, bien au contraire. De même barròt (barra lat.  vara ou vallum ) désigne un gros bâton etc. Ce traitement sémantique de l'affixe -òt hors des champs du diminutif et de l'affectif peut être considéré comme un hispanisme.  C'est évidemment le cas ici avec caishalòt. 


L'étymologie proposée par Coromines pour "cachalot" et qui a été reprise dans tous les bons ouvrages  (portugais cachola = tête, caboche) est parfaitement invraisemblable. Elle a été visiblement suggérée à Coromines par le mot "capgros" (grosse tête, têtard) qui désigne le cachalot en catalan.  Cette hypothèse étymologique portugaise est à rejeter pour plusieurs raisons. D'abord, elle fait fi de la forme la plus ancienne du mot  qui est "cachalut" (1628). Coromines ignorait tout de cette forme et de son attestation très précoce. Or, comme vu plus haut, "cachalut" est une forme affixée, tout-à-fait régulière en gascon,  de cachau (caishau = grosse dent) et qui signifie "pourvu de grosses dents". De plus, dans son hypothèse lusitanienne, Coromines est obligé de s'inventer une forme intermédiaire pseudo-portugaise "*cacholote" qui n'est documentée absolument nulle part et qui n'a vraisemblablement jamais existé. De surcroit le mot "cachalote" n'est attesté en portugais qu'à partir de la deuxième moitié du dix-neuvième siècle, soit plus de  trois siècles  après la première attestation du mot, luzienne. C'est évidemment cachalut (1628) qui est à l'origine de cachalote  (en espagnol: 1795; en portugais 1855), via la forme cachalot (attestée au Pays Basque  dès 1675), et non pas l'inverse. 

 Rendons à Maxime Lanusse le mérite d'avoir élucidé l'étymon de cachalot dès 1893. Il ignorait certainement l'ancienne attestation de la forme "cachalut" qui aurait confirmé son intuition.  Rendons au gascon  cet étymon de cachalot. caishau (grosse dent) > caishalut (1- pourvu de grosses dents, 2- + cachalot) > + caishalòt (cachalot). L'attestation la plus ancienne du mot "cachalot", sous cette forme, l'est dès 1675, spécifiquement au Pays Basque, à nouveau. Elle précède toutes les formes ibéro-romanes en -ote qui doivent en dériver.  En gascon, le mot cachalot (caishalòt) a du s'éteindre avec le parler luzien dont il était constitutif. 

  Gràcies a Admi Nistrador per haver-me trobat i comunicat la referència d'aquesta obra de Maxime Lanusse.